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 Ombres du Passé

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Neryos
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Neryos


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MessageSujet: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime13.07.15 0:12

I - Ombres du Passé : Prélude d'une catastrophe imminente.

La monstrueuse légende de Lavos débute bien avant la Grande Catastophe sur Firestone, et plus précisément sur le continent du feu nommé "Burnade". Le Démon de la Destruction s'est déjà éveillé une fois par le passé, détruisant les fondations par le biais d'un véritable déluge de projectiles démoniaques. Les océans et les cieux mirent un certain temps à s'en remettre, mais grâce à la magie, tout est revenu dans l'ordre. Les cités se sont reconstruites peu à peu, la nature a repris ses droits et les mortels ont repris goût à la vie, oubliant même jusqu'à l'existence du fautif, comme si ce monstre n'était qu'une illusion, un cauchemar inventé par la royauté...
Aydan, père de Yurius, s'est sacrifié pour retarder l'inévitable. Suite à cela, Lavos s'est terré de nouveau dans les profondeurs de la terre, absorbant l'énergie de la planète pour se nourrir et accroître sa puissance. A cette époque, le trou béant d'où la créature a émergé ne s'est jamais rebouché, cicatrice indélébile d'un départ catastrophique et preuve irréfutable de l'existence d'un tel diable. Malgré l'avis du peuple sur cette créature gigantesque, nul n'osait s'avancer près du gouffre.

A Burnadine, capitale fortifiée par la famille Uhw'Eyn, brillait encore de part la splendeur de ses grande murailles rouges, ses immenses tours jaunes, ses habitations nombreuses, sa magnifique place centrale propice au commerce et surtout son magnifique et vaste palais d'un rouge-orangé.

 Neru était en âge d'apprendre à se battre, raison pour laquelle son père lui confia sa précieuse lame élémentaire, Ragnarok, mais aussi une lance impériale de renom, Gungnir. Il avait un frère nommé Orhyzon. La différence entre ces deux-là était énorme. Neru tenait bien plus de son père et ne souhaitait pas perdre son temps avec la sorcellerie, il préférait largement se battre avec une lance ou une épée entre les mains. Pourquoi s'attarder à réciter des incantations quand on peut trancher un tête d'un simple revers de lame ? Celui-ci s'était mis en tête de devenir un puissant guerrier de l'Empire. Il ne tenait pas tant que ça à régner sur Burnadine, ou même sur FireStone, mais son frère non plus. Son sens du devoir le pousserait surement à prendre les rênes.... encore faudrait-il que le Démon ne se réveille pas entre-temps.
 Orhyzon se moquait bien de ses origines. Il n'avait que faire de cela. Bien plus démoniaque que son frère, il prit part aux enseignements de la sorcellerie de Sérhya, sa mère, Démone Antique de la Séduction. Pour ne pas être l'objet de reproches, il s'est décidé à contrecœur de rallier les peuples hostiles des environs, notamment dans l'immensité désertique entourant la cité. Les bandits se sont soumis à la seule force de son poing. Suite à cette prouesse, le jeune démon s'est mis en tête de protéger les murs de Burnadine tout en profitant de ce post pour courir les jupons et multiplier les conquêtes. Il avait la belle vie. Yuria, sa tante, lui faisait souvent la morale, mais il n'en avait cure et faisait semblant de l'écouter. Neru ne l'a jamais vu faire, trop occupé à se perfectionner en permanence à l'épée ou à la lance.
Quant à la petite dernière, très peu visible selon les désirs de sa mère, ne cessait de dévorer les livres qui lui tombaient sous la main. La Bibliothèque de Burnadine incarnait son refuge, elle connaissait par cœur les souterrains du palais et fréquentait, aux côtés de sa mère, les sorciers les plus puissants de ce monde obscure. Ryanne était trop jeune pour combattre, mais ça ne l'empêchait pas d'espionner son frère en plein entrainement à son insu. Elle souriait tout le temps, ce qui n'était pas courant parmi les sorciers. La plupart tiraient la tronche et cela ne lui faisait ni chaud ni froid.
Yurius régnait encore sur la cité et s'occupait de l'entrainement de ses fils, il avait tout de même une préférence pour Neru, bien plus motivé que son frère ainé. Il prenait parfois des nouvelles de son double posté sur le continent des ténèbres, la plupart du temps avec une bouteille de Rhum dans la main et une femelle accrochée à lui... voir même plusieurs, de temps à autre.
Sérhya, tout en garantissant la formation de sa fille et de celle d'Orhyzon, veillait à planifier les défenses de la cité, et plus loin encore. Elle dirigeait son armée avec une fermeté exemplaire et empêchait les guerres par simple anticipation. Elle était douée, et son savoir allait finir dans la tête de sa jeune fille destinée à la remplacer tôt ou tard.
Ce jour-là, le ciel était bleu, la chaleur étouffante, pas un seul nuage ne teintait le ciel, pas la moindre tâche blanche en vue. Derrière les remparts de la ville, du sable à perte de vue. Aucune route, juste des dunes fouettées par les vents du désert.
Yurius observait l'horizon, l'air inquiet. Rien n'annonçait un désastre. Tout allait vraiment pour le mieux. Mais quelque chose le perturbait et il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Était-ce seulement une impression ?
Le roi de cette magnifique cité était vêtu d'une veste rouge et jaune plus ou moins voyante. Ses yeux rouges perçants observaient l'étendue désertique et trahissaient son inquiétude, ce qui ne tarda pas à pousser Sérhya à réagir.
La reine, aussi redoutable stratège et puissante sorcière de renom, équipée d'une toge de sorcière ornée de marques violettes et bleus plutôt étranges et perturbantes engagea la conversation.


Sérhya, posant une main sur l'épaule de Yurius : Quelque chose ne va pas ? J'ignore ce qui te tracasse. Il suffit de te regarder pour s'en rendre compte.

Yurius, à peine réactif : Aaah... Si seulement je le savais. Depuis quelques jours, ou quelques semaines, tout va bien. Mais malgré cette situation favorable, j'éprouve une sensation indescriptible. Je n'arrive pas à m'en défaire... L'économie va bien ? J'ai un sixième sens pour tout ce qui se rapproche à l'argent.

Yurius esquissa un sourire. Le mot "argent" est l'équivalent d'une douce mélodie à ses oreilles ! Existe-il un meilleur mot plus doux, plus fort, plus beau ? Oui, aussi fou que cela puisse paraître. Le nom de "Sérhya" est passé premier sur cette liste, et ce depuis des lustres.

Sérhya, lui assenant une chiquenaude sur la joue : Imbécile ! ><' L'argent n'est pas un problème.... surtout avec un tel roi aux commandes. Aucune guerre n'a éclaté sur la surface du globe, je ne saurais expliquer tes tourments.

Yurius, se frottant la joue : Comment se porte Orhyzon ? Neru ne cesse de s'entraîner, l'arme à la main. Et à chaque fois que je le croise, il me demande de l'affronter. Quel genre de père voudrait combattre son propre fils ? Je pensais qu'avec Ragnarok, il se calmerait un peu.... mais c'est encore pire !

Sérhya rit. Elle lui avait déconseillé de lui confier une telle arme, et le voila qu'il commence à regretter son geste... Ce n'est pas la première fois que Yurius se goure, et à chaque fois, celui-ci à le droit à un petit rire moqueur. Ça ne le vexe pas pour autant, Bien au contraire, il la contemple en silence et savoure ce moment.

Sérhya, lui adressant un sourire réconfortant : Je te l'avais bien dit. Pour ce qui est de notre cher Orhyzon... Il va bien. Trop bien, même. Aujourd'hui encore, ta sœur lui courait après en hurlant pour tenter de le ramener sur la bonne voie. Je suis persuadée qu'elle l'a encore remarqué entouré de plusieurs filles.

Yurius, sur le point d'exploser de rire : Hmpf... Il tient bien de son père ! Ha Ha Ha Ha-...

Yurius se prend une gifle à la vitesse de l'éclair ! Sérhya continua de lui sourire, la main recouverte d'une aura violette fumante. De la Corruption !

Yurius, une main sur la joue et l'autre derrière la tête : Aïe ! Je blaguais ! Je n'aime que toi, tu le sais bien... T'y es pas allé de main morte !

Yurius se frotte la joue comme un damné pour apaiser ce violent picotement. Sérhya dissipa sa Corruption en fermant sa main et continua de discuter comme si de rien n'était.

Sérhya, l'air sombre : Par contre... concernant la petite dernière...

Le cœur de Yurius fit un bond dans sa poitrine en regardant Sérhya droit dans les yeux. Qu'allait-elle lui annoncer ?!

Yurius, l'air paniqué : Quoi ?! Quelque chose est arrivé à ma petite Ryanne ?! Par tous les Mordzs du monde !!! Je... Hein ?

Sérhya esquissa un large sourire et pointe du doigt Yurius, à sa grande surprise.

Sérhya, retenant un rire : Tout va bien, gros nigaud. Elle ne cesse de me surprendre. C'est une véritable banque d'informations insatiable ! Bientôt, les livres de Burnadine ne suffiront plus.

Yurius poussa un soupir de soulagement et s'appuya contre un mur sous le regard amusé de Sérhya.

Yurius, sur le point de faire une attaque : Cet air sombre, et cette voix inquiétante.... J'ai souvent tendance à oublier que j'ai épousé une sorcière ! ><'

Sérhya gloussa et attrapa Yurius par la main.

Sérhya, l'air malicieux : Pour le meilleur et surtout pour le pire.

Yurius lui caressa la joue de l'autre main et passa sa main dans ses longs cheveux bleus foncés.

Yurius, rassuré : Je n'ai pas entendu la fin de ta phrase.

Sérhya, esquissant un sourire en coin : Neru et Orhyzon sont sur le point de se rendre dans le désert. Un courte expédition. "Quelque chose semble remuer sous le sable", dans une zone isolée, selon les dires d'un marchand ambulant. Cela leur fera le plus grand bien de quitter la cité. Ils auront l'occasion de discuter un peu entre frères.

Yurius se tourna vers la baie depuis laquelle le désert est visible à perte de vue. Il attrapa Sérhya par la taille et l'attira près de lui en contemplant le spectacle. Les paroles de sa compagne lui ont rendues le sourire et dissipées ses doutes. Sérhya se contenta de regarder le paysage en silence.

Yurius, nostalgique : Frères. Ça me rappelle le bon vieux temps, avec mon double ! Les cuites les plus violentes de toute l'histoire du continent. Et surtout les... Je te passe les détails. Je sens encore ta main sur ma joue. Bref, je le considérais comme un frère. Je me demande ce qu'il fait, en ce moment ? Il faudrait penser à l'inviter plus souvent...

Sérhya se tourna vers Yurius et le regarda avec insistance en fronçant les sourcils.

Sérhya, secouant la tête : Plus souvent ? Hors de question ! La dernière fois, il me regardait d'un air étrange... et désagréable. Et quand j'essayais de l'éviter, je finissais inévitablement par croiser son chemin. C'est à se demander s'il ne maitrise pas la sorcellerie. Et j'aie senti une pointe de jalousie en lui. Quelque chose dont il ne peut se défaire.

Yurius, haussant les épaules et s'exprimant calmement : C'est possible mais c'est un allié de poids. Il mérite qu'on s'intéresse à lui, malgré le fait qu'il soit l'incarnation de mes péchés. Je lui dois beaucoup.

Et la discussion continua, remontant dans le temps, racontant des batailles vécues. Un passé chargé et pourtant très agréable à conter. Yurius ne s'est jamais lassé de rapporter les récits de ses combats mémorables à ses deux fils dés leur plus jeune âge. Les deux marmots en redemandaient et Yurius s’exécutait jusqu'à l'épuisement. Le plus souvent, il s'endormait à leurs côtés, tombant sur le flanc comme une masse.

Pendant ce temps, Neru s'attardait dans l'armurerie, assis sur un banc en pierre sculpté. Il inspectait Ragnarok sous tous ses angles et la brandissait avec fierté. Gungnir était déjà accroché dans son dos et le fourreau de Ragnarok était suspendu à sa ceinture. Il leva les yeux et sourit en observant toutes les armes suspendues aux murs. Il les a toutes essayées, aucune ne vaut les deux armes en sa possession. Qu'il se sentait bien avec la lame de son père entre les mains ! Il ferma les yeux et expira doucement, savourant l'instant.... jusqu'à ce qu'Orhyzon se décide à rentrer dans la salle, l'air mécontent.
Les cheveux d'Orhyzon étaient bleus comme sa mère mais bien plus courts. Quelques mèches rouges en dégradées chutaient sur son front. Il était vêtu d'une veste renforcée, accompagnée d'épaulières. Le tout étant de couleur noir et rouge. Chaque mot qui sortait de sa bouche rendaient visibles ses dents pointues, et ça ne le dérangeait pas le moins du monde : il était fier de son apparence. Neru avait les cheveux jaune-orangés, sa peau était de la couleur de celle d'un Twulipien, un beige qui ne lui déplaisait pas. Le premier détail qu'il partageait avec son frère. Le second concerne ses yeux violets hérités de sa mère.
Impatient, Orhyzon fit le premier pas.


Orhyzon, avisant son frère en soupirant : Mais t'es pire qu'une gonzesse ! Bon, une gonzesse un peu spéciale, certes. Il faut qu'on y aille. Plus vite je serai rentré, plus vite je pourrai forniq-... Oublie ce que je viens de dire.

Neru, se levant et lui rendant un soupir : J'espère ne pas avoir à utiliser la lame de notre père. La maitriser s'avère être une tâche ardue. Bien plus que je ne l'imaginais. Je te laisse choisir ton arme.

Orhyzon brasse l'air d'un geste à la volée. L'idée semblait lui déplaire.

Orhyzon, l'air désapprobateur : Je n'ai pas besoin de ces jouets, mes poings suffiront. Et les bandits du désert sont mes fidèles chiens de chasse, Ils ne se mettront pas en travers de notre chemin sauf s'ils souhaitent écourter leurs vie. Allons-y sans plus tarder. J'entends encore les petites coquines couiner sous la puissance de mon p... Hâtons-nous !

Orhyzon et Neru quittèrent l'armurerie. Ils traversèrent le palais, se hâtant dans les couloirs comme dans les escaliers. Neru regardait son frère en première ligne, dos à lui. Dire que cet individu, négligeant son entrainement quotidien, est classé comme l'un des plus grands guerriers de l'histoire de cette planète. Lui, un type qui passe son temps à faire la cour aux plus jolies filles de la cité ou à picoler de temps à autre dans une taverne banale entre deux rondes. lamentable. Il a eu la chance de naître avec de redoutables gènes démoniaques. Un génie par nature. Un monstre parmi les monstres. Ses parents se sont rendus compte de sa puissance dés sa plus tendre enfance. Il a été déclaré comme "Hybride Démoniaque", né de l'union entre deux démons de haut rang. Yurius, son père, n'a jamais utilisé ses capacités démoniaques. Il les a lui-même scellées définitivement dans sa lame mais cette tentative n'a pas empêché la conception d'un être aussi fort qu'Orhyzon. Surprenant, se dit Neru. Décidément, son frère a eu énormément de chance dés la naissance. Et pourtant, il ne l'envie pas. Il préfère passer son temps à s'entrainer, s'améliorer et se battre plutôt qu'à perdre son temps à vider des chopes de bières et à compter fleurettes. Neru a toujours apprécié la bonne fatigue dû à un entrainement intensif. Un jour sans entrainement ? Impensable. Mais celui-ci sait garder les secrets, il en a un depuis un bon moment et n'en fera part à personne. Surtout pas à son frère.
Le chemin était long. Ils traversèrent des rues hautement fréquentées et saluaient le peuple. Orhyzon adressait des sourires aguicheurs à chaque jolie fille qu'il croisait. Il ne pouvait pas s'en empêcher, mais en présence de son frère. Neru saluait tout le monde de la même manière et s'efforçait de sourire. Les deux princes atteignirent la grande place débordante de commerces en tout genre. Il était facile de passer inaperçu parmi la foule et cette sensation plaisait à Neru... pourvu qu'Orhyzon ne se fasse pas remarquer. Trop tard. En moins de temps pour le dire, deux filles l'accompagnaient déjà en direction des portes de la ville. Neru le regardait en soupirant. "Il ne changera jamais. Ja-Mais", pensa t-il. Les deux frères n'échangèrent aucun mot durant tout le trajet, quand soudain, juste avant de quitter la grande place circulaire du marché, Neru détourna brusquement le regard en direction d'un fille de son âge. Pourtant simple fille de marchands, ses cheveux roux étincelaient au soleil et ses yeux bleus semblaient hypnotiser Neru. Dés leur première rencontre, ce fut le coup de foudre. Impossible pour lui de l'oublier, et c'était apparemment réciproque. Cette fille se nommait Vina, elle a survécu au précédant désastre provoqué par Lavos et s'est réfugiée avec ses parents, des Blancs, à Burnadine. Cette cité étant réputée pour sa tolérance.


Neru, faisant signe à son frère d'avancer : Avance. Je te rejoindrai dans très peu de temps.

Orhyzon, tenant ses deux élues par la taille : Pas de problème.

Neru se dirigea sereinement vers l'échoppe de Vina. Elle était seule, aucune trace de ses parents. De toute manière, cela ne faisait aucune différence. Neru était apprécié de tous et ne rechignait pas à le besogne. Il lui arrivait d'aider Vina, entre deux phases d'entrainement. Il s'arrangeait pour ne pas être vu par sa propre famille, et jusqu'ici, tout se passait comme sur des roulettes.

Vina, l’apercevant : Neru ! Quelle bonne surprise ! Pas d'entrainement aujourd'hui ?

Neru, aussitôt à portée, l'embrassa sans prononcer le moindre mot. Un geste impulsif qu'il n'a pas sur contrôler. En s'écartant doucement, il sourit à sa dulcinée et ajouta ses quelques mots...
Vina fut surprise, mais lui rendit son baiser.


Vina, calme et posée : C'était... surprenant.

Elle jeta un coup d’œil aux alentours, des passants les observaient en souriant. D'autres affichaient un air complètement benêt. Certaines filles discutaient entre elles suite à cet échange. Elles regardaient Vina avec envie, Il n'est jamais bon de se faire remarquer. Neru finit par se demander ce qui lui avait pris d'agir ainsi, Toutefois, par fierté, il ne partagea pas cette pensée.

Vina, regardant Neru dans les yeux : Et embarrassant. Les passants nous fusillent du regard.

Neru, faisant de même : Ai-je l'air de m'intéresser à tous ces curieux ? Cela faisait bien longtemps que je rêvais de te surprendre ainsi. Je n'imaginais pas le faire ici mais... je n'ai pas pu me retenir.

Vina, un peu gênée : On peut dire que c'est réussi. Que me vaut cette merveilleuse visite ?

Neru, regardant furtivement autour de lui : Le fruit du hasard. Je passais par là pour me rendre dans le désert et je t'ai vue. Là encore, je n'ai pas su résister. Il me fallait te saluer avant de me rendre en mission. Rien de dangereux, une simple rumeur indiquant un mouvement suspect non loin de nos murs. Orhyzon m'attend, je dois me dépêcher. Nous nous reverrons plus tard !

Vina, lui posant une main sur l'épaule droite : Sois prudent.

Elle l'embrassa une dernière fois avant de retourner vendre ses fruits. Un long baiser comme si Neru quittait la cité à jamais.

Neru, un peu chamboulé : Promis. Bon courage !

Il s'empressa de rejoindre son frère aux portes de la ville. Orhyzon passait du bon temps avec ses deux... proies ? Il n'a jamais pris ce genre d'histoire au sérieux, contrairement à la relation cachée entre Vina et Neru. Il relâcha les deux filles en leur tapant doucement le postérieur. Quel vicieux. Neru fit semblant de ne rien voir.

Orhyzon, regardant ses ongles avec nonchalance : Il était temps. Puis-je avoir un indice sur la raison de ce retard ? Toi qui, d'ordinaire, n'est JAMAIS en retard.

Neru, aussi expressif qu'une machine : Navré. Tu n'auras rien d'autre que des excuses. Les voici : "Désolé de t'avoir fait attendre".

Orhyzon sourit. Cette réponse l'amusait. Neru pria pour qu'il ne remarque rien. Son frère est intelligent, il le sait. Une intelligence qui peut s'avérer compromettante.

Orhyzon, curieux : Sais-tu que j'adore les énigmes ? Je vais finir par te percer à jour. Vide ton sac.

Neru, détournant le regard vers l'immensité désertique : Non.

Orhyzon, le regardant avec insistance : .......Très bien !

Neru, perplexe : Pardon ?

