Cette histoire débute un an avant le début "officiel" next-gen. Elle raconte l'histoire d'Aldo Wings, gamin de Minas appelé à devenir un pilote de renom, et de ses équipiers.
Prologue
<<Les Riftcars: entre scandale et fascination
Il est un sujet dont il est devenu impossible de ne pas parler, tant l'engouement populaire pour ce nouveau 'sport' mécanique devient forte à travers la planète. Je veux bien sûr parler de ce que les jeunes - et les moins jeunes - de nos cités appellent les 'Riftcars', ces bolides faits de bric et broc, souvent des matériaux de récupération datant du mythique âge d'or Twulipien, selon la majorité des témoignages, que l'on qualifiera volontiers de légendes urbaines. Ces engins anti-gravitationnels (dire anti-G si vous voulez être branchés) s'affrontent ainsi dans des courses plus ou moins clandestines, où les blessures graves, voire les décès sont monnaie courante, tant la vitesse et la violence de cette discipline sont impressionnantes.
Ce phénomène est ainsi en pleine ampleur, en témoigne la création, il y a déjà une dizaine d'années, d'une fédération et d'un championnat, non reconnus par le gouvernement, précisons-le, même si les quelques adaptations que la FTR (Fédération Twulipienne de Riftcar) a mis en place récemment semblent sur le point d'inverser cette tendance. On notera par exemple un renforcement de la sécurité des pilotes, avec des équipes médico-magiques sur les abords des pistes, ainsi qu'un règlement censé protéger les intrépides coureurs (la rédaction ne souhaite pas commenter l'efficacité dudit règlement). De fait, si ce jeu d'enfants des rues est en passe de devenir le sport national Twulipien, la Gazette du Twulipien se devait de vous en expliquer rapidement le principe.
Les pilotes concourent par écuries, une écurie rassemblant cinq "riders" sur cinq vaisseaux, dont l'un est la véritable Riftcar, bolide en théorie le plus rapide le plus rapide (nous y reviendrons), les quatre autres étant chargés globalement de la protection de ce dernier... Et de l'élimination des adversaires! Vous l'aurez compris, ce jeu propose à la fois course et violence, dans une formule explosive, laissant toutefois place à des stratégies de course d'une richesse incroyable. Il devient alors facile de concevoir la fascination des
aficionados, mais aussi du peuple en général. Panem et circencem, disait la vieille maxime. On se trouve en plein dans le cirque, croyez moi. Ironie du sort, l'une des pistes les plus fameuses, quasiment mythique en dépit de ses courtes vingt années d'existence, se nomme le Colisée...
Mais revenons-en à nos engins. Cinq contre cinq, avec un règlement intransigeant (contrairement à celui sur la sécurité...) sur les bolides: seules les Riftcars, les bolides "stars" du dispositif, ont le droit à un moteur plus puissant que la moyenne, les autres étant bridés, et donc plus lents, ce qui pose un cruel dilemme tactique, sachant que le premier bolide, Riftcar ou 'auxiliaire' à franchir la ligne d'arrivée étant déclaré vainqueur.: vaut-il mieux privilégier la vitesse et partir seul, sans escorte, au risque de se faire descendre par un chasseur ennemi, on bien foncer groupés en jouant la carte de l'élimination des ennemis et du sprint final? C'est bien ce qui passionne tant le peuple Twulipien, au vu de l'excitation du public, toujours plus nombreux, dés le départ de ces courses de la mort.
Parlons maintenant du championnat mis en place. Nous nous sommes penchés de près sur son déroulement, et il est déjà assez complexe, vous allez le voir. Laissons-nous guider par la lumière des projecteurs. Si vous êtes citoyen de Minas et que vous possédez un téléviseur, un poste radio ou un journal, vous n'avez pu échapper aux grandes manifestations de joie (et à leurs débordements) ayant suivi le premier sacre de Davy Tona et de sa désormais célèbre équipe des Blue Stars, sponsorisée par la Cobalt SA, premier minassien à remporter le saint des saint, l'Iron Cup, décernée au vainqueur de la première division, le RRC1 (Riftcar Races Championship) en cinq ans d'existence de ce championnat. Championnat qui se déroule en deux phases. Une première, préliminaire, en trois tours, au cours desquels chacune des 40 écuries en lice en affronte une autre, sur une piste au choix de l'équipe qui reçoit (la mieux classée la saison précédente), en un contre un (ou plutôt cinq contre cinq), le vainqueur étant qualifié pour le tour suivant, à l'issu duquel il n'en reste plus que 10.
Ces dix équipes obtiennent le privilège de se mesurer entre elles à travers les huit étapes d'un circuit en passe de devenir légendaire, à travers toute la planète. Et cette fois-ci, toutes concourent en même temps! Le spectacle qui en résulte est indescriptible, entre le grandiose et le terrifiant. A l'issue de cette seconde phase, la formation ayant reporté le plus de points est sacrée championne, le pilote de la Riftcar en tête d'affiche.
Cependant, le nombre d'écuries s'étant multiplié à vitesse grand V ces dix dernière années, il a fallu procéder à la création d'une seconde division, le RRC2, où s'affrontent dans quatre poules de dix écuries, les dix concourant toujours en même temps à travers, vous l'aurez deviné, 8 circuits, bien moins techniques que ceux du RRC1, cette formule permettant aux jeunes rookies de s'endurcir au système de course à dix écuries ultra-dangereux de l'élite. Les cinq premiers de chaque poule obtiennent ainsi le précieux sésame, un billet pour la première division, tout en sachant que les éliminés au premier tour du RCC1 sont relégués.
Sur le même mode, un championnat de troisième division, étendu à la seule ville de MT, a été créé, le Tw Series. Il est basé sur un mode de sélection, à la fin duquel 8 écuries gagnent le droit de se répartir dans les quatre poules de RCC2. Selon les spécialistes, ce championnat de troisième zone ne présente que peu d'intérêt, nous le passerons ainsi sous silence.
Une discipline de plus en plus répandue et populaire, un championnat des plus passionnants... On en oublierait presque que les pilotes, les moins expérimentés en particulier, risquent leur vie, et pis, menacent volontairement, au vu et au su de tous, celle de leurs adversaires. Mais dans notre monde actuel, tant considéré comme barbare et désabusé, qui va s'en soucier? Certainement pas moi, d'autant que la rumeur annonçant la découverte d'autres planètes habitées dans Warz ouvre à l'imagination des perspectives des plus folles! Comme le disent les juges de course aux départs, dans le vrombissement des moteurs, les cris des supporters et face aux cheerleaders aux courbes superbes: "Boys, ready? SO GO AND NO MERCY!".
Ralf Leiding, pour la Gazette du Twulipien.>>
Aldo referma le journal. Perdu dans ses pensées, il bascula sa tête en arrière et se mit à scruter le ciel. Il était superbe, en cette fin d'été. "Plein de promesses", songea-t-il. Et, du haut du toit de l'immeuble miteux de City Hills où il vivait depuis l'enfance avec sa famille, il se demandait si, quelque part dans ce quartier, il pourrait un jour lui aussi rejoindre une écurie. Les Riftcars semblaient être une porte ouverte vers l'avenir, en témoigne l'article enthousiaste de Ralf Leiding. Parcourir d'autres planètes, d'autres mondes... Tout cela semblait si incroyable... Mais aurait-il jamais le courage de se lancer dans cette follo course après la gloire, dans un étau entre la mort et la passion? Non, il ne le pensait pas. Sa vie était bien trop paisible pour ça. Lui, Aldo Wings, ne savait faire de grandes choses qu'en rêve.
A suivre.