Orhyzon, esquissant un sourire en coin : en avant. *Il pointe l'horizon du doigt* J'ai tout mon temps pour deviner ce qui occupe tes pensées, et je n'aurai même pas besoin de pirater ton esprit. Peut-être y trouverais-je autre chose que des lames, des haltères ou des armures ?

Neru se sentit piégé. Il ferait tout pour empêcher son frère de découvrir la vérité, quitte à l'expulser de son esprit, bien que celui-ci n'oserait pas agir de la sorte.
Le désert s'étendait à perte de vue devant les deux princes. Une question tarauda l'esprit de Neru : Pourquoi le Roi et sa Reine exigeaient que leurs fils se rendent sur les lieux, au beau milieu d'un désert ? Pour rapprocher les deux frères ? Idée stupide, ils sont trop différents et ne peuvent pas s'entendre. Ou alors, les parents n'accordaient aucune confiance aux autres ? Mais pour quelle raison ? Les soldats et les éclaireurs sont plutôt doués. Peut-être est-ce dû à un mauvais pressentiment ? Il arrivait parfois que Sérhya redoute le pire et emploie les grands moyens par simple précaution.
La première hypothèse est surement la bonne, mais rien n'est sûr pour autant. A travers les dunes de sable, sous un soleil de plomb, Neru pensait à Vina. Il mit un certain temps à se rendre compte que son frère l'observait du coin de l’œil, l'air amusé. Et ça, il n’allait pas tarder à le regretter !


Orhyzon, sarcastique : HO-ho ! Cet air songeur... je l'ai déjà vu quelque part. Laisse-moi réfléchir...

Neru, franc : Écrase.

Orhyzon empruntait plusieurs expressions faciales comme pour se mettre dans la peau du personnage. Il en profitait pour se positionner devant Neru, histoire de le taquiner. On ne pouvait pas imaginer plus lourd et irritant.

Neru, soupirant bruyamment : Hôte-toi de mon chemin. Ta psychologie m'agace. Non, tout m'exaspère chez toi. Ta façon de vivre, de voir les choses et surtout la manière dont tu me vois.

L'ainé démoniaque grimaça suite à ces propos. Il contraint son frère à s'arrêter juste devant une imposante dune de sable. L'air chaud du désert ne le dérangeait pas le moins du monde. C'est à se demander si sa chair ressentait la moindre chaleur environnante. Peut-être serait-il à l'aise au beau milieu d'un volcan ? C'est endroit conviendrait parfaitement à un démon de son espèce. Et puis, les femmes seraient en sécurité, à l'écart d'un tel queutard. Du moins, c'est ce que Neru pensait.

Orhyzon, montrant les crocs : Alors comme ça, on est susceptible ? Eh bien, ton attitude éclaire mes doutes, et je viens de découvrir ton secret. Ce regard songeur... exactement le même que celui de mes précédentes conquêtes ! Elles crevaient d'envie de me revoir, mais elles finissaient par me lasser. Après tout, Il faut savoir passer le balai quand c'est nécessaire.

Neru, fronçant les sourcils : Tu es ignoble...

Orhyzon l’interrompit en levant l'index de la main gauche, comme si une idée lui était venu à l'esprit.

Orhyzon, esquissant un sourire malsain : Je n'ai pas fini. Et je me moque complètement de ton avis me concernant, tiens-le toi pour le dit. Revenons à nos moutons.

Orhyzon marqua volontairement une pause. Une attente désagréable dans le but de pousser Neru dans ses derniers retranchements, ou de lui donner une chance de répliquer. Quoi qu'il en soit, celui-ci resta de marbre.

Orhyzon, calme et concis : Je mettrai ma main à couper que tu viens de flasher sur une jolie fille.

L'enfoiré, il avait vu juste. Que pouvait bien lui dire Neru ? Tenter de déballer un mensonge pour se débarrasser de lui ? Il s'en rendrait compte tout de suite. Maudit soit-il ! Le voile dissimulant les pensées de Neru s'envola comme emporté par un violent coup de vent.
Neru resta silencieux devant le faciès euphorique de son frère. Il décida de briser le silence pour mettre un terme a son cauchemar.


Neru, épuisé par la bêtise de son interlocuteur : En effet. Cela ne te regarde pas.

Orhyzon poussa un cri de joie, résonnant à travers l'étendue désertique. Il leva deux doigts, formant le "V" de la victoire devant le visage contrarié de son frère. A la grande surprise de Neru, Orhyzon passa un bras derrière le cou de son frère, un geste à priori sympathique venant de lui.

Orhyzon, savourant cette nouvelle : Par tous les démons de ce monde ! Moi qui te prenais pour un Saint... C'est une sacrée nouvelle. Quel est son nom ?

Neru s'extirpa de l'étreinte de son frère et grommela quelques injures inaudibles.

Neru, dépoussiérant ses vêtements : Pourquoi tiens-tu tant à le savoir ?

Orhyzon poussa un rire étouffé.

Orhyzon, le regard vers le ciel en guise de réflexion : Eh bien... peut-être que je me la suis déjà tapée ?

Le cœur de Neru fit un bond dans sa poitrine. Son visage se plissa, imprégné des traits propres à la colère. Il se retint de ne pas plonger sur son frère pour le ruer le coups. Ses mains en tremblaient, il serrait les poings pour tenter de se calmer.

Neru, au bord de l'explosion : Vina ! Elle se nomme Vina, immonde démon ! Ne t'avise pas de la regarder, de la toucher ou de t'approcher d'elle à moins de 10 mètres !

Orhyzon n'en avait cure de telles menaces, mais venant de son frère, c'était impensable ! Lui... si sage, toujours pris par son entrainement. Une telle réaction ne lui ressemblait pas.

Orhyzon, faisant signe à Neru d'avancer en lui ouvrant la voie : N'aie crainte, je sélectionne méticuleusement mes brebis égarées. Mais étant donné ta réaction impulsive, j'imagine que tu es tombé amoureux d'elle ?

Question purement rhétorique, Orhyzon ne laissa pas le temps à Neru de répondre et continua de s'exprimer en suivant son nerveux de frère d'un pas vif.

Orhyzon, bien plus sérieux : C'est dangereux, mon frère. très dangereux. Tu en souffriras. C'est toujours ainsi lorsqu'un un guerrier s'attache trop à ses conquêtes. Et c'est ce que tu es, très cher "fanatique de l'entrainement". Tu ne peux pas le nier. Qu'adviendrait-il de toi si tu venais à la perdre promptement ? L'amour est une arme à double tranchant. Raison pour laquelle je me focalise uniquement sur le plaisir de la chair !

Neru, se retournant brièvement vers son frère : Un conseil que je m'efforcerai de... ne pas retenir. Tâche simplement de ne rien dire à nos parents, ou à tante Yuria. Sinon, je te tranche la gorge sur-le champ !

Orhyzon, levant les mains et dévoilant ses paumes à Neru : Je n'ai aucune raison d'agir ainsi car désormais nous sommes dans la même galère.... plus ou moins.

Neru voulut rétorquer mais décida de se taire. Tant que son frère ne raconte pas tout et n'importe quoi... tout ira pour le mieux. Orhyzon ne révélerait pas le secret de son frère et Neru le savait. Inutile de continuer à dialoguer avec lui.

Une fois arrivés au sommet de la dune, un bandit haletant courut vers le duo. Ses vêtements étaient en lambeaux, du sang coulait le long de son visage et il éprouvait grand mal à respirer. Celui-ci manqua de s'écrouler devant Orhyzon. Le frère ainé le saisit par les épaules pour le redresser pour lui éviter la chute.

Bandit du désert, apeuré : Hfff... Hff... C'est.... Une catastrophe.... D... Des monstres ! ... Ignobles et...

Orhyzon, en forçant le bandit à s'assoir : Minute, bonhomme. Quel genre de monstres ? A quoi ressemblaient-ils ? Qu'est-il advenu de votre campement et... ou sont les autres ?

Neru, examinant le bandit et interrogeant Orhyzon : Vous vous connaissez ?

Orhyzon, bref : Un chien parmi tant d'autres.

Bandit du désert, luttant à chacune de ses respirations : Il sont.... difformes... d'un rouge de la couleur.. du sang... séché... Tout est détruit... Ils sont.... tous morts... !!

Le Malfrat eut comme un hoquet et cracha du sang avant de passer brusquement de vie à trépas. Il avait les yeux ouverts et paraissait terrifié par ses propres paroles. Neru passa la main sur le visage du défunt pour lui fermer les yeux. Le prince se leva aussitôt et décrocha immédiatement Gungnir de son dos.

Neru, sa lance en mains : Ils approchent.

Le prince démoniaque fit craquer ses doigts, puis son cou.

Orhyzon, râlant : Dans quel bourbier ont-ils encore pu se fourrer ? Tas de décérébrés...

Au loin, une fumée noire s'élevait, annonciatrice d'un incendie volontaire. Pour Orhyzon, aucun doute là-dessus : Le campement des bandits n'existe plus. Trois silhouettes rouges difformes s’avancèrent vers les princes. L'une d'elles en tête de file était dotée d'une immense mâchoire aux dents pointues, avec un œil situé au sommet de son corps maigrelet. Ses bras ne représentaient pas une menace contrairement au second, baraqué et pourvu de longues griffes. celui-ci n'avait pas d'yeux. Par contre, le dernier était très large, dépourvu de mâchoire et parcouru d'yeux de haut en bas. Sans conteste La plus étrange créature du lot. Elles étaient toutes différentes et leur seul point commun résidait dans leur couleur proche du bordeaux.

Orhyzon, en garde : Quelque chose cloche : je n'ai jamais croisé ce genre de créature ici.

Neru, suivant le pas : Je t'avais bien dit de choisir une arme, Comme d'habitude, tu n'en as fait qu'à ta tête.

Orhyzon, prenant les devants : Cesse de jacter inutilement. Nul besoin de se servir d'une arme pour affronter... ça.

Le Frère ainé courut vers la première créature et s'apprêta à lui asséner un violet crochet du droit, mais cette immonde bestiole rouge voyait les choses autrement. Elle ouvrit son immense gueule pour ne faire qu'une bouchée de son assaillant. Dommage pour elle, Orhyzon avait prévu ce genre de réaction et se glissa entre ses jambes fines pour lui briser la mâchoire inférieure d'un redoutable uppercut. La bête, pourtant étrangement lourde, se souleva du sol l'espace d'une seconde pour s'écraser dans le sable aux pieds de son suivant baraqué. Son collègue robuste ne se fit pas prier et n'hésita pas une seule seconde à lui marcher dessus. Quelque chose d'inquiétant se produisit, la première créature se mélangea à la seconde, lui offrant par ce procédé intriguant une mâchoire dangereusement acérée. Quant à la troisième bête sanguinaire, la marche semblait pénible et celle-ci trainait le pas.

Orhyzon, reculant d'un pas : Oh... C'est curieux.

Neru, sans chercher à réfléchir, effectua un magnifique salto pour atterrir juste derrière la créature ayant fraîchement mutée. La lame de sa lance impériale fendit le crâne du monstre avant de le découper en deux horizontalement. elle tomba raide morte... si seulement la vie était aussi simple. Les deux morceaux de la créature rampèrent au sol, de la même manière qu'un zombie persisterait à vouloir dévorer sa proie.

Neru, choqué par cette vision : C'est impensable ! Notre mère contrôle les morts-vivants, il est impossible qu'ils se retournent contre nous !

Orhyzon, fronçant les sourcils : Ce ne sont pas des cadavres ambulants.

Le corps d'Orhyzon s'entoura subitement d'un brasier violet. Le feu Corrupteur issu d'Ignition. D'un claquement de doigt, le brasier consuma entièrement la créature hybride divisée en deux. Avant de disparaître en cendres, elle poussa un cri de douleur effroyable.

La troisième créature, semblable à une énorme bombonne sur pattes, observait le duo avec ses innombrables yeux menaçants. Chaque œil produisit une lumière rouge aveuglante et projeta un grand nombre de rayons rougeâtres dans tous les sens. Toutes les vives lueurs éparpillées se figèrent en l'air pour fendre l'air en direction du duo !
Neru réagit au quart de tour. Il empoigna fermement Gugnir et la fit tournoyer à une vitesse absurde sous les yeux attentifs de son frère. Les assauts répétés de la créature furent déviés, ravageant les dunes de sable, spectatrices inactives de cette bataille mouvementée. Le lancier traversa à grande enjambée la distance qui le séparait de la créature bordée d'yeux pour la tailler en pièces via un enchainement de cinq frappes tranchantes impitoyables. Les morceaux de la bête tentèrent de se reformer mais Orhyzon mit un terme à ce cirque à l'aide du brasier corrompu dont il est le seul maître.


Orhyzon, faisant tourner ses poignets comme pour s'échauffer : Jolie prestation. Maintenant, il faut découvrir d'où proviennent ces immondices.

Neru pointa du doigt une dune entrain de s'affaisser, donnant l'impression d'être happée par une créature souterraine invisible. Cet édifice de sable fouetté régulièrement par les vents du désert était pourtant immensément large.

Neru, observant la scène et en plantant sa lance dans le sol : Nous n'aurons pas à chercher bien loin.

Une sorte de vortex gigantesque absorba le sable telle une immense gueule avide et insatiable. De multiples tremblements de terre secouèrent le désert, provoquant des failles sans fin. En moins de quelques secondes, elle s'élargit de façon disproportionnée et creusa le sol sableux en profondeur. Un véritable tourbillon d'énergie d'une couleur vive et éclatante, très proche du rouge, jaillit du trou béant avec une férocité effrayante. Une myriade d'éclairs rouges s’extirpèrent du gouffre et, petit à petit, une immense masse bordeaux hérissée de pieux sombres surgit des profondeurs de la terre pour répandre la destruction. Aussi large et haute qu'une montagne, la créature était familière... bien trop familière. Impossible d'oublier l'éclat légendaire de cet oeil maudit et l’impressionnante stature de ce démon de renom.
Neru et Orhyzon restèrent bouche-bée, comme si leur esprits s'étaient séparés momentanément de leur corps, un bref détachement de la réalité dû à une apparition exceptionnelle. Mais aucun de ces deux là n'était victime d'hallucinations ou d'une quelconque illusion. Le monstre qui se dressait devant eux leur inspirait la plus grande terreur qu'il n'aient jamais connus. Il leur était impossible de se mouvoir pendant un certain temps, mais l'un d'eux leva les yeux assez haut pour reconnaître la sinistre apparence caractéristique du Démon de la Destruction.


Neru, crispé : Non... Comment est-ce possible ?

Orhyzon luttait pour se tenir droit, une pression démoniaque le clouait sur place malgré sa volonté de fer.

Orhyzon, les yeux écarquillés : Nous assistons aujourd'hui... à l’émergence du plus puissant démon jamais connu sur cette planète... Lavos a fini par se réveiller.

L'immense démon poussa un hurlement strident surpuissant, expulsant de véritables tsunamis de sable dans toutes les directions. Le cri déformé du Démon de la Destruction était indescriptible. Un mélange des cris les plus féroces de toutes les créatures ayant vécues sur FireStone.
La situation ne pouvait pas être pire.


- Fin du premier épisode -


Dernière édition par Neryos le 19.07.15 0:31, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime13.07.15 0:15

Il y a plus de lignes ici que de poils sur mes deux contrepoids.
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime13.07.15 14:21

C'est joliment dit. Because \'SISI\'
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime13.07.15 14:44

J'adore l'interaction Yurius/Séhrya, et Ohryzhon/Neru. HATE DE VOIR DARK YURIUS ALIAS SOYREN! cheers
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime13.07.15 15:25

*Va écrire un livre*

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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime14.07.15 15:43

II - Ombres du Passé : Une Nouvelle Guerre planétaire.

L'heure sombre approchait à grand pas. Ce que redoutait le plus la Royauté de Burnade avait fini par arriver. Certes, cela devait bien arriver un jour, mais rien n’indiquait que cette catastrophe se produirait ce jour précis. Sérhya avait prédis que cet évènement n'était pas prêt de se reproduire avant une dizaine d'années. Lavos devait impérativement se nourrir de l'énergie de la planète pour déclencher un nouveau cataclysme par la suite, et ce processus prendrait du temps. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Tout porte à croire que cette théorie ne tenait pas la route.

Cet hurlement sinistre résonnait dans le désert comme l'annonce de la libération d'un moteur de destruction inarrêtable. Un gigantesque cratère s'était formé suite aux puissantes ondes sonores ainsi qu'aux tsunamis de sable ravageurs. Aucun des deux princes ne semblait avoir survécu. Lavos se tenait au beau milieu de ce cratère, pointant son œil immense en direction de la lointaine capitale du continent du feu. Curieusement, le gigantesque démon hérissé avançait lentement, rampant au sol malgré sa taille gargantuesque. S'adaptait-il à son nouvel environnement ? Ne pouvait-il pas ravager la cité d'un simple projectile de sa conception ? C'est pourtant exactement ce que racontaient les légendes à son sujet. A moins que cette créature maléfique savourait ce moment et qu'elle souhaitait prendre son pied à massacrer des innocents tout en les regardant agonir ? Fort probable.

Au bord du gouffre, non loin de cette horrible silhouette semblable à un hérisson menaçant à la taille démesurée, quelque chose s'agita dans le sable. Une vie trop petite pour être détectée par le Démon de la Destruction obnubilé par la perspective d'un massacre sanglant. Ou deux vies, devrai-je dire.


Neryos, une main sur l'épaule de son frère : Spirit Eyes. Je suis parvenu à me débarrassé de cette horrible inertie provoquée par ce titan.

Les pupilles du lancier étaient devenues blanches. Pendant ce cri démoniaque à vriller les tympans, celui-ci n'a pas hésité une seule seconde pour passer de la réalité au monde spirituel en partageant cette impressionnante faculté avec son frère ainé. Il inversa son sort pour retourner visualiser cette catastrophe naturelle, toujours accompagné du prince démoniaque. Neru retira sa main et attendit une réaction de Orhyzon.

Orhyzon, observant le démon avec autant de surprise qu'à son apparition : Nul ne la sentit jaillir des profondeurs de la terre, pas même notre mère...

Neryos, Gungnir en mains : Il se dirige vers Burnadine. Nous devons absolument stopper son avancée.

Orhyzon empêcha son frère d'avancer vers le géant.

Orhyzon, affichant un air désapprobateur : Es-tu idiot ? Avant que tu ne me pousses à bout, je vais te poser une question. As-tu déjà, ne serait-ce qu'une fois, vaincu notre père en duel ?

Neryos lui lança un regard interrogateur.

Neryos, pressé d'agir : Quel rapport avec ce fléau ? Mais pour répondre à ta question : Non, je n'y suis jamais parvenu. Toi non plus d'ailleurs, à ce que je sache.

Le prince démoniaque poussa un long soupir. Sans doute allait-il se moquer de lui pour la énième fois ?

Orhyzon, plus sérieux que jamais : Notre grand-père a donné sa vie pour retarder l'inévitable, et notre propre père est incapable de vaincre cette abomination. Si toi, fanatique de l'entrainement, n'est jamais parvenu à le mettre à terre, alors tu ne pourras même pas égratigner ce démon.

Que de sages paroles. Orhyzon savait de quoi il parlait. Sérhya ne l'avait pas instruit pour rien. Cet hybride démoniaque, bien que peu enclin à l'effort, disposait d'un coefficient intellectuel élevé. Ce détail primordial lui offrait un avantage considérable pour charmer les femmes, et il ne se gênait pas pour arriver à ses fins... la copulation en chaîne. Mais autrefois, quand Ryanne n'était pas encore en âge d'apprendre, la reine ne pouvait s'empêcher de le faire étudier, l'isolant du reste du monde dans la bibliothèque de Burnadine. Non seulement il dévorait les tomes de sorcellerie, les ouvrages traitant de la stratégie ou même les livres d'histoire, mais en plus de tout ça, il adorait la philosophie et les arts antiques. Cependant, les textes furent très vite assimilés et plus rien ne pouvait satisfaire son appétit insatiable pour la connaissance. Lassé d'attendre, il s'intéressa au monde extérieur, au peuple et surtout... aux femmes. Alors quand Orhyzon devient sérieux, il est toujours bon de l'écouter avant de foncer vers le danger les yeux fermés.

Neru songeait aux rapports de force et son frère avait définitivement raison. Mais il oubliait un détail essentiel que le lancier n'hésita pas à lui rappeler.


Neru, s'approchant de son frère en pointant du doigt Lavos : C'est un fait. Nous ne sommes pas de taille face à nos parents, mais ce colosse rencontrerait des difficultés à les affronter ensemble. Ce qui est d'autant plus vrai nous concernant. Frère, il va falloir que nous travaillons en équipe pour repousser cette... chose.

Le prince mordu d'entrainement se montrait persuasif. Son regard brillait d'une vive lueur, la motivation était perceptible dans ses yeux blancs. Jamais il ne laisserait le Démon de la Destruction détruire Burnadine.

Orhyzon, haussant un sourcil : "Frère", - Dit-il avec un ton ironique - notre ennemi est de la taille d'une montagne et tu ne parviendras pas à le blesser avec ton cure-dent, quand bien même je te soutiendrais dans ton action. De plus, son cri a surement averti nos proches, sans compter les tremblements de terre ou même les immenses vagues de sable. Cependant, une question me tiraille l'esprit... Pourquoi n'attaque t-il pas tout de suite ? Je suis sûr qu'il en a les moyens.

Orhyzon prit une pose de penseur, la main gauche sous le menton et l'autre tapotant nerveusement sa cuisse droite avec ses doigts. Neru bouillonnait d'impatiente tandis que Lavos avançait en se trainant dans le sable.

Neru, tournant le dos à son frère : Nous n'avons pas de temps à perdre !

Le prince démoniaque interrompit une nouvelle fois son frère dans ses foulées en lui saisissant le bras droit.

Orhyzon, serrant les dents : Tais-toi et écoute moi ! Il existe un moyen de le ralentir. Très risqué certes, mais je doute que nous puissions faire mieux, même en nous y mettant comme une seule et unique personne.

Neru s'arrêta net et observa le regard de son frère pour n'y déceler aucun mensonge, aucune peur, aucune illusion. C'était bien la première fois que ses yeux laissaient voir une telle motivation. Neru masquait ce sentiment de soulagement au plus profond de son cœur.

Neru, calme et posé : Je t'écoute.

Orhyzon, inspirant profondément : Lavos est immense et ne nous a pas encore repérés. Sa taille lui offre des avantages non négligeables, mais aussi des points faibles : les angles morts. En attendant les ordres de nos parents et de leurs conseillers, nous allons attirer l'attention du démon. Attention, tu ne dois surtout pas t'exposer à sa vue ! Brièvement, tout au plus. Me suis-je bien fait comprendre ? Si nous échouons, nous mourrons.

Suite à ce dernier avertissement, un frisson parcourut l'échine de Neru. Une seule erreur pourrait lui être fatale, à lui mais aussi à son frère. Et dire que cette mission ne devait être qu'une simple expédition comme tant d'autres ayant étaient menées à bien par le passé. La roue du destin s'est mise en marche, le monstre s'est réveillé et un seul camp s'en sortira !

Neru, empoignant sa lance : Bien compris. Tâche de ne pas trop penser à tes brebis égarées pendant cette diversion.

Orhyzon, faisant craquer ses poings en esquissant un sourire : Je peux t'assurer qu'après cet épisode, elles gouteront à mon chibre comme jamais et me demanderont même d'y aller plus fort encore !

Orhyzon termina sa phrase en percutant ses poings l'un contre l'autre dans un bruit sourd. Toutefois, une silhouette perturbante émergea du gouffre. Puis une autre, et encore une autre. Ça n'en finissait plus. Des créatures semblables aux trois défuntes ayant poursuivis et tuées le bandit du désert à petit feu. Elles remarquèrent aussitôt le duo en pleine discussion.

Neru, les apercevant lui aussi : Changement de plan ?

Orhyzon, détournant son attention vers Lavos : C'est exact. Extermine-les. Pendant ce temps, je me charge d'attirer l'attention de cet immondice criblé de pointes. Ne traîne pas en chemin.

Neru, s'avançant vers les créatures bordeaux : Ça ne risque pas.

Orhyzon prit les devants pour devancer Lavos et espérer parvenir à ses fins à ses risques et périls. Neru, en poussant un cri guerrier, se rua sur ses ennemis !

Pendant ce temps, à Burnadine...

Comme l’escomptait Orhyzon, la Royauté ne demeurait pas étrangère à l'effroyable écho du puissant hurlement du Démon de la Destruction. Le peuple paniqua, pris d'un horrible frisson généralisé. Les tremblements de terre ne firent qu'accentuer leur effroi. Les gardes de la ville veillèrent à les garder son contrôle, bien qu'eux-mêmes semblaient effarés. Ils se devaient de conserver leur position suivant les ordres du Roi.
Sérhya fut la première à ressentir la présence du fléau au beau milieu du désert. Elle ordonna sur-le-champ à sa garde personnelle de préparer un conseil de guerre et d'y convier les trois conseillers les plus influents de la capitale. Comme d'habitude, elle ne put s'empêcher de permettre à sa fille de participer à cette réunion de la plus haute importance, et ce malgré son jeune âge. Elle tenait absolument à ce que Ryanne la précède tôt ou tard. Quant au Roi, celui-ci ne tenait plus en place. Son cauchemar devenait réalité. L'assassin de son père refit surface, non pas sur une terre abandonnée, mais bien sur son propre continent ! Cette idée le répugnait. Son peuple allait en pâtir et des décisions devront être prises. Comment combattre une créature aussi immense alors que le peuple serait présent et, qui plus est, menacé de mort ? Une discussion sérieuse s'imposait et il ne fallait pas perdre la moindre seconde de temps.
En moins de quelques minutes, la salle de réunion fût prête à accueillir l'ensemble du conseil de guerre. Toutefois, les nouvelles n'étaient pas bonnes, loin de là. Les capitales et les villes les plus importantes de chaque continent; qu'il s'agisse de Luminade, celui de la lumière; Ouraydan, le continent de l'eau et même Teranor, immense territoire sombre gouverné par Dark Yurius; faisaient l'objet d'attaques simultanées. Non seulement Lavos s'apprêtait à détruire le monde une nouvelle fois mais en plus de cette monstruosité sur pattes, les ennemis de toutes les nations se décidèrent à envahir les territoires occupés en concert ! Quelle curieuse coïncidence. Ironie du sort, l'un des conseillers s'était rendu pour des raisons personnelles sur le contient de l'eau. Si tout se passait bien, il parviendra peut-être à rentrer vivant à Burnadine... le narrateur ne s'est jamais montré aussi optimiste.

Sonnant l'état d'alerte, les intéressés et surtout les personnes disponibles, rejoignirent sans plus tarder la salle de réunion. Une immense pièce recouverte d'un dôme doré où est représenté un Phénix majestueux battant des ailes sur un fond étincelant. Au beau milieu se trouvait une magnifique table en marbre lisse, sur laquelle était dépliée une carte de FireStone. Les invités disposaient d'une vue directe sur l'ensemble de la cité, la pièce en question se trouvant au sommet d'une tour du palais.
Yurius attendait déjà à l'intérieur, tapant nerveusement le sol du pied. Il aurait voulu se ronger les ongles, mais il devait faire un effort pour garder la tête haute et ne pas passer pour un faible auprès de ses sujets. Sérhya le rejoignit, accompagnée de sa fille, elle paraissait aussi inquiète que son époux et affichait un air sombre. Sa fille produisait un contraste surprenant avec la Reine. Elle souriait en permanence et portait pourtant les mêmes couleurs que la sorcière de renom. Une petit robe violette bordée de petites rayures rouges. Ses cheveux mi-longs d'un bleu très proche du violet retombaient sur son front et ses tempes et ses yeux ronds d'un bleu foncé observaient la carte avec intérêt. La stratège s'installa à côté de sa fille. Yurius mit un certain temps à se rendre compte de la présence de Ryanne, perdu dans ses pensées. En l'observant, il pensa à ses fils et jamais il ne s'était senti aussi mal. Il avait l'impression de les avoir envoyés à la mort. Si jamais Lavos les exterminait, il ne se le pardonnerait jamais.
Yuria, invitée d'office, s'installa en face de Sérhya. Elle portait sa couronne fétiche ornée d'un joyau rouge en son centre et une tenue entièrement rouge, une couleur identique à celle de sa magnifique cape. Ses longs cheveux d'or chutaient sur ses épaules et recouvraient son dos. Malgré cette prestance, l'apparition du démon troublait son esprit. Elle se remémorait son père. Ce valeureux Twulipien décédé qui lui avait tant appris. Aydan imprégnait la sagesse, le courage et la bonté à ses yeux. Grâce à lui, elle tomba amoureuse de la "Monstrologie", du tir à l'arc et de la nature. Aujourd'hui, il n'est plus et son bourreau est apparu. L'heure est venue de lui faire payer cet affront.
Deux conseillers ayant suivis Yuria en file indienne s'installèrent à la table, côte à côte, toujours en face de la Reine et du siège inoccupé du Roi. Tous lisèrent l'inquiétude sur le visage de Yurius, mais aucun n'en fit la remarque. Le Roi s'installa à côté de Sérhya, non loin de sa fille attentive. Incapable de se retenir plus longtemps, il engagea la conversation.


Yurius, l'air grave et direct : J'imagine que vous savez pourquoi ma femme vous a réunis ici ? L'heure est grave, très grave.

Sérhya, complétant les propos de Yurius : Lavos, Démon Antique de la Destruction a jaillit des profondeurs de la terre et se dirige par ici. Non seulement nous avons à faire à une créature immense capable de raser la surface de cette planète, mais en plus de ça, nos villes sont assaillies sur tous les continents par des monstres de sa création... et bien pire d'après mes rapports de dernière minute. Ice, ex-dirigeant du continent de l'eau, s'est mis en tête de récupérer son trône. Gorden dit la "Poigne Ténébreuse" compte mettre à sac "Maestalon", la capitale du continent des ténèbres. Luminiade est assaillie par les sous-fifres du démon, et à mon humble avis, ces monstres proviennent du sang maudit de Lavos.

 L'un des conseillers écoutait Sérhya d'une oreille attentive. Il était le plus ancien personnage de la salle. Ses longs cheveux rouges dépassaient de ses puissantes épaules et une barbe fine d'une couleur propre à sa chevelure rendait son visage encore plus sévère. De par son expérience, Yurius jugea bon de lui fournir une place parmi ses conseillers. D'autant plus que sa réputation le précédait. Ex-Roi de Burnade, puissant guerrier à l'épée ayant fini par confier le flambeau à son frère Mithos. Bladen se tenait droit sur sa chaise, les bras croisés.

Bladen, plus calme que son entourage : Ce qui devait arriver arriva. Voici la raison de ces tremblements et de ce cri sinistre. Tout cela était prémédité. C'est une évidence. Aucun de nos ennemis n'a tenté de bouger le petit doigt durant ces derniers mois et soudainement, par le plus grand des hasards, ils se sont tous décidés à s'en prendre à nos places fortes.

Le second conseiller affichait un air sadique. Contrairement à son collègue, il paraissait jeune. Une chevelure d'un rouge vif ébouriffée vers le haut, comme si du gel maintenait ses cheveux piquants en lignes droites. Quoi qu'on en disait, son sourire sardonique n'inspirait pas la moindre confiance à son entourage, mais il était issu d'une formation militaire et proclamé comme étant un redoutable combattant sans pitié. Les rumeurs indiquaient qu'il provenait du même Camp Militaire que Aydan. Il se nommait Danta.

Danta, réactif : Qu'attendons-nous pour répliquer ? Nous n'abattrons jamais nos ennemis en restants immobiles. Il faut faire taire la révolte en employant les grands moyens !

Yuria se contenta d'observer Danta d'un air désapprobateur. Elle ne le supportait pas. Cet individu déplaisant ne pensait qu'à attaquer et se fichait totalement de la survie du peuple. A chaque conseil de guerre, il répétait la même chose et Yuria se demandait l'utilité d'un tel personnage parmi les siens.

Yuria, en réponse à Danta : Vous sous-entendez une énième fois en parlant de "Grands moyens" qu'il est impératif de détruire nos ennemis définitivement au détriment de la sécurité des civils ? Comme c'est original. J'ai l'impression d'avoir déjà entendue ce discours lors de notre dernière réunion.

Danta ne prit même pas la peine de répondre, il poussa un grognement tout en marmonnant quelques jurons incompréhensibles. Une chance pour lui, il pourrait en subir les conséquences. Bladen observa son acolyte en haussant un sourcil.

Bladen, soupirant : Veuillez ne pas sauter les étapes, conseiller Danta. Écoutez,  apprenez et inspirez-vous des autres. Sans quoi, vous ne progresserez jamais.

Il s'interrompit brièvement tout en posa son regard perçant sur la Reine.

Bladen, fronçant les sourcils : Il manque un conseiller à l'appel. De plus, nous ne disposons d'aucune information précise sur les maîtres des défenses en charge de protéger nos villes d'éventuelles attaques ennemis.

Yuria, intéressée : La situation sur Luminiade m'inquiète. J'espère que les défenses tiennent bon.

Sérhya, d'une voix claire : C'est exactement ce dont j'allais vous parler. Burnagore, notre troisième conseiller, était en expédition sur le continent de l'eau. Le connaissant, il doit surement s'être rendu dans les zones à risque pour mater la révolte. C'est un puissant guerrier et Ice ne fera pas le poids face à lui.
Luminade ne tombera pas. Le Séraphin ne laissera jamais des démons empiéter sur son territoire, qui plus est, votre mère Dyanna se bat à ses cotés et se débrouille merveilleusement bien. Le peuple angi dispose de ressources importantes et n'a strictement rien à envier à Burnadine concernant cet aspect là. Les angis sont les ennemis naturels des créatures démoniaques et sauront agir en conséquence
Pour ce qui est du continent des ténèbres, Teranor...

Sérhya laissa Yurius s'exprimer à ce sujet. Le Roi avait une confiance absolue en son double et ce n'était pas prêt de changer. A vrai dire, Dark Yurius était son meilleur ami et son allié le plus précieux. Il gouvernait à sa manière mais ça ne dérangeait personne. Doublé d'un guerrier d’exception, il maitrisait la situation sur son continent comme aucun roi ne l'avait jamais fait sur ces terres dévastées. Personne ne pouvait prétendre lui voler son trône, même les plus ambitieux finissaient par rebrousser chemin, ou tout simplement par crever la bouche ouverte. Dark Yurius se montrait impitoyable avec les traîtres et les assassins. Surtout contre ceux qui le dérangeaient pendant une orgie ou une partie de jambes en l'air privée. Cette simple pensée offrit un court instant de répit à Yurius, et il en avait bien besoin.

Yurius, se levant de son siège avec prestance : Dark Yurius, mon jumeau maléfique, se charge de la menace Gorss depuis quelques mois. J'ai entendu dire que ces barbares ténébreux étaient sur le point de perdre leur QG. L'armée de Gorden tente vainement de s'en sortir en se réunissant au niveau du Rempart Brisé, mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne perdent la guerre. Il devra surement faire face aux invocations de Lavos et ne pourra pas nous aider face à Lavos avant d'en avoir fini de son côté avec ses envahisseurs.
Toutefois, je reste optimiste. Il ne rechignerait jamais à affronter un démon, même aussi puissant et effrayant que Lavos. Je me charge de le contacter pour le prévenir.

Yurius s'assit aussitôt son discours terminé. Sa fille semblait fière de lui, tout comme sa femme. Yuria lui adressa un sourire et Yurius fit de même. Danta restait de marbre, trop fier pour afficher la moindre admiration pour son roi. Bladen semblait tout de même perturbé. Sérhya n'a pas parlée du plus important et celui-ci demanderait d'en savoir plus.

Bladen, inquiet : Et qu'allez-nous faire face à une menace aussi grande que Lavos ? Gagner du temps ? Risquer la vie de nos habitants ? Ne faudrait-il pas prendre les devants pour éviter des pertes inutiles avant que le démon n'atteigne la cité ? Et que savons-nous de ce Démon Antique ? A t-il un point faible ? Où sont vos fils quand on a le plus besoin d'eux ?

Danta, satisfait : Voila ! Il faut attaquer cette chose avec toutes nos forces ! Ce sera elle ou nous. C'est ça la guerre, après tout.

Bladen ne prit même pas la peine de répondre à Danta. Yurius pensait à ses fils. Il ne pouvait pas penser à autre chose et mourrait d'envie de les rejoindre dans le désert mais... sont-ils toujours vivants ? Yuria s'interrogeait au sujet d'Orhyzon. Flânait-il encore ? Elle n'était visiblement pas au courant pour cette excursion dans le désert. Sérhya se contentait de regrouper les nombreuses questions du conseiller. Il ne s'est jamais montré aussi bavard lors des précédents conseils de guerre. Il est bien plus impliqué et cela fait office d'indicateur de la gravité de la situation. Le danger est extrême.

Sérhya, inspirant profondément avant de s'exprimer : Les Princes sont sur le terrain. Il tentent surement de dévier la trajectoire du démon de la Destruction pour nous accorder davantage de temps afin d'établir une stratégie viable, d'où la mise en place hâtive de ce conseil de guerre. C'est une supposition, mais j'ai une confiance absolue en mes fils, je sais comment Orhyzon réagirait face à une telle menace.
Au sujet de notre plan d'attaque : Premièrement, aucun de nous ne viendra en aide aux autres continents car si Lavos détruit Burnadine, FireStone tombera avec elle. Nous avons besoin de notre effectif complet pour abattre un Démon Antique. Deuxièmement, Yuria se chargera d'informer les deux frères de notre stratégie.

Yuria acquiesça d'un hochement de tête.

Sérhya, terminant son discours : Troisièmement... nous allons attendre.

Yurius lui lança un regard interrogateur, comme tout le reste de l'assemblée. Que manigançait-elle ?

Danta, frappant la table du poing en se levant : Attendre ? Attendre ?! Mais attendre QUOI ?! Que ce monstre nous pulvérise ?!!

Bladen, forçant Danta à se rassoir : Suffit. Nous n'avons qu'à lui demander des explications. Cesse immédiatement de râler à tout bout de champ ou je t'expulse moi-même de cette réunion.

Danta avait du mal à garder son calme, mais s'efforça d'obéir pour son propre bien. Question : En serait-il aussi capable pour le bien des autres ?

Sérhya, observant la carte de FireStone et plus précisément la cité symbolisée par un phénix entouré de remparts : Cela fait des années que Lavos a ravagé cette planète, détruisant partiellement cette magnifique cité. Les ouvriers et même les habitants ont travaillés d'arrache-pied pour la reconstruire. Ce fut long et épuisant, mais nous sommes parvenus à renforcer nos défenses pour contrer une menace d'une telle ampleur. Les rempart parviendront à contenir provisoirement le Démon Antique et nous en profiterons pour faire feu avant qu'il ne pénètre en ville. C'est notre seule chance de frapper fort. Nos techniques sont au point, mais même ainsi nous ne sommes pas sûrs de remporter la victoire. Raison pour laquelle je compte sur la force de chacun de nous, sur les efforts fournis durant toutes ces années et sur la volonté de notre peuple pour repousser le pire fléau de notre époque. Reculer ne nous est pas permis, la précipitation est un mauvais guide et l'attente peut s'avérer productive. Je souhaite tout miser là-dessus, car si Lavos n'a pas détruit le continent dés son réveil et se dirige vers la cité, c'est que ma présence l'attire. Non seulement la mienne, mais aussi la vôtre. Je suis moi-même une Démone Antique et je suis persuadée que le démon souhaite satisfaire sa rage du combat pour se mettre à l'épreuve avant de provoquer un déluge capable de fendre les cieux, briser la terre et assécher les océans.

Ryanne observait sa mère avec des yeux débordant d'admiration. Elle se faisait toute petite et restait muette dans l'unique but de satisfaire sa curiosité et de comprendre la situation. Le discours de sa mère ne disparaitrait jamais de ses souvenirs. Elle se l'était jurée. Danta n'osait pas répondre et ne pipait pas mot. Yurius fut pris d'un désir ardent d'enlacer sa femme et de la féliciter. Il comprenait pourquoi son cœur battait pour elle. Yuria se contentait d'acquiescer. Ce plan était dangereux mais nécessitait d'être appliqué à la lettre. Quant à Bladen, il lui manquait une information essentielle. Quelque chose de primordial. Il devait savoir comment s'y prendre si ce plan venait à échouer.

Bladen, insistant : Quelle audace. Vous êtes une grande parieuse. Sire Yurius devrait vérifier les fonds de sa caisse pour voir s'il ne manquerait pas quelques billets à l'intérieur. De l'argent perdue au casino, par exemple ?

Bladen espérait détendre l'atmosphère avec une petite blague, mais personne ne souhaitait rire. Dommage, c'était bien tenté et très osé. Yurius regardait Sérhya d'un air suspect, mais se ravisa quand celle-ci le foudroya du regard.

Bladen, un peu gêné : Aheum... Et au sujet des points faibles de cette montagne de vice ? Les auriez-vous volontairement omis pour nous faire une surprise, ou n'avez-vous tout simplement aucune réponse à nous donner à ce sujet ?

L'Ex-Roi était doué. Rien ne lui filait sous le nez. Le moindre détail ne lui échappait pas. Sérhya ne pouvait répondre qu'une seule chose. Elle n'en savait absolument rien. Lavos était un mystère, une créature inimaginable, un mythe... jusqu'à ce jour.

Sérhya, sur le point de répondre : Je n-...

Ryanne tira la manche de sa mère pour la prévenir qu'elle voulait s'exprimer. La sorcière, mitigée, accepta d'un hochement de tête.

Ryanne, souriante avec une voix douce : D'après les anciens livres de notre bibliothèque basés sur des légendes, Lavos est une immense créature ornée de longs piques expulsables à souhait. Son œil gigantesque inspire l'effroi au cœur de ses ennemis et ceux-là ne cherchent plus jamais à croiser le regard féroce du démon. Il est capable de figer ses proies par sa seule présence en déployant une "pression démoniaque redoutable".

Personne ne comprenait où voulait en venir l'héritière des Tyry. Pourquoi décrivait-elle la bête telle qu'elle était détaillée dans les ouvrages ? Bladen restait perplexe, Yurius la regardait s'exprimer en souriant, Yuria était tout simplement curieuse. Par contre, Danta était au bord de l'explosion. Comment osent-ils ramener une gamine dans une réunion aussi importante ? Foutue perte de temps !

Danta, frappant la table des deux poings : Et alors ? Ça ne répond pas à la question ! On tourne en rond, bordel ! Cette enfant n'a rien à faire ici ! Ab-So-Lu-Ment Rien !

Ryanne tressaillit, intimidée par les hurlements de Danta. Elle ne boudait pas, bien au contraire, son sourire se réanima et celle-ci ajouta quelques mots pour en finir avec cet imbécile de Danta. Ne vous fiez pas à ces propos, c'est l'avis du narrateur, pas celui de la gamine.

Ryanne, montrant son œil et tirant la langue à Danta : Le grand méchant n'a qu'un œil ! Pourquoi ne pas viser à cet endroit précis ?

Danta restait bouche-bée. Il aurait dû y penser au lieu de hurler. Quelle honte ! Piégé par une gamine. Incapable de lire entre les lignes. Il passait pour un abruti et, l'espace d'un instant, souhaitait plus que tout se rendre invisible aux yeux de l'assemblée. Décidément, quelle mauvaise journée, se dit-il.
Sérhya, fière de sa fille, lui caressa la tête. Elle-même n'y avait pas pensée. Qui plus est, elle n'avait jamais trouvé ce livre dans la Bibliothèque de Burnadine. Quelle agréable surprise. Sa fille s'était déjà fait remarquée alors qu'elle n’avait pratiquement aucune expérience, simplement de la théorie.
Yurius mourrait d'envie de soulever sa fille en l'air, de la faire tourner à travers toute la pièce en la félicitant et de la combler de bisous ! Son statut de Roi le rattrapa bien vite et celui-ci se contenta de lui faire un clin d’œil en souriant.
Yuria riait à cœur joie. Se moquait-elle de Danta ? Exprimait-elle sa joie à sa manière en faveur de la petite Ryanne ? Surement un peu des deux.
Danta se maudissait d'avoir été aussi idiot et immature. En tout cas, il glissait des regards en coin à la gamine, l'air mécontent.
Bladen semblait satisfait de cette réponse. Une gamine lui avait fournie une information intéressante et peut-être que ça valait le coup d'essayer ? L'avenir nous en dira plus à ce sujet.


Bladen, esquissant un sourire à l'égard de Ryanne : Je n'ai pas d'autre question. Comme toujours, je mets ma lame à votre service.

Danta brûlait de jalousie en apercevant Bladen sourire. Son visage se tordait d'une expression mêlée de dégout et de colère. Au final, cette réunion ne lui accorderait pas la moindre gloire. Ses conseils ne valaient pas plus que du crottin ardent de Fire Horse aux yeux de la Royauté mais il gardait espoir. Peut-être que la famille royale le testait, étant donné son statut récent de conseiller ? Ou alors, comme il le pensait, celui-ci servait à faire contraste avec le reste de l'assemblée : Lui en bas, eux au sommet. Cette pensée l'irritait et le tiraillait en permanence. Maudite gamine ! Une phrase lui a suffit pour le faire passer pour un abruti, doublé d'une boule de nerf incontrôlable. Oh ! il se sentait fautif mais ça ne l'empêchait pas de rejeter la grande de part de responsabilité sur le dos d'une pauvre enfant initiée par la Reine. Danta posa ses yeux sournois sur le visage sombre de Sérhya. "Sans ta mère, tu ne serais rien ! Salle gosse !", pensait-il avec une teinte de mépris accentuée par la haine.

La voix impériale de Yurius s'éleva dans la vaste pièce.


Yurius, tapotant nerveusement des doigts sur la table : Pour résumé, nous attendrons, armés jusqu'aux dents, à l'abri derrière les remparts ? Nous avons la chance de disposer de balistes renforcées et extrêmement perforantes, Yuria est la plus précise d'entre-nous et cela me rassure énormément. Cependant, il est de notre devoir de préserver la vie de notre peuple et leur offrir une issue de secours décente. Sans cela, je serais dans l’obligation de compromettre ce projet.

Yuria, à travers ses longs cheveux dorés, le regardait en silence, l'air satisfait. Elle ne tenait ni à l'approuver, ni à le contredire. La sœur du Roi ne pensait qu'à une seule chose : Repousser, et surtout, abattre ce fléau planétaire. Non seulement en mémoire de son père, mais aussi pour bien de de tous.
Sérhya sortit aussitôt son légendaire Tome "Mantra" et y récita quelques formules d'une voix claire et précise, accompagnées de quelques gestes incompréhensibles. Une sorte de rituel de son cru, apparemment.


Sérhya, refermant son livre imprégné de Corruption en gardant les yeux : Ordonnez aux gardes de regrouper les habitants sur la Grande Place du Marché. Si jamais le Démon de la Destruction parvenait à mettre une de ses horribles pattes entre nos murs fortifiés, alors nous évacueront la cité dans l'urgence et, comme le stipule notre accord passé avec le peuple angi, notre peuple obtiendra l'asile à Luminiade. J'aurais très bien pu prévoir un autre itinéraire, mais la capitale de la Lumière semble plus propice à recevoir autant de civils.

Bladen, étonné de cette nouvelle : Intéressant. Vous ne manquez pas de ressources et j'en suis agréablement surpris. Avec un peu de chance, cette cité pourrait bien devenir le tombeau du Démon Antique.
Toutefois, la précision n'est pas mon fort, et encore moins le "tir à l'arc à grand échelle". Je me chargerai donc de guider les gardes dans leurs manœuvres, et je protégerai ainsi la population en cas d'évacuation.

Danta esquissait un sourire sardonique. Voila une chose à laquelle il brillait et cela lui offrirait une magnifique opportunité de se mettre en valeur. La précision est son crédo. Il faisait très souvent mouche à grande distance de sa cible. Il se voyait déjà derrière la baliste, prêt à faire feu sur la bête. "C'est couru d'avance, elle ne fera pas long feu !" s'écria t-il intérieurement.

Danta, en bombant le torse tout en croisant les bras : Contrairement à certaines personnes, je suis un véritable "démon" de précision. Nul n'a jamais échappé à mes projectiles et je tiens à préciser que ce n'est pas prêt de se produire ! Je criblerai la bête de ces pieux dont nous sommes tous si fier.

Bladen soupira bruyamment, lassé d'écouter cet imbécile palabrer inutilement. Yuria haussa un sourcil, Danta lui lançait surement implicitement un défi mais elle n'en avait cure. D'ailleurs, Danta n'attendait aucune réponse de son auditoire, plongé dans sa rêverie. Yurius grimaçait, mais se retint immédiatement de rabattre le caquet de son conseiller.
D'un geste Sérhya congédia l'assemblée tout en se levant de sa chaise confortable.


Sérhya, sur un ton impérieux : Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour mener à bien cette mission. Mais hâtez-vous : l'heure tourne.

Yuria, se tournant vers la sortie : Je vais envoyer Lester informer nos princes de la situation.

Lester, créature de chair putride et squelettique domptée par Yuria. Ce zombie aux mâchoires acérées ne pourrait jamais affronter un colosse comme Lavos, mais son agilité était surprenante. Sa souplesse lui permettait d'échapper à la foudre la plus rapide qui soit. Ses griffes lui permettrait de creuser des galeries à travers un sol rocailleux terriblement résistant. Son rôle principal d'éclaireur servirait à avertir Neru et Orhyzon des plans de Sérhya, comme l'espérait le prince démoniaque.

L'assemblé quitta prestement la salle. Danta se levait fièrement de son siège quand Yurius, une fois Bladen et Yuria évacués de la salle, posa une main sur son épaule pour le forcer à se rassoir. Pensait-il vraiment tirer sa révérence après avoir été aussi dure avec Ryanne ? Ce conseiller hautain et irrespectueux méritait quelques remontrances et il n'était pas nécessaire que sa sœur ou son arrière grand-père assiste à cela pour l'exemple.
Danta restait perplexe, le regard chargé d'inquiétude.


Danta, suant à grosses gouttes : Mon seigneur, je-...

Yurius serra sa prise sur l'épaule du conseiller et haussa le ton.

Yurius, d'un voix menaçante : Silence. Depuis quelques temps, ton manque de tact et ton irrespect m’irritent au plus haut point. Je me suis montré trop insouciant à ton égard. Tu es nouveau, alors je ne voulais pas te froisser. Mais ce que je viens d'entendre.... la manière dont tu t'es comporté avec ma fille... le ton employé pour la faire taire et surtout...

D'un geste vif, presque chirurgical, une lame aussi fine et longue qu'un poignard s'enfonça dans la table, juste devant Danta. Enfoncé jusqu'à la garde, le poignard picotait la cuisse droite du conseiller. Une goutte de sueur perla de son front pour s'engouffrer dans le trou béant creusé dans le marbre lisse. Yurius récupéra son couteau affûté et le fit tourner en l'air pour le ranger à l'intérieur de sa veste rouge-sang.

Yurius, l'air sombre en observant Danta dans les yeux avec un regard noir : ...Insinuer son inutilité et frapper cette table avec tes poings chétifs en signe de fureur. Je pourrais faire bien plus, et comme le suggérerait mon double maléfique, te rompre le cou pour jeter ta carcasse sans vie à ce fameux rituel satanique portant le nom de...

Yurius regarda sa femme avec insistance. Ryanne se tenait à la robe de Sérhya. Pour la première fois, son père lui inspirait la peur plus que le respect. Sérhya posa sa main droite sur la tête de sa descendante pour la rassurer et observait Danta, paralysé par la peur, sans la moindre once de pitié.

Sérhya, inexpressive : Sabbat. Il serait inutile de nous atteler à tant d'efforts pour un "Simple Conseiller Bouffi D'Orgueil"...

Danta se sentait fondre. Tant d'insistance dans ces derniers mots provenant de la bouche de la Reine. Sa carrière ne volerait pas bien haut. Là encore, il rêvait de se rendre invisible ou aussi petit qu'un cafard pour quitter les lieux sans jamais se retourner. Yurius interrompit aussitôt ses songes d'une tape sur le dos et lui fit signe de s'éclipser en direction des remparts.

Yurius, lui adressant ces mots avant qu'il ne quitte la pièce : Estime-toi chanceux. Je sais me montrer magnanime et je t'accorde donc une seconde chance. Par contre, tu n'en auras pas d'autre après celle-ci. Vivre ou mourir, c'est à toi de choisir.

Le Roi, sans même le regarder partir, se retourna le regard pointé vers l'horizon lointain à travers un somptueux balcon. D'innombrables éclairs rouges déchiraient le ciel bleu, sur le point de finir étouffé par les nuages noirs annonciateurs d'une catastrophe naturelle. Sérhya posa ses yeux violets sur son mari.

Sérhya, un peu contrariée : Je pense qu'il a compris la leçon... et je te sens très nerveux.

Ryanne assistait à la scène en silence, toujours collée à sa mère. Tout comme la sorcière, elle fixait son père de ses yeux ronds.

Yurius, pointant le ciel ombragé du bout de son index : Qui ne le serait pas ? Nos fils sont entrain de retarder l'avancée d'une immense menace ancestrale et nos terres n'ont jamais été aussi menacées qu'aujourd'hui. Voici donc la raison de ce mauvais pressentiment... et le pire est à venir, je le sens.

Il fit volte-face, affichant un faux-sourire.

Yurius, se donnant du courage : Mais nous ne pouvons pas baisser les bras. Charge-toi de convaincre nos plus puissants sorciers de protéger le palais. Tandis que moi, je vais contacter mon double.

Sérhya, prenant sa fille par la main : Ce sera chose faite.

Sérhya quitta à son tour la salle de réunion en compagnie de Ryanne. La petite fille se retourna brièvement pour croiser le regard maussade de son père. Il s'efforça de sourire à nous, mais la petite sorcière savait que ce sourire était factice.


Pendant ce temps, sur le continent des ténèbres.
L'ambiance était sombre, comme d'habitude. Un ciel chargé de nuages orageux, une plaine dévastée par des batailles sanglantes et quelques arbres morts tout au plus. Un petit village quasi-abandonné et surtout très pauvre demeurait juste à côté du gigantesque Rempart-Brisé, scindant le continent en deux parties inégales. Le Nord faisait l'objet de conflits perpétuels, de moins en moins féroces avec le temps. Dark Yurius gagnait du terrain mais les Gorss, ignobles créatures des ténèbres vêtues d'armures lourdes aussi sombres que la nuit, avec une paire d'yeux rouge écarlate et des crocs semblables à des défenses de sanglier, n'abandonnaient pas pour autant. Dark Yurius contrôlait le Sud du continent de Teranor, la plus grande partie de cet univers obscure et dangereux.
Son pire ennemi, Gorden "La Poigne Ténébreuse", un puissant colosse Gorss muni de quatre bras aussi épais que des troncs d'arbre avec une dentition acérée repoussante et une impressionnante balafre en croix au beau milieu de son visage figé par une expression de colère irrépressible, rôdait tout proche du rempart-Brisé selon des espions du double maléfique de Yurius.
Et il se trouvait que ce village délabré, situé au versant Nord du Rempart-Brisé, résistait vainement aux assauts répétés des Gorss. Quelle idée saugrenue de s'installer ici, à portée d'un peuple aussi hostile... Les Mortels sont d'une stupidité sidérante de temps à autre.

Un pauvre type fatigué empoignait une fourche pour se défendre face à trois adversaires équipés pour un massacre. Le vois encore en vie tenait du miracle. Du sang dégoulinait de sa veste marron de piètre qualité,  déchirée par les combats propres à sa survie. Il était encore en vie mais haletait, épuisé par les batailles.


Inconnu épuisé, d'une voix tremblante : R-Reculez ! N'approchez pas, sales monstres !

Il avait beau dire, ses ennemis souriaient et lui-même reculait instinctivement, la fourche pointée en direction des trois barbares. Ses mains tremblaient de fatigue et d'effroi. Seul, il était condamné. Quelle mort ignoble pourraient bien lui réserver ses ennemis ? Cette simple pensée le faisait frémir.
Un barbare portant une cicatrice horizontale le long de son front, armé d'une hache aussi sombre que la couleur de sa peau, s'exclama haut et fort.


Gorss à la hache, son arme posée sur ses épaules : Regardez-moi cette lopette ! Déjà à bout de souffle. Dommage que je me sois déjà tapé ta femme, sinon je l'aurais désossée dans la seconde qui suivait cette... "menace" ? Dit-il en regardant ses alliés d'un air moqueur.

Sa puissante hache s'écrasa sur le sol rocailleux et sec, provoquant un vacarme assourdissant recouvrant les rires de ses collègues brutaux. L'un d'eux était imposant, plus gros que musclé, avec une lame fine entre les mains tandis que l'autre était borgne, l'air ahuri et portant un fléau entre ses mains puissantes. L'espace d'une seconde, la grosse masse de métal pointue enchainée à son manche de fer manqua de le faire chuter au sol pendant sa raillerie. Il se rattrapa in-extremis à l'épaule de son ami obèse pour ne pas avoir la honte.

Gorss à la hache, sur le point de récupérer son lourd outil de torture : Bien. Les ordres sont clairs : Il faut exterminer la vermine ! Twisted Evil

Sous les yeux ébahis de ses camarades de combat, Le Gorss à la hache fût violemment bousculé en avant mais se stabilisa aussitôt. Juste à coté de lui se tenait un homme svelte et droit. Ses yeux rouges miroitaient l’apparence sinistre du Gorss, comme si celui-ci pouvait voir sa propre mort dans les yeux du nouveau venu. Il portait la même veste que Yurius en plus sombre, bordée d'une cape noire assez longue. Son sourire sadique accentuée la dangerosité qu'inspirait ce personnage. Ses cheveux noirs virevoltaient au rythme d'une brise inquiétante. Il ne bougeait pas d'un pouce, tout en regardant le Gorss portant une cicatrice sur le front du coin de l’œil. Et à sa grande surprise, le Gorss sur le point de soulever son immense hache remarqua que son bras était tordu suivant un angle improbable. Il ne l'avait même pas senti venir ! Impossible de soulever son arme fétiche.

Gorss à la hache, stupéfait en se tenant le bras : KWEUAAAAAAAH ?!!! affraid

Ses collègues se mirent aussitôt en garde tandis que Dark Yurius souleva aisément la hache de son ennemi naturel, donnant l'impression qu'il portait une rapière à bout de bras.

Gorss obèse, grognant de colère : T'es qui TOAAAAA ?! Que viens-tu faire Iciiiiii ?!!

Gorss muni d'un fléau, les yeux écarquillés : Par le Grand Gorden ! Ce type...

Dark Yurius tourna la tête vers les deux Gorss prêts à bondir sur lui. Il n'était aucunement impressionné par le gabarit de ses opposants, et encore moins par le balafré se situant à moins d'un mètre de son visage. Son sourire s'élargissait en apercevant la peur sur le visage du Gorss au fléau. Le pauvre se voyait déjà mort et enterré.

Dark Yurius, paré à toute éventualité : Je suis votre pire cauchemar, bande de bâtards ! Et, comme vous, tas de demeurés, je suis venu "exterminer la vermine".

Dark Yurius se tourna brusquement vers le Gorss balafré, celui-ci s'apprêtait à lui asséner un violent coup de tête juste à la fin de sa phrase ! D'un geste vif, il découpa en deux le colosse en soulevant l'immense hache de son propriétaire juste entre ses jambes. Le malheureux fut soulevé par le poids de la hache, les parties génitales broyées et déchirées, son corps basculant derrière le Roi Sombre comme le ferait un artiste martial en effectuant un salto... sauf que là, c'est involontaire de sa part. En retombant comme un roc, la hache se chargea du reste dans le dos du bourreau maléfique : le colosse retomba dans un flot de sang noir, répandant tripes et autre organes internes partout sur le sol séché tandis que l'arme du crime se planta entre deux parties organiques inégales. L'inconnu épuisé semblait terrorisé, il lâcha sa fourche et quitta les lieux en prenant ses jambes à son cou. En ce jour, il fit la rencontre du Berserker et comme pour la plupart des spectateurs, le spectacle était insoutenable.
Le Berserker se dirigea avec nonchalance vers les deux Gorss avec un air moqueur.


Dark Yurius, avisant ses proies : A qui le tour, les "lopettes" ? C'était votre chef ? Lamentablement faible. Un abruti qui pète plus haut que son cul.

Les deux Gorss, en hurlant comme des barbares engageant un affrontement féroce, se ruèrent sur Dark Yurius avec la ferme intention de lui broyer tous les os de son corps ! Là encore, Dark Yurius souriait et n'était pas intimidé le moins du monde par des créatures aussi grotesques.

Toujours aussi rapidement, il s'empara de la boule métallique suspendue au fléau du Gorss téméraire et expulsa son ancien propriétaire d'une violente charge de l'épaule. Le pauvre Gorss impuissant valsa 5 mètres plus loin et récolta la poussière soulevée dans son sillage. Le gros tas Gorss courait avec grande peine, supportant le poids de son armure sombre sur ses épaules dodues. Dark Yurius bailla la bouche grande ouverte en s'étirant. Le Gorss obèse se sentait sous-estimé et pressa le pas, la pointe de sa lame fine tendue vers l'avant.
D'une simple contorsion du torse, le Roi Sombre décrocha d'un coup sec la sphère métallique pendue au bout de la chaine du fléau et étrangla son ennemi en la lui passant autour de son cou épais.


Dark Yurius, jouant avec sa victime : Tu m'as l'air bien enrobé et en plus de ça, tu sembles avoir très faim. Rassures-toi car j'ai de quoi te nourrir, gros tas de merde !

Dark Yurius affichait un air dément, Le Gorss agitait convulsivement la tête en ouvrant la bouche pour essayer de respirer. L'inutilité de cette tentative montrait à quel point le barbare perdait la raison. Il commençait à voir flou et suffoquait, ses défenses de sanglier dépassant de son énorme gosier pendant l'étranglement. Englobant la sphère d'une poigne de fer, le Berserker l'enfonça dans la gorge du gros porc sans éprouver une quelconque difficulté. La victime tomba, genoux à terre, figée dans une pose semblable à une soumission auprès d'un être divin. Une véritable geyser de sang noir dégoulinait de sa bouche élargie par la sphère dentelée coincée en travers de sa gorge.

Dark Yurius, tourné aussitôt vers le survivant Gorss désarmé : Il n'en restera qu'un, et tu connais déjà la conclusion de cet affrontement, pauvre tocard !

Le Roi Sombre traina le dernier Gorss par les cheveux, une petit touffe de poils sombres, et le tira vers la poignée de son fléau abandonnée sur le sol. L'heure fatidique du supplice a fini par arriver.

Dark Yurius, savourant sa dernière exécution : Répands-toi tout ton content d'avoir eu la sotte insolence de t'opposer à moi car.... tu vas mourir à petit feu ! Twisted Evil

Le Gorss battait des jambes en se tenant le crâne, mais Dark Yurius refusait de lâcher prise. Le guerrier Gorss geignait comme une petit fille perdue dans la forêt. Mais la réalité est tout autre, il va payer pour tous ses crimes de la main d'un combattant sanguinaire.
Dark Yurius ramassa le reste du fléau et, en appuyant sur le bras de son adversaire pour immobiliser son épaule, lui enfonça cet objet contondant dans l'articulation de son bras robuste. Le Gorss poussa un cri de souffrance à déchirer les cieux.


Dark Yurius, l'air satisfait : Douloureux ? Savoure donc cette souffrance car ce sera la dernière que tu ressentiras ! Où est ton chef ? Parle.

La victime cachait du sang en regardant son bras détruit par la poignée de son arme aussi devenue aussi dangereuse qu'un pieu entre les mains du Roi Sombre.

Gorss désarmé, battant nerveusement des paupières : Va.... va te faire... foutre !

Un crachat un glaire de sang qui marqua provisoirement la joue droite de Dark Yurius d'une tâche sombre visqueuse.

Dark Yurius, essuyant ce liquide abjecte avec sa manche : Tu as de la répartie. J'aime ça. Mais celui-ci qui est le plus à même d'aller se faire foutre, c'est bien toi, "lopette" ! Twisted Evil

Dark Yurius prit un instant ses distances, raclant le sol poussiéreux de ses bottes en cuir noir, prêt à tirer un pénalty. Mais qu'allait-il bien pouvoir frapper ainsi ? Le visage du Gorss pour le décapiter ? Ses parties intimes ? Les options ne manquaient pas, mais Le Roi Sombre comptait détruire une zone fragilisée. Il s'élança dans la joie et la bonne humeur et expulsa le pieu planté dans le sol avec l'articulation du bras droit de sa victime. Le membre bien bâti du guerrier sombre s'envola vers d'autres cieux tandis que Dark Yurius savourait le spectacle.

Dark Yurius, posant son regard meurtrier sur le Gorss mutilé : Homerun ! Je peux faire de même avec tes baloches, si ça peut te faire plaisir.

Soudain, une silhouette découpa le ciel sombre de Teranor et récupéra le bras projeté en plein air. Un saut prodigieux pour un être ordinaire. Il se tenait droit, une GunBlade dans la main droite et une coupe de cheveux militaire grise. D'apparence, il avait le même âge que Dark Yurius.

???, jetant le bras arraché aux pieds du Roi Sombre : Sire, vous avez perdu ceci.

Dark Yurius le dévisagea un instant et sourit.

Dark Yurius, agréablement surpris : Tu es en retard, Elliot. Il ne reste que cet imbécile de manchot encore en vie.

Elliot baissa les yeux pour observer le Gorss incapable de contenir ses hurlements de souffrance. Il grognait des jurons pendant qu'il se tortillait dans tous les sens pour essayer d'atténuer la violente douleur qui lui tiraillait l’épaule droite.

Elliot, insensible : Inutile de le garder en vie. Notre informateur nous a piégé. Gorden n'est pas ici, il est en ce moment même entrain d'assiéger Maelstalon, votre capitale. Nous avions une taupe parmi nous.

Dark Yurius poussa un grognement de fureur. Gorden s'est bien foutu de lui ! Et pour ça, il va en subir les conséquences. Maelstalon sera son tombeau et aucune tombe ne portera le nom de cet infâme barbare. Le Gorss poussa un rire noyé dans son sang.

Dark Yurius, le regard méprisant : Et ça te fait rire, ducon ?

D'un violent coup de pied, il décrocha le crâne noir du Gorss et sa tête roula furieusement dans une maison abandonnée.

Dark Yurius, se retournant vers son interlocuteur : Général ET Conseiller Elliot. Forme moi un portail direction Maelstalon, dans la salle du trône. Tout de suite.

Elliot, secouant la tête : Impossible d'accéder à votre trône, comme tout ce qui se trouve entre les enceintes de la cité.

Dark Yurius, serrant les dents de colère : Et devant les portes de la capitale ?

Elliot, haussant les épaules : C'est possible. Légèrement au dessus du sol pour éviter de nous faire poignarder en raison d'une occupation ennemi ?

Dark Yurius, esquissant un sourie narquois : Parfait. Je vais conjurer un allié de poids pendant que tu t'exécutes. Fais-donc.

Elliot forma sans difficulté un portail menant aux portes de la capitale de Teranor. Dark Yurius posa une main sur le sol et une créature mi-cheval mi-dragon apparut aussitôt en dessous de lui. Firost.

Dark Yurius, Sur le dos de la bête : Un massacre en perspective. Nul ne se dresse contre moi sans en faire les frais !

L'aventure s'annonce dangereusement gore. Les âmes sensibles : s’abstenir, car quand Le Roi Sombre entre dans la place, les os grincent, les membres se brisent et la chair se déchire !

- Fin du second épisode -


Dernière édition par Neryos le 19.07.15 0:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime16.07.15 16:58

III - Ombres du Passé : Que pleuve le sang noir des barbares !

Teranor. Sinistre étendue de terre dévastée par les combats, le passé et la folie des mortels. Bien avant l'apparition de Lavos, cet univers sombre souffrait de la tyrannie des êtres mauvais. Même le cataclysme précédant provoqué par le Démon de la Destruction n'a pas empêché la réitération d'une conquête de ce continent maudit. Bien au contraire.
Toutefois, il existait une gigantesque ville nommée Maelstalon, inspirée de Burnadine et bâtie suivant les instructions de Dark Yurius. Elle était aussi vaste et couteuse que la capitale du continent du feu, identique en tout points sauf au niveau des couleurs. Des tours sombres d'un noir effrayant et légèrement plus pointues à leurs sommet, des habitations de la couleur de l'acier et pourtant récentes, un sol en pavés d'une obscure clarté et surtout un palais Ô combien effrayant mais tellement magnifique à regarder. Yurius, malgré son avarice légendaire, avait aidé financièrement son double maléfique. Il savait se montrer généreux quand c'était nécessaire, surtout pour son jumeau. Cette capitale devait sa renommée à la protection apportée par le Roi Sombre. Tous les réfugiés convergeaient en direction de cette cité pour échapper à la destruction, la famine, aux combats et plus que tout... à la mort, plus particulièrement de la main des Gorss.
Dark Yurius s'occupait mieux de la paperasse que son origine et au niveau économique, ça se voyait à chaque fin de mois. Il en était terriblement fier. Foutrement fier devrais-je dire.
Et pourtant, tout cela risquait de finir piétiner par les hordes dévastatrices de Gorden, ce maudit chef Gorss rivalisant en puissance avec le Berserker. La fameuse cicatrice en croix ornant son visage fût inscrite au plus profond de sa chair de la main même du Roi Sombre. Dark Yurius se souvenait de ce moment avec délectation. Merveilleuse pensée sanglante dont le moindre détail finissait par lui revenir à l'esprit. La sensation agréable de sa lame fétiche, la "Pride Blade", transperçant la chair, heurtant l'os frontal et imprimant à deux reprises ce motif ignoble et repoussant. Le bruit vif et savoureux d'une effusion de sang noir justifiée. Le cri colérique et barbare de Gorden écrasant la plaie de sa main sombre. Il put apercevoir le regard mauvais de son ennemi juré criant "Vengeance !". Tellement fabuleux et mémorable.

Dark Yurius et son conseiller à la GunBlade traversèrent un portail à l'apparence obscure et aqueuse, magnifique mise en scène fabriquée par Elliot. Le Roi Sombre sortit en premier, sa Pride Blade d'une couleur sanglante pourvu d'une poignée ténébreuse et d'une garde aux doubles extrémités acérées fraîchement dégainée, sur l'immense dos de Firost, survolant la zone ravagée par les combats intensifs opposant son armée de soldats robustes face aux Gorss barbares innombrables et menaçants. La présence d'un ennemi peu commun l'interpella et le Berserker se retourna aussitôt vers son acolyte, expulsé du portail, pour lui poser la question en pointant du doigt une impressionnante masse d’ennemis semblables aux opposants actuels de Neru dans le désert.


Dark Yurius, prêt à exploser de rage : C'est quoi ces merdes dégoulinantes ?! Et pourquoi tiennent-elles tant à bouffer mon peuple ??!!

Elliot les analysa du regard, perplexe. Il n'en avait pas la moindre idée, mais il était sûr d'une chose : Ces horreurs d'une couleur morbide devaient disparaître sous la puissance de son arme détonante. Le conseiller, hors des batailles, ne s'exprimait qu'en cas de nécessité, stoïque par nature et aussi solitaire que Dark Yurius à l'origine. Par contre, en pleine bataille, ce général d'exception n'éprouvait pas la moindre pitié pour ses ennemis. De tout le Royaume, il était bien le seul capable de suivre le rythme frénétique de son Roi lors d'une offensive suicidaire. Raison pour laquelle Dark Yurius l'accepta à ce double poste de Conseiller-Général. Durant tout son règne, personne d'autre n'accéda à ce titre prestigieux et tant convoité de "Second de Teranor". Elliot fût donc l'exception qui confirmait la règle.

Elliot, Posant pieds à terre au beau milieu d'un groupe de Gorss : Navré de vous décevoir, Sire. Je ne dispose d'aucune information au sujet de ces erreurs de la nature. Je ne vais donc pas me gêner pour les terrasser sur-le-champ ! Twisted Evil  

Voila cette fameuse personnalité donnant l'impression d'être tirée d'un film d'horreur ! Impossible pour lui de contenir son bras meurtrier lors d'une bataille aussi grande et dangereuse. Dark Yurius n'avait nullement besoin de le surveiller. Il ressentait une étrange confiance en son second. Certes, il aurait préféré avoir une femme guerrière à ses côtés, mais aucune ne parvenait à lever une lame aussi bien que lui et ne pourrait supporter son ivresse du combat. Il devait faire avec. Ce qui lui semblait à la fois décevant et plaisant.

Elliot déchira le visage d'un Gorss à travers sa visière et lui ôta les yeux de la tête du bout de sa lame. Il pointa ensuite sa GunBlade en face du faciès mutilé du barbare sous les yeux ébahis de ses camarades sanguinaires et tira. Décapitation immédiate et irrévocable. Les alliés du défunt Gorss se ruèrent sur le conseiller, en poussant des cris de guerre rauques en chœur. Le corps décapité du Gorss en armure servit de bouclier de chair et d'acier noir à son meurtrier. Sans plus attendre, Elliot fit feu une nouvelle fois, traversant l'armure de son cadavre protecteur à bout portant et explosant dans une gerbe de sang noire les entrailles d'un assaillant équipé d'une hache affutée. Il repoussa le cadavre fumant d'un coup de pied vers l'avant, écrabouillant le Gorss blessé sous le poids de son collègue décapité équipé d'une lourde armure noire. Un de moins, un autre blessé et entravé par la lourdeur d'un de ses alliés décédés. Toutefois, les autres l'encerclaient déjà et frappèrent en même temps.
De ses mains habiles, il jeta sa GunBlade en l'air, sauta sur un crâne Gorss protégé par un casque ténébreux d'un bon prodigieux afin de s'appuyer dessus pour s'élancer dans les airs. Tous les Gorss échouèrent et plantèrent leurs armes, épées, lances, haches et masses dentelées, dans le sol imbibé de sang noir et rouge. L'espace d'un instant, ils se demandèrent où était passé Elliot. Il se trouvait juste au dessus d'eux, en apesanteur, sa GunBlade pointée vers le sol. Sans hésiter, il pressa une gâchette située sur le côté de la garde peu conventionnelle pour une arme de ce calibre. Un lance-grenade miniaturisé se trouvait du côté non-tranchant de la lame. Malgré leurs protections solides, la déflagration extermina les Gorss regroupés en masse pour lyncher Elliot. Non seulement son agilité foudroyante faisait des envieux, en plus d'être fort, intelligent et proche de son Roi, il était très prévoyant lors d'un bain de sang.
Il chuta au beau milieu des flammes produites par l’explosion, prêt à envoyer de nouvelles têtes de sanglier rouler sur le sol.


Elliot, attirant les plus téméraires dans son périmètre d'un geste grossier : Votre sang impur s'écoulera le long du fil de ma lame, quelque soit votre dextérité l'arme à la main ! Faces de cochon, l'heure est venue de finir en JAMBON !

Provocation productive et remarquablement efficace.

Pendant qu'Elliot produisait des feux d'artifices de membres sanguinolents et carbonisés, Dark Yurius fonçait à travers les rangs ennemis, hurlant des insanités à chaque mort pourfendu, tranché, décapité, démembré, broyé, éclaté, piétiné, désossé, démantelé... la liste est longue. La taille immense de Firost lui procurait une vue fantastique et avantageuse sur le champs de bataille. Il pouvait voir ses soldats se battre pour préserver les murs de sa cité, entre deux boucheries peu élégantes, mais quelque chose le contrariait. Les immenses portes de sa cité étaient grandes ouvertes !
Merde ! s'écria t-il en blasphémant.
Sur son chemin, il tenta d'interroger un garde de la ville juste devant sa capitale théoriquement asservie. celui-ci, trop occupé à survivre, ne pouvait pas répondre en combattant deux Gorss et une créature de Lavos. Les immondices bordeaux ne faisaient aucune différence entre les Gorss et les soldats du Roi Sombre, elles dévoraient tout ce qui s'agitait devant leurs mâchoires impitoyables. Cependant, elles étaient prudentes et réfléchies, gagnant en intelligence à chaque victime engloutie. Une seule de ces bêtes-là pouvait se montrait redoutable dans de telles circonstances.
Aussi, Dark Yurius se décida d'intervenir pur soutenir le garde et lui demande des explications au plus vite.


Dark Yurius, hurlant comme un fou : PERSONNE NE PEUT ASSIÉGER MA CITE SANS RENCONTRER MA LAME EN TRAVERS DE SA GORGE !!! Evil or Very Mad

Firost, enthousiasmé et pourtant très peu bavard, accompagna ces paroles.

Firost, d'une voix forte et déroutante : Ridicules petits êtres en conserves ! Inutile de fuir, je vais vous dévorer dans les dix dernières secondes qui suivront !

Le Berserker et sa monture agissaient en concert. Firost inspira profondément pour cracher un brasier d'un rouge vif à faire frémir sur les deux Gorss. Dark Yurius profita de cette opportunité alléchante pour mêler la puissance du tranchant de la Pride Blade ainsi que sa résistance naturelle aux flammes les plus ardentes, grâce à l'intensité de son orgueil démesuré. Ainsi, il bondit du dos robuste de son invocation et survola les flammes en trucidant les barbares dans son sillage de deux coups de lame, un coup droit et un revers douloureusement vifs. Non seulement sa lame engendrée par son pêché primaire lié à la vanité était capable de traverser d'épaisses couches d'acier, mais en plus de cela sa puissance grimpait en flèche après chaque ennemi abattu. Le sentiment de supériorité évoluant au gré du nombre de guerriers vaincus. Les deux Gorss, dont il est inutile de détailler leurs armes, n'eurent pas eu le temps de se mettre en valeur qu’ils finirent découper en deux horizontalement sous les yeux exorbités du garde priant pour ne pas finir en enfer avec eux. Le regard satanique de son Roi le faisait trembler de peur. Comme promis, Firost avala d'une traite les 4 morceaux de Gorss répandus au sol en les emportant dans son immense mâchoire inférieure métallique, les faisant glisser au fond de sa gorge brulante. Un allez simple pour l'enfer.

Firost, grimaçant : Ecoeurant. La prochaine fois, je n'en laisserai rien, pas même des cendres.

Il ne restait plus que le sous-fifre de Lavos en face du groupe, dépliant ses longues griffes grisâtres et poussant un cri strident intimidant. Visiblement, elle avait faim et quand quelque chose à faim, Dark Yurius s'arrange généralement pour la rassasier à jamais à sa manière.
Notre Berserker favori souriait, le genre de sourire qui précède un cri tonitruant.


Dark Yurius, tenant la Pride Blade ensanglantée et recouverte de flammes : C'est ça... claque des dents, SALOPERIE LIQUIDE ! Et MANGE ! MANGE LA POINTE DE MA LAME ! HA HA HA HA HA ! Twisted Evil

De toute évidence, Dark Yurius était bien pire qu'Elliot. Les deux savaient de battre, mais la cruauté du Roi Sombre sur un champ de bataille était inimitable. Impossible de prendre part à de tels affrontement sans vomir en voyant l'état dans lequel le Berserker laissait ses victimes après les avoir châtiées. Sa vulgarité aussi, nul ne jurait en dépensant autant d'énergie que lui.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le Roi Sombre fonça sur la créature munies de griffes naturellement tranchantes. Firost n'osait pas déranger le Berserker car même lui, de temps en temps, semblait effrayé par son maître. La créature bordeaux esquiva d'un pas leste, hors de portée de la Pride Blade. Elle disposait du même avantage que Firost, certes plus petite, et mesurait deux mètres cinquante de la tête aux pieds, ce qui lui permettait des mouvements rapides et agaçants. Dark Yurius jura de nouveau en hurlant comme une bête sauvage. Là encore, il ne laissa pas la créature faire le premier pas dans sa direction. D'une feinte habile, il fendit l'air du bout de sa lame juste devant la créature dégoulinante. Une puissante énergie rouge, pourtant différente d'un feu classique, ondula en direction de la bête surnaturelle et lui arracha la tête. Un morceau gluant et fin retenait sa tête en arrière, collée à son dos dégueulasse. La porte située derrière le sous-fifre de Lavos se brisa en deux horizontalement. Pourtant, elle était solidement attachée à ses gongs d'acier et semblait sacrément épaisse. Autant dire que l'Orgueil du Roi Sombre atteignait une ampleur jamais égalée auparavant.


Dark Yurius, toujours en hurlant : HA HA HA HA ! Pride Slash ! Maintenant, c'est L'HEURE DU DESSERT !!

Le Berserker fonda sur sa cible, grimpa sur ses épaules et lui creusa le cou avec la pointe de son épée trempée de sang noir et de substance bordeaux répugnante et odorante. Une fois, deux fois, trois fois... Il ne s’arrêtait plus et, rapidement, se trouvait sur un amas informe de la couleur du sang séché.
Mission accomplie, Le garde tremblait avec sa lance entre les mains, adossé à la seconde porte encore intacte. Dark Yurius le questionna aussitôt au sujet de cette mascarade.


Dark Yurius, tout en rangeant sa Pride Blade pour ne pas effrayer le garde : Soldat. Pourquoi les portes de ma cité sont-elles grandes ouvertes ?! Je veux des RÉPONSES ! Tout de suite !

Garde apeuré, pointant du doigt l'amas de chair : L-L-La ... La Bête est... !!!

La créature terrassée par le Roi Sombre s'était réformée. La trancher s'avérait apparemment insuffisant. Sa composition reste un mystère pour ses ennemis, et celle-ci ressentit instinctivement le besoin de s'en servir à son avantage. Avant de pouvoir se retourner, Le Berserker aurait dû finir embrocher dans la seconde mais Firost veillait à l'intégrité physique de son invocateur et, d'un souffle expirant des âmes de damnées agressives, prit possession de la bête bordeaux dégoulinante qui s'autodétruit aussitôt.

Dark Yurius, avisant les restes de la bête se volatiliser : BORDEL DE MERDE ! C'est pas passé loin ! Je déteste devoir dire merci mais... Merci ! Maintenant file ! Sème le chaos dans les rangs des ordures depuis les cieux ! Fais-moi le plaisir d'incendier TOUS CES BATARDS ! Twisted Evil

Firost, s'envolant aussitôt : Inutile de me l'ordonner. Tous subiront mon courroux !

Le départ de Firost laissa une trainée de flammes annonciatrice d'un raid aérien redoutable et efficace dans son sillage. Pour sûr, Les Gorss le sentiraient passer. Ignorant les remerciements du garde, Dark Yurius réitéra sa question laissée en suspend. Le garde apeuré lui répondit sans plus attendre.

Garde apeuré, précis et concis : Mon Seigneur, vos informateurs nous ont trahis. L'ennemi s'est infiltré dans votre cité pendant votre absence ! Ils nous ont dupés ! Cette porte demeure ouverte depuis le début de la bataille, d'autres gardes se sacrifient les uns après les autres pour stopper Gorden entre nos murs. je ne peux pas quitter mon post ou nous serons submergés par une marée de sang agité !

Et c'était on ne peut plus vrai. Les Gorss trépassaient sous les coups des soldats du Roi Sombre, en emportant quelques uns de leurs ennemis dans l'autre monde. Mais qu'est ce qui pouvait faire basculer la chance du côté des Gorss ? Les sous-fifres de Lavos. Résistants, cruels, imprévisibles et en plein évolution. Voila un danger considérable. Firost ne suffirait pas à leur tenir tête. Elles étaient bien trop nombreuses et l'invocation s'épuiserait inéluctablement avant d'en avoir finie une bonne fois pour toute avec ses ennemis massifs.
Dark Yurius était bel et bien piégé. Il savait réfléchir et agir en conséquence mais là... entre un palais sur le point de sombrer et un champ de bataille situé devant les portes de sa cité, que pouvait-il bien faire ?
Elliot, la GunBlade fumante, apparaissait en marchant à côté de son roi.


Elliot, pensif : Sire, j'ai entendu le garde vous faire un résumé de la situation. Je suggère d'employer les grands moyens. J'imagine que vous voyez ce dont quoi je parle ?
 
Elliot indiqua le sommet des remparts d'une main. Une machine imposante reflétait le peu de lumière émise lors des assauts explosifs entre les deux camps. Une merveille de tuerie. Mais précisément, de quoi pouvait-il s'agir ? Dark Yurius suivait la direction indiquée du regard et esquissa un large sourire, comme si un gamin venait de retrouver son jouet favori.

Dark Yurius, en hurlant d'une voix pleine d'entrain : Voila pourquoi je t'ai choisi pour me seconder ! Quelle PUTAIN de bonne idée ! J'avais oublié cette installation récente... et pourtant tellement utile !

Les yeux rouges du Berserker brillaient d'une lueur étincelante. Il grimpait les marches menant au sommet du rempart en courant. Pas le moindre Gorss sur son chemin, ni même de créature du diable ! C'était le pied, une véritable aubaine. Elliot le suivait en silence, sur ses gardes en permanence.
Cette vue depuis le sommet des remparts était incroyable. Elle donnait sur l'ensemble du champ de bataille. Pourtant, cette scène de guerre semblait tellement répétitive. Un Gorss chutait, empalé au bout d'une lance. Un Soldat de Maelstalon l'imita malgré lui, frappé en traître par un allié du mal. Ensuite venait le tour de ce bâtard de traître, dévoré vivant par les immenses mâchoires acérées d'une créature de Lavos. Elliot observait les combats du coin de l’œil, totalement inexpressif, en longeant les créneaux du rempart. Dark Yurius ne réfléchissait pas une seule seconde de plus et enfourcha la machine luisante, prête à faire un massacre. Une immense Gatling conçue pour ce genre d'évènement ! Ses balles sont très longues et presque aussi grosses que des obus. La cadence de tir est la même qu'un arme ordinaire de ce type. Autant vous dire que le sang va couler à flots ! Le bruit métallique et mécanique produit par la mise en marche de cette arme meurtrière s'enclencha pour la plus grande joie du Berserker.


Dark Yurius, Riant aux éclats : HA HA HA HA HA ! TIME TO DESTROY EVERYONE !!! Brûlez donc en enfer, RAMASSIS DE CONNARDS !!! Twisted Evil HAAAAAAAA HA HA HA HA HAAAAA !!!!

Les projectiles destructeurs traversèrent les armures des Gorss comme du beurre. Dark Yurius, malgré la folie du moment, visait adroitement pour ne pas exterminer ses propres unités. Sous les yeux ébahis de son armée et à la grand surprise de Firost entrain de balayer de la créature dégoulinante, des morceaux de chair noir appartenant aux barbares ténébreux s'éparpillaient sur le champ de bataille à vitesse grand "V". Rien ne pouvait entraver le progression des balles mortelles, les Gorss et les créatures bordeaux faisaient preuve d'une impuissance flagrante. Tout semblait joué quand soudain, une imposante masse de sang maudit se souleva du sol dévasté prête à frapper le Roi Sombre à bord de son engin de mort ! Le Berserker tira à répétition sur elle pour la ralentir, mais d'autres mains lui poussaient sur les flancs pour anéantir le rempart d'une gifle griffue. Profitant du désarroi du Roi Sombre, la créature résultante de la fusion de ses compères provoqua un carnage dans les rangs de la garde de Teranor. Le Roi Sombre se rendit compte bien trop tard que sa Gatling évoluée n'avait plus de munitions et chauffait à lui en brûler les mains. Là encore, une masse de chair difforme physiquement proche d'une "main démoniaque" tenta de l'emporter dans les abimes de l'enfer.

Dark Yurius, quittant son poste la Pride Blade dégainée : ET MERDE !!!

Il se tenait prêt à la réception, donnant l'impression qu'il allait exécuter un Pride Slash surpuissant depuis sa position menaçante. Firost ne pouvait pas s'approcher de la créature géante à cause de ses mouvements aléatoires et imprévisibles. Et Elliot ? Une chance hors du commun et un bruit explosif familier résonna dans les oreilles du Berserker. L'emploi d'un Bazooka bien plus gros que la normale. Il était vert, recouvert de rayures noires et disposait d'une canon large comme le tronc d'un vieux chêne. Une arme de dernier recours et à tir unique surnommée le "Démolisseur de démons". Le tir dévastateur et irréel percuta la créature de plein fouet. Son bras offensif gicla en premier, puis tout son corps suivit le pas. Ses restes, pour le peu qu'il en restait, furent dispersés dans l'horizon lointain à la suite d'une grand flash éblouissant. Non seulement le tir avait anéanti la bête mais en plus de ça, il avait atteint les nuages grisonnants. Quelle arme terrifiante. Le canon couteux du "Démolisseur de démons" ne survécut pas à la détonation et paraissait hors d'usage. Elliot fut projeté sur le sol en pavé du rempart, l'épaule déboitée. Son bras manqua de s'arracher lors du tir. Un pari risqué, un résultat remarquable et une blessure guérissable. Il ne pouvait pas rêver d'un meilleur scénario.

Elliot, se relevant en se tenant l'épaule : Cible...

D'un geste lourd dans un bruit sec, il remboita son épaule sans trop de difficulté en poussant un cri de douleur

Elliot, massant son épaule : ...Exterminée. C'est le moins qu'on puisse dire. Merci à vous, Sire, de nous avoir fourni une telle arme de destruction.

Dark Yurius, fier de sa dépense : Un jouet FOUTREMENT redoutable.

L'entrée de la cité était dégagée et les gardes crièrent victoire en concert, le poing levé vers les remparts pour féliciter le duo. Tous hurlèrent le nom de leur Roi Sombre et du Conseiller Stoïque à plusieurs reprises.

Elliot, empoignant sa GunBlade : Et maintenant ?

Dark Yurius, léchant la lame de la Pride Blade : Je vais Dézinguer cette PUTAIN de Gorden dans mon propre palais !

Le Berserker et Elliot descendirent en trombe des remparts en direction du palais. Un nouveau bain de sang en perspective, une vengeance impitoyable à vue d’œil et une tête à planter au sommet d'un pic en symbole de victoire. Un avenir aussi sombre que radieux.

- Fin du troisième épisode -


Dernière édition par Neryos le 19.07.15 0:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime17.07.15 14:07

Capcom a appelé pour le chapitre 3, ils veulent leurs armes!!!

EPIC DARK YURIUS!!! APPELEZ LES FILLES DE JOIE POUR FÊTER CA!!! Diaboluv
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime17.07.15 14:12

On finira bien par les voir ! xD Sinon, le palais de Dark Yurius ne serait pas le sien. Because \'SISI\'
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime17.07.15 20:41

IV - Ombres du Passé : Le Conseil des Ombres.

Quel monde injuste. FireStone a déjà souffert à de nombreuses reprises par le passé. Bon nombre de ses méchants furent défaits pas les prouesses des justiciers provenant des quatre coins de cette planète, mais la paix finit tôt ou tard par laisser place à une nouvelle guerre sanglante et désastreuse. détruire pour reconstruire, voilà ce à quoi sont destinés les Mortels. Balafrer les terres, polluer les océans et dominer les cieux. Le cycle infernal de la conquête et de la révolte. Il ne peut y avoir que deux issues possibles à cette guerre planétaire : La victoire totale et la purge du mal ou bien la destruction totale et la survie d'un fléau.
Tuer ou être tué. Au final, quoi que nous fassions, on finit toujours par revenir à cette règle fondamentale de "la Loi du plus fort". Cela a toujours été ainsi et le monde perdura sur cette voie jusqu'à sa disparition. Tout comme le jugement dernier, les mortels s'évertuent à retarder l'inéluctable et Sérhya ne pouvait s'empêcher de penser ainsi même en tenant fermement la main de sa petite fille.

Ryanne tenait un livre traitant des Démons Antiques. Même la description de sa mère y était inscrite. Sa forme, ses pouvoirs, son potentiel magique,... un peu de tout. Les informations que la petite et apprentie sorcière y trouva ne lui plaisait pas pour la plupart du temps, tout simplement parce qu'elle était décrite comme un monstre. Ce qui la poussait souvent à se poser cette question inévitable en son for intérieur : "Et moi, suis-je un monstre comme ma maman ?". Elle survola donc ce chapitre déroutant pour commencer la lecture d'un passage encore plus terrifiant : celui du Démon de la Destruction.

Sérhya Tyry, Reine Démone, Sorcière de renom, Stratège hors-paire et mère de trois enfants (doués à leur manière), parcourait les couloirs souterrains très peu éclairés et visités de Burnadine. Comme son mari lui a suggéré, elle avait pour devoir de rassembler les sorciers les plus puissants de la cité. Ceux-là même qui résolvent les problème de Burnadine dans l'ombre. Et pour se faire, il est nécessaire de rassembler le Conseil des Ombres quelque soit le motif ou l'urgence de la situation. Sérhya joua le jeu et, juste après le conseil de guerre, convoqua l'assemblée des sorciers. L'immense allée étroite recouverte de pierres anciennes et délabrées lui semblait interminable, d'autant plus qu'elle menait directement devant son immense auditoire. Une salle rectangulaire où se trouvait un unique siège positionné au centre de la pièce à l'allure démoniaque d'une chauve-souris en forme de "T", devant lequel se positionnaient l'ensemble des conviés tous à genoux sauf un. L'élu du conseil parlant au nom de toutes ses voix. Avec la souveraine, il était le seul ayant le droit à la parole, les autres sombrant dans un mutisme forcé et ne conversant que par télépathie avec le grand chanceux. Sérhya elle-même imposa cette loi irrévocable pour ne pas perde du temps avec le Conseil des Ombres. Autant vous dire qu'elle détestait cet endroit malgré ses capacités occultes et ses goûts pour la sorcellerie. Contrairement à sa mère, Ryanne n'était pas de son avis et voyez le monde en rose où qu'elle posait le pied. Sacrément optimiste, cette petite. Pendant le trajet, cela lui arrivait de contempler son ombre en mouvement, plus d'une fois à tout âge.

Dans la pénombre, Sérhya installa confortablement sa fille sur le seul et unique trône de la pièce destiné à la réunion tant attendue. Une fois chose faite, un halo de lumière éclaira le trône sinistre d'une lueur rougeâtre inquiétante. Pourtant, elle ne blessa pas l'occupante du siège de luxe, le seul élément couteux de cette sombre salle. La petite fille ne semblait pas surprise, sans doute habituée à siéger dessus à la place de sa mère. Ce simple détail répugnait le Conseil des Ombres. Un autre halo de lumière, violet cette fois-ci, recouvra vivement un sorcier chauve plutôt vieux avec une barbichette étrangement longue. Il fronça les sourcils en voyant Ryanne positionnée au fond du siège et redirigea son regard sombre vers la sorcière de renom. Des yeux accusateurs et provocateurs. Derrière lui se trouvaient d'autres sorciers à genoux, tous silencieux sans exception. Il leur était interdit de prononcer le moindre mot, comme convenu suivant les règles établies par la Reine. Les silhouettes des sorciers en toge se déformaient dans la pénombre et disparaissaient du champ de vision des deux invitées en fonction de la distance à travers l'obscurité. Le porte-parole, recouvert d'une lumière rouge, s'exprima d'une voix sage avec une pointe de mépris. Pour information, il se nommait Avery et représentait la voix de l'assemblée, un "Élu" des sorciers en quelque sorte.


Avery, aussi droit qu'un "i" : Dame Sérhya, ne vous avons pas déjà dit auparavant de vous installer sur ce trône à la place de votre fille ? Vous êtes celle qui nous avez fait mander en ces lieux, et non votre descendante.

Sérhya, haussant les épaules : Je suis la seule qui dicte les règles ici. La seule. Pas l'un d'entre-vous peut décider d'un détail aussi insignifiant à ma place. Cette jeune fille est mon héritière et me précédera, que vous le vouliez ou non. Considérez-vous d'ores et déjà à sa merci.

Sérhya se montrait froide, terriblement distante. Avec les sorciers, il fallait qu'elle se montre très prudente et, la plupart du temps, menaçante. Ici régnait la loi du plus fort. Et ici, c'était elle la plus forte. Pas un de ces gus n'égalaient son savoir et sa puissance. Aucun d'eux ne pouvait utiliser la Corruption, cette redoutable énergie démoniaque capable de soumettre la matière à la volonté de son utilisateur. L'effet est encore plus terrible sur un être vivant. Une magie acquise seulement par la Démone Antique de la Séduction. La Rein était confiante malgré ses doutes.

Avery, soupirant doucement : Si vous vous montrez aussi têtue, nous n’avancerons jamais assez vite. Quoi qu'il en soit, nous savons pourquoi nous sommes réunis ici en ce jour fatidique.

Ryanne n'écoutait qu'à moitié le vieux débiter ses paroles, entre deux lectures. A leurs yeux, elle paraissait insolente mais elle n'en avait cure. En fait, elle ne pensait pas à mal et préférait lire qu'écouter un homme aussi ennuyant que Avery. De plus, sa mère s'occupait de tout alors.... pourquoi a t-elle installée sa fille sur le trône ? Pour surveiller sa fille ? La moindre de ses réactions ? Ou serait-ce plutôt pour perturber et contrarier son auditoire ? Parmi les sorciers, il faut savoir se montrer dure et inflexible. Tuer ou être tué, une mort morale en quelque sorte.

Sérhya, feignant la surprise : Oh ? C'est incroyable ! Vous avez donc sentis les secousses ? Entendus le cri strident du Démon de la Destruction ? Remarquable, vous méritez tous d'être applaudis. Je vous tirerai même mon chapeau, si j'en avais un. Pourriez-vous m'en confier un ? Juste pour la forme, vous savez... comme pour cette histoire de trône à dormir debout. Raison pour laquelle je m'efforce de me tenir droite devant vous afin de ne pas m'endormir, le temps que le plus grand fléau de cette planète rase la cité, voir même le monde.

La Stratège se montrait moqueuse et ironique. Ryanne paraissait surprise. Il était très rare de voir sa mère se comporter ainsi, ce qui accentuait l'impression qu'elle détestait fermement cet endroit obscur. Avery ne pipa pas mot et semblait réfléchir. En réalité, il collectait les pensées de son entourage pour en faire un résumé tel un porte-parole du peuple sorcier.

Avery, l'air sérieux : Vous ne pouvez guère nous intimider. Venez-en au fait. Vous souhaitez nous guider vers la mort, n'est-ce-pas ? Nous connaissons tous la fin de cette histoire et nul ne pourra y échapper. Renoncez-y.

Ça par contre Sérhya ne s'y attendait pas. D'une phrase, elle voulait en finir. Leur donner l'ordre d'agir et d'épauler le monde de la surface face à Lavos. Selon toutes vraisemblances, ils n'étaient pas de cet avis.

Tout monde ressentait la pression de cette joute verbale sur leurs épaules. Un frisson parcourra l'échine de Sérhya. Ils refusaient de se battre pour une cause perdue d'avance !

Sérhya, fermant les yeux : Vous sous-entendez que vous refusez de nous venir en aide face à Lavos ? Que vous comptez fuir ? Nous trahir, peut-être ? Vous rendez-vous compte de l'ampleur de vos propos ? Et surtout de la personne qui vous fait face ?

Sérhya serrait les poings. Pendant combien de temps arrivera t-elle à garder son sang-froid ? Avery savait se contenir malgré les innombrables pensées contradictoires pesantes sur son esprit.

Avery, toujours aussi calme : Nous avons une chance de survie, c'est tout ce qui occupe les pensées de mes fidèles. Savez-vous laquelle est-ce ? La réponse est simple. Vous. Pourquoi ? Peu importe que vous soyez la Reine de cette cité, une stratège de renom ou une sorcière aux pouvoirs immenses. Vous incarnez une Démone Antique. Celle de la Séduction. En d'autres mots, vous êtes de la même espèce que le Grand Lavos. Vous pouvez sauver votre peuple sans provoquer une effusion de sang.

Sérhya semblait perplexe. Qu'est ce qu'Avery voulait bien dire par là ? L'âge lui aurait-il rongé le cerveau ? Déraille t-il ou le fait-il exprès pour se moquer de son interlocutrice ? Après tout, il se moquait de son titre de Reine et de tout le reste...

Sérhya, fronçant les sourcils : Expliquez votre pensée en choisissant bien vos mots car je ne garantis pas votre survie.

Ryanne frémit en entendant cette phrase. Sa mère tuerait-elle un sorcier élu par une armée d'autres mages sombres ? Ce serait pure folie et elle s'attirerait les foudres de cette armée. Une révolte lors de l'assaut de Lavos ? Burnadine chuterait inévitablement et le Démon de le Destruction en profiterait pour anéantir toutes vies sur FireStone. Il fallait les rallier et non les abattre ! Pourquoi être venue ici dans le cas contraire ? Ryanne ne donna pas son avis mais quitta son livre des yeux pour analyser la situation.

Avery, récoltant en silence les pensées de sa confrérie : Très bien. Vous devriez, selon nous, converser avec Lavos et conclure une alliance. Ainsi, peut-être que nous survivrons ? Peut-être nous épargnera t-il ? Personne ne connait les véritables desseins de ce monstre. Nous nageons en plein brouillard. Nos sortilèges n'érafleront pas sa carapace invincible, quoi que nous fassions. Si nous l'affrontons, nous mourrons tous. Si vous pactisez avec lui, nous pourrons survivre dans un monde façonné à son image, certes, mais nous ne rejoindrons pas l'au-delà. Nous nous mettrons à son service et, de ce fait, obéirons à nouveau à vos ordres.

Sérhya lui jeta un regard noir. Non seulement le sorcier s'exprimait au nom de tous et expliquait sa volonté de se soumettre au mal mais en plus il abandonnait les armes pour ne pas mourir ? Une armée de sorciers couards ? Comment était-ce possible ? Comment en sont-ils arrivés là ? Impensable !
Sérhya se tenait au trône, maintenue à un bras du siège. Aussitôt, elle s'en écarta doucement, un éclair violet traversant son regard sombre.


Sérhya, hallucinée : Vous tous, que j'aie entrainés par le passé. Dont je me suis permis de demander l'asile à notre Roi Yurius... Vous me demandez de me soumettre au Démon de la Destruction ? A cette créature gigantesque impitoyable ? Vous préférez une vie d’asservissement à la mort ? Vous ne connaissez notre ennemi qu'à travers des mythes et vous perdez déjà espoir ! Vous n'êtes que des idiots. Je refuse de vous aider à survivre comme les lâches que vous êtes !

L'assemblée plongée dans l'ombre frémit. La colère de Sérhya se propageait dans la pièce et, si les sorciers ne portaient pas une capuche sur la tête, nul doute que leurs cheveux ce seraient hérissés par peur. Le visage de certains perlait de sueur, Sérhya entendait avec satisfaction le bruit familier des gouttes claquant au sol. Une réaction irrépressible pour les sorciers. La sorcière et sa réputation parmi les Ombres inspiraient la terreur. Avery aussi paniquait mais, sachant que sa vie et celle des autres étaient en jeu, il ne pouvait pas perdre ses moyens.

Avery, soutenant le regard de la sorcière pour montrer sa hargne : Il n'y a aucune honte à avoir. Nous autres sorciers sommes moins stupides que les chevaliers aveuglés par leur sens de l'honneur. Il est inutile de se voiler la face ! Arrêtez de tourner autour du peau et avouez le faible taux de réussite de vos projets ! En affrontant ce monstre, nous sommes déjà morts ! Tout le monde pense ainsi. Son cri effroyablement strident s'est infiltré juste ici, dans les souterrains de la cité. Ouvrez les yeux et retirez le voile qui vous embrume. Vos fils retiennent Lavos, mais pour combien de temps encore ? Nous les voyons à travers les cristaux magiques, figurez-vous. Une simple diversion qui se termina dans les larmes et la souffrance, tout comme le précédent souverain de Burnadine, Aydan Uhw'Eyn.

Ryanne avait du mal à se tenir correctement sur le siège. Elle assistait à une joute verbale dont l'enjeu était conséquent. Aussi, elle ne trouvait rien à dire pour empêcher un futur accident de se produire. Les livres ne lui enseigneraient rien à ce sujet et la petite fille cherchait en vain une solution dans son ancien tome.
Sérhya bouillait de l'intérieur et foudroyait la salle de son regard, Avery en premier, les autres sujets ensuite. Sans en parler au porte-parole, elle songeait à la réaction de Yuria qui, à sa place, n'aurait pas hésité à tuer cet effronté sur le champ malgré son côté angélique. Le nom de son père lui rappelait son décès et elle tolérait mal le fait qu'une personne autre que son entourage le prononce pour le discréditer. Mais Sérhya tenta de sauver la vie d'Avery, de le ramener à la raison. Peut-être que tour n'était pas perdu ? Ce vieux fou n'était pas encore un fanatique et donc, il lui suffirait de souffler la flammèche de sa détermination avant qu'elle ne se répande comme un incendie. En brisant Avery, elle soumettra les autres sorciers : voila son objectif.


Sérhya, d'une voix calme malgré le brasier interne qui l'anime : Vous ne connaissez pas mes fils et vous vous fiez à vos craintes. Orhyzon et Neru ne mourront pas, j'en suis persuadée. Ce sont des guerriers d'exception et aucun de vous n'est capable de me contredire à ce sujet. D'ailleurs, je vous déconseille vivement d'essayer. Vous êtes déjà à deux pas de la mort. Si je suis venue vous voir, c'est que nous avons toutes les chances de l'emporter. Chose uniquement possible en agissant en collectivité. J'ai besoin de vous et vous avez besoin de moi.

Ryanne sentit un frisson lui traverser la nuque. Sérhya s'apprêtait à commettre l'irréparable. Tuerait-elle quelqu'un devant sa propre fille ? C'est une sorcière, après tout. De plus, le temps ne s'était pas arrêté et chaque seconde écoulée poussait le Démon de la Destruction dans leur direction.
La jeune héritière tira la manche de sa mère pour lui demander la permission de parler. Sérhya la regarda et, un peu hésitante, l'autorisa à prendre la parole. Elle tourna son livre ouvert sur un chapitre décrivant Lavos en direction d'Avery et de l'assemblée des sorciers.


Ryanne, d'une voix tremblante : D'après ce livre ancien, Lavos est une créature solitaire. Il n'a jamais accepté quiconque sous ses ordres. De plus... Le Démon de la Destruction sacrifie les êtres vivants par le biais de ses créations et s'en sert pour accumuler davantage d'énergie. Cette quantité phénoménale de vitalité et de magie absorbée renforce ses propres capacités afin de provoquer un déluge à l'échelle planétaire.
Et je... Je n'ai rien trouvé d'autre qui pourrait vous intéresser.

La Reine regrettait de ne pas s'être documentée dans la bibliothèque de Burnadine au sujet de cette calamité. Lavos a répandu ses sous-fifres un peu partout sur la planète dans le but d'accumuler de la puissance en plus de détruire les résistances les plus fragiles. Ce monstre colossal pourrait très bien déclencher l'apocalypse avant même d'avoir atteint la cité. "Ce coup-ci, si Avery n'ouvre pas les yeux, je m'en débarrasse", pensa t-elle.

Avery, observant Ryanne d'un air désintéressé : Votre mère parlait de mythes, tout à l'heure. Les informations que vous nous répétez-là ne sont peut-être que des élucubrations. Veuillez ne pas déranger les adultes, très chère. Fille de reine ou que sais-je encore, nous n'avons guère le temps de nous amuser. Vous êtes en âge de jouer à la poupée et non d'argumenter avec les grands.

D'un sifflement de la sorcière qui fit sursauter l’ensemble des sorciers, une étrange besace rouge animée par la sorcellerie dont l'ouverture était une bouche garnie de dents pointues avec un diagramme violet imprimé sur son tissu traversa la pièce en sortant de l'ombre pour rejoindre la stratège. Sérhya se baissa à la hauteur de la sacoche fourra sa main droite dans son ouverture sans la moindre hésitation.
Ryanne l'a reconnu tout de suite. C'était "Greedy", la fameuse "Besace Ensorcelée" conçue par sa mère. Selon les explications de la sorcière, cet objet curieux disposait d'un contenu lié à une autre dimension ce qui offrait la possibilité de ranger un nombre incroyable d'objets de tailles variées sans se soucier de la place disponible. Le seul hic provenait de la récupération de la marchandise car sa propriétaire rencontrait parfois des difficultés à mettre la main sur le matériel tant convoité.


Sérhya, en fouillant : Tout à l'heure, vous me sermonniez sur "l'honneur". Que seuls les chevaliers s'en contentaient. Vous n'aviez pas tort. Toutefois, un détail vous a échappé. Le sorcier par définition pactise avec la mort car il a d'ores et déjà vendu son âme au Diable. Dés lors qu'il se met à pratiquer la sorcellerie son destin est scellé. Rassurez-vous, vous n'aurez rien à craindre de Lavos ou d'une autre de ses créations malsaines...

Sérhya posa sa main plongée dans la besace sur un long manche dont la surface semblait enroulée dans un bandage très ancien. Son sourire s’élargit suite à cette sensation familière. Elle venait de mettre la main sur ce bien inestimable.
Ryanne observait sa mère, comme toute l'assemblée. Bizarrement, la tension venait de grimper les échelons. Pourtant la Reine parlait calmement. Le contraste entre ses paroles et son attitude était troublant. Nul doute qu'elle préparait quelque chose.


Avery, haussant un sourcil : Auriez-vous une stratégie en tête, Démone Antique de la Séduction ? Un plan de secours, ou quelque chose de futile de ce genre ? Nous savons tous qu'il est impossible de mettre à terre cette créature à la puissance démesurée. La mort peut attendre, nous ne ferons pas sa rencontre aujourd'hui.

Et soudain, la sorcière sortit un long bâton de la gorge de Greedy. La tête de l'arme était ornée de symboles rouges runiques inquiétants et propageait de la Corruption dans son sillage à chaque mouvement. D'anciens et longs morceaux de tissu maléfique pendaient sur les flancs de l'anneau supérieur aussi sombre que les ténèbres. Des branches violettes d'un matériau inconnu émergeaient de la base de la tête de l'arme, la rendant encore plus sinistre et malfaisante. Le simple fait de voir cet artefact faisait trembler l'assemblée des pieds jusqu'à la tête. Un simple sorcier ne pourrait jamais soulever un tel objet sans se brûler les doigts. Avery l'aurait reconnu entre mille. Ses yeux s'écarquillèrent.

Avery, terrifié : Ni... Nidhstöng ?! C'est impossible ! Le "Bâton d'infamie et de malédiction" fût perdu dans les abysses du temps ! Comment vous... Mais même ainsi vo-

Soudain, avant même que le porte-parole élu par ses congénères ne termine sa phrase, une gerbe de sang arrosa les spectateurs maudits. Sous leurs yeux horrifiés, un livre de la taille d'un mortel s'était refermé sur Avery. Nul ne l'avait vu se glisser dans la foule, il est apparu comme par magie... ce qui semblait être vraiment le cas. La reliure épaisse du grand livre était tournée vers Ryanne et Sérhya, leur épargnant la souillure du sang de cet insolent.
Ryanne se cachait les yeux avec les mains, sa mère en avait profité pour lui murmurer d'agir ainsi avant que l'élu ne se mette à palabrer sous les coups de la terreur et de la surprise. Il n'y avait vu que du feu. Maintenant, il ne verra plus rien. Les pages du livres d'origine d'un rouge vif absorbèrent le sang du porte-parole broyé. Sa carcasse ensanglantée s'écrasa brusquement contre le sol et brûla instantanément dans un brasier violet corrompu par la Reine. Lorsque Ryanne ouvrit les yeux, il ne restait que les fidèles d'Avery arrosés par le sang impur de leur élu et ce gros tome menaçant entouré d'une lourde chaîne tournoyante. Un cadenas aussi gros qu'un poing pendait dans le vide. La jeune fille, coquée, resta muette.
Les sorciers tremblaient de peur et suaient à grosses gouttes. Aucune volonté de combattre les animait. Une assemblée de chiots apeurés, rien de plus.


Sérhya, haussant le ton d'une voix sinistre : L''"Agrippa", tome maudit lié au "Bâton de l'Infamie" par mes soins. Un être aussi buté qu'Avery, votre élu à tous, aurait persisté à vous enduire en erreur. Lavos ne vous acceptera jamais, mais moi j'en suis capable. Yurius ne cautionnerait certainement pas ce meurtre mais il n'est pas là pour me juger ni même pour vous écouter geindre. De plus, je suis celle qui régit cette société secrète et même votre Roi de la surface finirait par accepter les faits. Il n'en a pas conscience mais je dispose de facultés qui le dépasse. Vous en avez eu un bref aperçu alors désormais il ne tient qu'à vous de choisir entre la vie ou la mort. Peut-être que si je ne vous tue pas ici, Lavos le fera. Avery avait raison sur ce point et je ne le contredirai pas. Cependant, le temps presse et je vous laisse le choix. Teinter les pages de mon Agrippa avec votre sang ou m'accompagner au grand jour pour abattre le Fléau Destructeur. Vous avez cinq minutes pour choisir un élu et décider de votre destin.

Tout en attrapant sa fille par le poignet, Sérhya quitta la pièce sous le regard consterné du Conseil des Ombres. L'Agrippa se volatilisa devant les visages effarés des sorciers. La sorcière ne comptait pas se débarrasser du porte-parole, pas au début du moins. Celui-ci s'était montré trop stupide, entêté et peu convaincant. Il fallait que cela cesse. Greedy s'était posée sur le trône en grognant. Suite à ce désastre, les élus se concertèrent dans la hâte, leurs vie étaient en jeu. L’ironie du sort voulut qu'au retour de Sérhya et de sa fille, le descendant d'Avery se tenait dans le halo de lumière violet englobant l'élu du Conseil des Ombres. Un symbole tribal ornait son visage couvert par une capuche et ses yeux perçants observaient le sol. Il avait peur et regrettait sans doute le décès de son père. Sérhya haussa les épaules à cette idée, elle n'en avait cure tout simplement malgré sa connaissance de l'identité du porte-parole élu à la va-vite. Les sorciers appelaient ce personnage "Emmeran".

Sérhya, d'une voix forte et franche : Que décidez-vous ?

Emmeran mit un certain temps à répondre, l'air triste et songeur. Il releva la tête et s'adressa au nom de tous d'une voix trahissant sa faiblesse.

Emmeran, évitant de croiser le regard de la sorcière : Nous... acceptons de vous suivre pour abattre Lavos.

Sérhya, en faisant volte-face : Sage décision. Votre père a payé le prix de vos doutes à mon égard. Tenez-vous le pour le dit. Rendez-vous sur les remparts.

Sans plus attendre, Emmeran et ses alliés affligés se préparèrent pour l'affrontement inéluctable. La peur leur donnait des ailes et Sérhya en avait conscience. Justement, ça l'arrangeait plus qu'autre chose. La Reine prit sa fille par la main en emportant Greedy qui engloutit immédiatement Nidhstöng. Ryanne semblait troublée et apeurée. Sa mère venait de tuer quelqu'un en sa présence ! Sérhya s'arrêta en la tenant par les deux mains, le visage proche de celui de sa fille à sa hauteur.

Sérhya, sur un ton sérieux : Ce que je viens de faire aujourd'hui, tu seras amenée à le faire plus tard. Tuer. C'est encore trop tôt pour que tu comprennes la nécessité de cette décision et tu ne pourras surement pas effacer ce souvenir de ta mémoire. Je m'en excuse mais je n'avais pas le choix. Retiens-donc cette phrase : "La paix se cache derrière les blessés". Ne me questionne pas à ce sujet, le temps n'y est pas propice. Si tu as compris, contente-toi d'hocher la tête.

Sans dire un mot, Ryanne confirma les propos de sa mère d'un hochement de tête. Ses jambes et ses mains tremblés mais elle ne pleurait pas. Elle n'oubliera jamais, malgré elle, ce que sa mère venait de faire lors de cette réunion aussi bien désastreuse qu'enrichissante. Au final, sa mère pourrait bien être un monstre et elle aussi risquerait d'en devenir un plus tard.


Pendant que Ryanne et sa mère participaient au Conseil des Ombres, Yurius méditait dans sa chambre royale. Il se trouvait dans la position du lotus, les yeux fermés dans un silence de mort favorable à une concentration poussée à l'extrême.
Depuis un petit moment, Le Roi cherchait à joindre Soyren par télépathie ou même pas le biais des esprits environnants. La magie liée aux esprits avait prouvée sons efficacité et cet éminent personnage en fit son affinité principale. Toutefois, quelque chose clochait : impossible pour lui de contacter son double maléfique situé à l'autre bout du monde. Une sorte de barrière entravait ses pensées, celle-ci entourait Maelstalon et déviait le moindre de ses messages. Pour sûr, cela ne venait pas de lui, le souci venait du récepteur et de sa localisation. Quelqu'un tenait absolument à contrecarrer Dark Yurius en l'isolant de ses alliés, ce qui déplût vivement au Roi. Une conspiration en plus d'une invasion planétaire ? Ils étaient dans de beaux draps.


Yurius, se grattant la tête nerveusement : Qu'est ce que ça veut dire ? Je pressens le pire une nouvelle fois. Entre Lavos qui se réveille avant l'heure, sans aucune raison apparente, et Dark Yurius qui se retrouve isolé sur son continent... Je vais devoir le rejoindre depuis l'extérieur de sa cité. Sérhya l'a précisé : nous avons besoin de notre effectif complet pour repousser Lavos. Je n'ose pas imaginer ce qui se passerait sans. Trêve de palabres. Je dois revenir ici avant que Sérhya ne s'en aperçoive... si elle se met à croire que je la trompe, elle me fera flamber dans la seconde, sans dire un mot, et jettera mes restes aux chiens de l'enfer. Ensuite telle que je la connais, elle videra les fonds de ma cité pour torturer mon âme brisée tout en faisant passer son crime pour un suicide. Oui, un suicide dû à une "dépression économique" ! Une faillite ! Mon pire cauchemar !! Même mes fils n'y verront que du feu ! Ryanne pleurera quelques larmes tout au plus, mais sa mère saura la manipuler pour me discréditer !!! Ce serait pire que la destruction du monde ! Même dans l'autre-monde je m'en mordrais les doigts !

Yurius, perdu dans ses pensées cataclysmiques, oublia l'essentiel. Pendant quelques minutes, il désespérait en s'arrachant les cheveux et en faisant des suppositions affreuses. Puis il réfléchit et décida de se lancer. "Advienne que pourra", s'écria t-il.
En l'espace d'une seconde, il activa un sort de sa conception. Un sort légendaire lié aux yeux qui lui permettait de se rendre aussi immatériel qu'un spectre et de passer du monde spirituel au monde réel. D'un clignement d'yeux, il pouvait se retrouver ou bon lui semble à condition qu'il visualise le lieu en question. Cela nécessitait un premier aperçu visuel et réel de la zone escomptée. Donc, il employa cette technique d'une utilité infinie pour atterrir non loin de la cité de Maelstalon dont il fut à de nombreuses reprises un invité de marque par le passé. Ce fameux palais de la "débauche et du carnage" situé sur le continent des ténèbres. Si Sérhya finit par remarquer quelque chose de changer chez son époux... Lavos sera le cadet de ses soucis.


- Fin du quatrième épisode -


Dernière édition par Neryos le 19.07.15 0:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime19.07.15 0:19

V - Ombres du Passé : La disparition d'un frère.

Un désert est par définition un région aride peu habitée, où la faune et la flore sont quasiment inexistantes. Du point de vue du Démon de la Destruction, un désert est un endroit propice à une éventuelle apparition cataclysmique au moment où l'ennemi s'y attend le moins, et par la suite il ne reste ni faune ni flore, juste un terrain bosselé et ravagé par des techniques dévastatrices sorties des profondeurs de la terre. C'est une façon de voir les choses. Malheureusement pour cette gigantesque montagne de pics, il existait des êtres qui ne partageaient pas sa vision des choses et ceux-là se battront jusqu'à leurs dernier souffle pour préserver une planète prospère.
Orhyzon se tenait droit, à l'écart de Lavos. Le démon le guettait du coin de l’œil et le prince démoniaque semblait être parvenu à attirer son attention. Avec son frère, il se relayait pour affronter les créatures de sang maudit. Une alternance entre une diversion suicidaire et un combat d'usure. Au bout de quelques minutes aussi longues qu'épuisantes, les deux frères soutenaient à peine leur propre poids. Jongler entre une bataille d'une telle ampleur sous une pluie d'éclairs rouges à l'énergie inconnue et esquiver les assauts dévastateurs du plus grand colosse de ce monde sans être aligné avec la cité lointaine s'avérait être une prouesse irréalisable. Pourtant, ce tandem parvenait à réaliser ce miracle de la survie. Un gain de temps Ô combien précieux pour leurs congénères. Sans eux, il y avait fort à parier que le démon se trouverait déjà devant les remparts de Burnadine.


Orhyzon, attirant l'attention du monstre avec de grands gestes : Neru, je commence vraiment à lâcher là ! Relayons-nous tout de suite ou je ne serais plus en état de me taper une de mes nombreuses prétendantes !

Orhyzon se décala instinctivement d'un pas de côté et manqua de se faire embrocher de peu par un pic aussi large qu'un tronc expulsé à une vitesse dépassant l'entendement. Une véritable tranchée découpa l'intérieur du cratère de sable créé par le hurlement annonciateur de Lavos dés son apparition. Le pieu meurtrier se logea dans la dune opposée, le bruit apaisant du sable retourné brouilla l'audition de prince démoniaque. Une goutte de sueur perla de son front luisant de fatigue. Cette blague a bien failli lui coûter la vie et cette idée le rendait nerveux.

Orhyzon, essuyant son front en hurlant : T'as vu ce truc ?! J'ai failli finir au bout d'un pieu plus gros que mon engin... Magne-toi d'alterner nos positions !

Neru se débattait comme un diable. Avec Gungnir, sa lance dorée impériale aux trois extrémités sur-aiguisées semblables à un trident, il découpait les créatures bordeaux dans les règles de l'art. La plupart du temps, ses victimes se remodelaient comme si elle n'avait jamais été vaincues et quand le malheur tenait fermement à lui tomber dessus, les monstres se rassemblaient en une effroyable abomination aussi large que puissante. Neru respirait difficilement en raison de son éreintement. Son arme avait le mérite de lui permettre de multiplier chacun de ses assauts par deux mais aussi le désavantage de lui procurer une fatigue infernale. Par chance, le ciel s'était assombri sous l'action maléfique du démon ravageur et les rayons d'un soleil de plomb ne parvenait plus à percer cette épaisse couche de nuages aussi bien malfaisante que bienfaisante.
Dans le feu de l'action, il transperça un de ses ennemis dégoulinants en esquivant prestement un coup de griffe chargé d'une volonté de détruire effrayante, puis d'un pas lourd et appuyé expulsa les restes de son opposant sur ses hideux collègues. Sans plus attendre, il empoigna fermement sa lance sacrée des deux mains et fendit l'air d'un large coup horizontal.


Neru, haletant : Wide Ghostly Blade !

La troupe de monstre assoiffée de sang s'écroula sous la puissance de cette frappe irréelle. Un vent destructeur traversa les créatures damnées comme des spectres et projeta des morceaux visqueux en retrait loin du duo. A l'origine, cette frappe inébranlable se répercute sur l'esprit des victimes mais quand l'ennemi en est dénué le corps en subit simplement les conséquences.
La vue de ces carcasses difformes souleva l'estomac du prince et lui donna envie de vomir. Il se retint de dégobiller son petit-déjeuner coûteux sous le regard insistant de son frère.


Orhyzon, rouspétant : Neru, si tu ne te presses pas, je viendrais moi-même te botter le cul et te jeter sur cet oursin géant !

Neru ayant déjà du mal à respirer convenablement fût incapable de répondre efficacement à son frère et décida de lui obéir pour la sureté du groupe. Ses poumons lui brûlaient et sa circulation sanguine lui secouait le cerveau. Le plus terrible de ses entrainement n'était rien en comparaison de cette épreuve d'endurance. Il pointa son arme d'hast en direction d'Orhyzon.

Neru, expirant douloureusement : Excessive Sibling !

Les deux princes échangèrent instantanément leurs position sans se soucier de leurs ennemis. Lavos et ses sous-fifres sans pitié ni raison n'étaient pas en mesure d'interrompre un sort de si haut niveau. Ils n'en avaient tout simplement ni le temps ni l'occasion. Le stratagème d'Orhyzon se basait sur la tenue de route de son frère. Si celui-ci sombrait dans l'inconscience dû à l'usage excessif de ce sort, la diversion échouerait inévitablement et tous les deux trépasseraient dans la seconde qui suivrait cette déchéance. Orhyzon, malgré sa rudesse, s'inquiétait de l'état de son frère. Il devenait de plus en plus blanc au fur et à mesure que la bataille évoluait. Ce sort d'interversion de position nécessitait un temps de rechargement et une réserve de mana conséquente, tout en s'appuyant sur un aperçu visuel déterminé par les Spirit Eyes constamment actifs. Raison pour laquelle il était impossible de déplacer le Démon de la Destruction avec cette technique spirituelle. Non seulement le monstre repousserait la tentative, mais en plus de cela il viderait son invocateur de son énergie vitale et magique. Perspective fort déplaisante. Le duo devait tenir péniblement jusqu'à l'arrivée d'un messager salvateur.
Une autre abomination se forma devant Orhyzon, dressée sur un tas de sable et disposant d'une forme humanoïde déplaisante bordée de griffes acérées des doigts jusqu'aux épaules.


Orhyzon, avisant la chose en penchant la tête sur le côté : T'es redoutablement moche. Pas moyen de serrer avec une tronche pareille. Je te suggère de faire demi-tour et de te regarder dans une surface réfléchissante. Simple conseil d'ennemi.

La créature assemblée poussa un grognement de colère comme si elle avait compris l'offense d'Orhyzon et fondit sur lui dans une danse étrange. Elle sautait de droite à gauche à une vitesse folle dans le but de lacérer le prince démoniaque sur son passage. Sa cible se trouvait face à Lavos : Neru épuisé. Malheureusement, elle disposait d'une longue queue déformée par la viscosité de son être.
Orhyzon prit un grand risque et roula sur le côté opposé à l'assaut de la créature, un griffe dépassant de son épaule entailla le prince démoniaque au niveau de son triceps. Sans se soucier de la douleur, Orhyzon empoigna brièvement la partie sensible de la bête sanguinaire et la tira violemment vers lui en faisant bon usage du poids de son corps. Sa seule force physique ne suffisait pas et celui-ci, raclant profondément le sol sableux avec ses pieds dans l'espoir de sauver son frère, employa les grands moyens.


Orhyzon, tout en serrant les dents : Sa-lo-pe-rie ! Reste à ta place... Devil DNA : Colossus's Grip !

Ses bras beiges noircirent et doublèrent de volume, dévoilant un labyrinthe de veines saillantes sous la couche de son épiderme assombrie par un sort démoniaque de sa création. L'abomination s'immobilisa à quelques mètres de sa proie en tirant sa langue fourchue vers l'avant. Au moment de se retourner, Orhyzon la souleva puissamment et la fit basculer à l'opposé de son frère en pleine tentative de diversion. Les mains d'Orhyzon lui brûlaient, la substance rougeâtre de la créature était très nocive et irritante. Le prince démoniaque n'eut d'autre choix d'utiliser un sort hérité de son père et de sa mère. La créature immonde commençait à peine à se relever, pétrie de fureur.

Orhyzon, en secouant ses mains : Plus écœurant et infâme que ça...

Le prince démoniaque activa Ignition, un feu d'énergie corrompue hérité de sa mère sous la forme d'un brasier digne de son père entoura ses deux poings solides. La substance s'évapora sans trop de peine mais Orhyzon avait payé le prix de son audace : sa peau s’effritait légèrement.

Orhyzon, en finissant sa phrase : ...Tu meurs !

Sans réfléchir, Orhyzon percuta la redoutable créature de sang maudite hissait au rang de machine à tuer suivant un processus lié à la fusion et à la fureur. Ses poings enflammés produisirent une intense gerbe de flammes violettes réduisant la bête violente à néant. Orhyzon resta un moment dans une position offensive, les bras tendu vers l'avant et les jambes en arrière, pour reprendre son souffle. Les flammes s'éteignirent aussitôt et ses bras retrouvèrent leur aspect originel.

Orhyzon, en observant son frère se débrouiller avec le démon : Je ne vais pas tarder à atteindre ma limite. Si je me suis trompé au sujet de notre mère, nous sommes finis dans les cinq prochaines minutes.

Orhyzon se retourna en direction du gouffre et à son immense regret, d'autres créatures émergèrent d'un bond du trou sans fin. C'était un cycle cruellement épuisant et interminable.

Orhyzon, soupirant et rectifiant ses propos : Trois minutes. Moi et ma grande gueule...

Neru en pâtissait. Ses mouvements paraissaient beaucoup moins fluides qu'à l'accoutumée. La lourdeur dans ses jambes lui pesait tel un sac d'haltères horriblement rempli. Sa respiration était saccadée. Il voyait flou à intermittence. Seul sa volonté soutenait son corps meurtri par des efforts répétés. Il n'en disait rien à son frère mais dans son état actuel, il serait incapable de changer de position avec lui une nouvelle fois. Si Lavos avait une bouche, il sourirait. Ce détail ne passait pas inaperçu à l’œil du géant hérissé et une pluie d'éclairs rouges manqua de s'abattre sur le prince à la lance. Aussi misérable que cela puisse paraître, ce fût suite à une perte d'équilibre qu'il s'en sortit indemne. Quatre éclairs percutèrent le sol sableux à quelques trentaines de centimètres de sa personne suivant les quatre points cardinaux. Neru soupira de soulagement tandis qu'il se relevait péniblement aidé de sa lance dorée.

Neru, en pensant : Je suis physiquement à sec, même bouger le petit doigt devient compliqué. Mes jambes flagellent et je sens à peine mes bras remuer. Si je persiste dans cette voie, il ne fera qu'une bouchée de moi... Courage !

Lavos continuait d'avancer, profitant de l'état de délabrement de ses poursuivants. La prestigieuse cité de Burnadine se découpait dans l'horizon malgré les efforts des deux frères. Le reflet doré de la capitale encourageait le Démon de la Destruction à s'y rendre. Il repoussa, par le biais de sa masse titanesque, le cercle surélevé des dunes de sable provoquées par son cri strident. Le choc entre les deux éléments produisit une explosion de poussières aveuglantes. Le sable grimpa momentanément sur sa carapace dangereusement équipée pour glisser mollement en direction du sol comme sur une pente polie depuis des siècles. Neru, trop peu réactif, en reçut plein la bouche et leva les bras trop tard en guise de protection.

Neru, à voix haute : Raaaah... Maudite monstruosité ! Pteuh, Pteuh ! C'est dégueulasse ! Tu me le payeras au centuple !

Un crépitement inquiétant se fit entendre derrière Neru et celui-ci se retourna brusquement en pointant sa lance vers la masse sableuse mouvementée, manquant presque de chuter sur le flanc pendant sa rotation hâtive. Lester, la créature zombifiée émissaire de Yuria s'extirpa de son tunnel les griffes en avant. Neru la reconnut sans problème en s'essuyant les yeux. Sa tante avait l'habitude de se promener avec cette étrange créature frêle. Lester s'exprimait en permanence avec la voix de sa maîtresse, ce qui faisait de lui sa créature favorite en ce qui concerne l'exploration et la transmission des informations importantes.

Lester, d'une voix féminine rassurante : "Neru et Orhyzon, si vous entendez ce message, revenez-nous au plus vite. Votre situation est probablement périlleuse, mais seuls vous n'aurez aucune chance de combattre un tel monstre. Sérhya nous a concocté une stratégie défensive basée sur la puissance de nos remparts, notre armement défensif et sur nos capacités collectives. Vous nous êtes nécessaires. Rendez-vous aux remparts immédiatement, quelque soit la position de notre ennemi commun."

Lester, l'esprit agité par la peur et les yeux écarquillés, plongea dans le sable pour se sauver. Une gigantesque lumière rouge illuminait la zone où la créature de Yuria et le prince s'étaient regroupés. Le temps de se retourner, Neru remarqua l’œil de Lavos retourné vers lui. Misère ! Lavos avait feint une avancée vers la cité pour pivoter sur lui-même en direction du prince aveuglé par le vif éclat oculaire rougeoyant. Le cœur de Neru fit un bond remarquable dans sa poitrine, à tel point qu'il crût que sa pompe sanguine allait déchirer sa cage-thoracique.

Neru, désespéré : Yuria... Vina... Tout le monde... Je suis désolé.

Une voix sombre résonna aux oreilles du lancier. Neru fût violemment expulsé contre le sol, entre la paroi sableuse éventrée par le démon et l'immense carrure de ce monstre gargantuesque.

Orhyzon, en garde sur la trajectoire de l’œil : Veille sur eux pour moi, mon frère. N'abandonne pas.

Au beau milieu d'un flash éblouissant, un gigantesque rayon chargé d’éclairs d'un rouge vif percuta le prince démoniaque de plein fouet. Celui-ci esquissa brièvement un sourire en tournant la tête vers son frère avant de subir cette attaque diabolique. Sa silhouette disparût dans la charge énergétique dévastatrice et Neru tendit désespérément la main vers son frère atomisé en hurlant. La rayon était tellement puissant qu'il traversa le champ de bataille, survola le gouffre à plusieurs mètres de distance et perfora le rempart en arc de cercle de sable opposé. Nul n'aurait pu savoir jusqu’où ce tir impitoyable et destructeur serait allé avant d'exploser.

Neru, à genoux : No... Non !! NOOOOOON !!! ORHYZOOOOON !!!!

Les silhouette des sous-fifres de Lavos continuaient de proliférer en provenance du gouffre sans fin et se dirigeaient instinctivement vers la cité. Le mal se répandait dans le désert comme une tâche d'encre sanglante indélébile et nul ne pourrait entraver sa progression. L’œil de Démon de la Destruction fixait cruellement le prince abattu. Dans un effort surhumain pour combattre son chagrin et répondre à la dernière volonté de son frère déchu, Neru leva les yeux vers son immense bourreau et le foudroya du regard. La haine, comme le mal qui rongeait la planète en ce jour fatidique, entachait son âme souffrante pervertie par le chagrin. Il se vengera, mais pour cela il devait survivre. Ses yeux blancs brillèrent intensément et suite à une forte concentration, il se retrouva étendu sur le sol en pavés de la Grande Place du Marché de Burnadine. Exactement à l'endroit où le prince a discuté avec Vina avant de partir avec son frère dans le désert. Il aurait tant espéré que ça soit un rêve, une chimère, qu'il ait fait un malaise, l'amère réalité le rattrapa bien vite. Son champ de vision s'assombrit en raison de son épuisement moral et physique. La dernière chose qu'il vit avant de sombrer dans les abysses de l'inconscience était une foule affolée de résidents et de marchands accourant pour lui porter secours. Avant de perdre connaissance, il murmura quelques mots à peine audibles pour son entourage apeuré.

Neru, anéanti : Vi...Vina... Ryanne... Orhy...Zon.... Je...

Et il se tut.

- Fin du 5ème épisode -
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime19.07.15 23:20

VI - Ombres du Passé : La Capitale de Lumière.

Lors du précédent éveil du Démon de la Destruction, Luminiade a souffert énormément de cette catastrophe planétaire. Ce grand continent de la couleur de l'or récupéra lentement, très lentement et dans un deuil généralisé. Son peuple composé principalement d'anges éprouva une haine féroce pour leurs rivaux naturels, les démons. Sérhya en pâtit, supporta d'innombrables insultes à l'égard de ses congénères et par nécessité, elle eût mis sa fierté de côté pour conclure un accord avec le puissant qui gouvernait cette race céleste d'une main de fer : Le Séraphin.
Autrefois, il détestait Burnadine et toutes les autres races dîtes inférieurs - de ce côté là, les anges avaient un point commun avec les démons - et combattît vaillamment Aydan et son ancêtre Mithos "Fire Bird" par orgueil. Jusqu'à ce que la fille de l'ange le plus puissant ayant jamais existé sur cette planète tombe amoureuse du prince de la flamme. Le Séraphin, incapable de renier sa progéniture divine, conclut un marché avec son ancien assaillant et lui confia la douce main angélique de sa fille nommée Dyanna. Son père aux origines divines apprit avec le temps à se fier aux mortelles sous les conseils avisés et la tolérance exceptionnelle de sa descendante.
Ensuite, de par cet union insolite naquirent Yurius et Yuria. La naissance de ces deux êtres hybrides scellèrent le pacte conclu avec le continent du feu et de nombreux accords commerciaux virent le jour se lever pour le bénéfice des deux territoires naguère contestés. C'était grâce à ce pacte ancien, et ironie du sort au statut de son époux, qu'elle parvint à maintenir les liens fragilisés entre les deux terres lointaines et Ô combien contrastées. Sérhya se montrait autoritaire et parfois cruelle mais savait tout aussi bien faire preuve de tact, de diplomatie, de politique et surtout de stratégie.

Une personne de confiance épaulait l'ange réputé immortel par son peuple vaniteux. Plus que son propre père, elle se montrait remarquablement tolérante avec la Démone Antique de la Séduction et entretenait des relations politiques stables et concluantes. Curieusement, elle n'avait aucune grief contre la Sorcière de renom malgré le fait que Lavos, un de ses lointains semblables, ait tué sans aucune pitié son mari Aydan Uhw'Eyn. Dyanna respectait la Stratège de Burnadine - peut-être pas autant qu'une sœur - et lui donnait des conseils pour que cette alliance perdure et puisse tôt ou tard faire face à ce titan dévastateur.
Ce jour a fini par pointer le bout de son nez. Un nez remarquablement féroce et pointu, dangereux et destructeur, puissant et effrayant.

Les créatures de Lavos difformes et enragées se ruaient toutes sur les portes blindées et sacrées de la cité. La plupart s'écrasèrent dessus pour fondre après des efforts répétés et jugés vains par les anges sentinelles. Fort dommage pour eux, les créatures avisées restées en retrait assimilaient les restes de leurs compagnons déchus et réitérèrent un assaut aussi insistant que violent. Les portes sacrées, souillées par tant d'audace et de témérité, s'enfoncèrent inexorablement et une troupe d'anges aux ailes dorées les accueillit avec une foi et une aide sacrée indispensable dans la réussite de cette mission à haut risque. L’armement était varié : rapières de lumière, bâtons sacrés et lances lumineuses ornées de joyaux étincelants.
Les civils coururent se mettre à l'abri tandis que les combats ne diminuaient pas d'intensité.

La glorieuse "Cité des Lumières" sombra dans le chaos provoqué par les aberrations de Lavos. Les gardes, bien qu'entrainée et réfléchis dans leurs actions protectrices, reculaient en permanence face aux créatures en surnombre. impossible de mentionner le nombre exact d'opposants. Au beau milieu des ruelles scintillantes à l'architecture angélique, des cadavres d'ange s'écrasaient sur le sol lisse et doré les uns après les autres, entrainant dans leur morts des créatures prêtent à se renouveler pour conquérir la zone et, bien entendu, la ravager comme tant d'autres régions du continent déjà anéanties par leurs soins.


Garde Angélique, tenant fermement sa lance sacrée : Par la puissance du Séraphin ! Ces abominations dégoulinantes souillent notre sol divin en permanence et progressent en direction du palais céleste. Ils s'accoutument à nos assauts bénis par le ciel et bientôt, nos armes ne nous seront plus d'aucune utilité contre eux !

Dans son speech peu rassurant, le garde manqua de se faire défoncer le visage par une colosse rougeâtre et recouvert de pointes disgracieuses. Au lieu de ça, il perdit une aile et la moitié de son honneur propre à sa race liée aux cieux. Il s'effondra sur le ventre devant ses camarades affligés, l’ennemi gagne en puissance et en agressivité. Aucun ange aussi vieux et résistant parmi les gardes n'avait vu une telle férocité et bestialité dans les rangs d'un ennemi quel qu'il soit. Ce ne sont pas des démons qu'il affrontent, ces créatures sont pires que cela. Plus répugnantes, repoussantes, destructrices et agressives qu'un être du versant opposé aux anges. Plus la bataille traînait en longueur, plus l'ennemi se délectait des carcasses angéliques ainsi que des restes de leurs indésirables compagnons.
Le garde angélique se retourna, avec le plus grand désespoir réfléchi dans ses yeux, en apercevant la mort située juste au-dessus de lui, imposante masse rougeoyante découpée dans une immense étendue céleste azurée. "C'était fini", pensait-il sans articuler un mot.
Et pourtant, aussi absurde que cela puisse paraître, l'ignoble monstre s'arrêta au sommet au beau milieu de son mouvement offensif. Il reposa doucement son bras difforme garni de lames acérées le long de son tronc écœurant. Ses collègues précédemment agressifs firent de même sous les yeux ébahis de l’ensemble de la garde angélique.


Garde Angélique, dans l’incompréhension la plus totale : Que signifie ce délire ?

Epéiste Angélique, l'air ahuri en pointant une direction du bout de sa lame fine : Là-bas ! Cette lumière...

Une magnifique femme blonde aux cheveux très longs marchait au beau milieu d'une rue brisée par les combats. Une vive lueur émanait de son armure fine d'un vif éclat blanc inégalé. Une ange plus ravissante qu'aucune autre, armée de deux dagues aussi belles que tranchantes, l'une était orange tandis que l'autre semblait recouverte d'un voile blanc pure. Son visage n'affichait aucune expression malgré sa beauté infinie. Pas un moment, la Reine de cette cité ne tourna la tête en direction de ses soldats, elle fixait l'horizon de la ville entaché par les affreuses bêtes sanguinaires. Elle décida de s'arrêter devant le groupe de soldats ailés pour prononcer un discours qui se voulait réconfortant.

Dyanna, se tenant droite dans son armure légère en employant un ton digne d'une justicière : Peaceful Spirit. Pendant que je vous parle, vos opposants sont incapables d'exprimer la moindre violence à notre encontre et cela étant uniquement possible grâce à la présence de l'Esprit de la Paix. L'heure est venue de vous relever, mes braves anges, et de repousser ce fléau de nos terres ressuscitées par de longues années de peine et de souffrance !

Dyanna leva sa dague orangée en direction du ciel et les gardes agirent en concert pour accompagner les paroles salvatrices de leur Reine bien-aimée. Profitant de ce bref moment de répit, ils lynchèrent les monstres les plus proches du palais sans la moindre pitié. Une vengeance sacrée dans le but de préserver leur terre sainte. Malheureusement, l'Esprit de la Paix conjuré par Dyanna n'était pas éternel et se volatilisa aussitôt. Il se trouvait entre deux ruelles à l'abri des regards et flottait paisiblement dans l'air sans se soucier de son entourage en empruntant une posture sereine. Les anges, chargés de courage et d'adrénaline, se lancèrent de nouveau dans un combat sanglant mais plus équitable en la présence de leur Dame Sacrée.
Le garde angélique étendu au sol se tenait le dos en sonnant la retraite, son aile amputée le faisait atrocement souffrir et pour être franc, il n'existait pas pire supplice pour un ange. L'abomination réanimée s'apprêtait à l'occire d'un coup descendant aussi puissant qu'un boulet de démolition garni de pointes.


Dyanna, tout en pointant sa dague lumineuse en direction du monstre : Holy Break ! Brise-toi et ne reviens plus jamais à la vie, créature malfaisante.

Le colosse de sang maudit s'affaissa brusquement sous son propre poids et des raies de lumière blanche s'échappèrent des fissures de son être maudit. La prodigieuse lueur déployée à l'intérieur de la bête sanguinaire éblouissait le garde angélique et, petit à petit, le corps du monstre ne fût plus qu'une brève masse lumineuse d'une pureté absolue dissipée en poussières sacrées redirigées à leurs tour vers les cieux.

Garde Angélique blessé, rampant au sol : Qu'est-il advenu... de ce colosse ?

Dyanna, faisant signe au garde de reculer tout en avançant : Purifié par la "Lumière Divine" propre à notre peuple angélique. Reculez, soldat.

D'ordinaire, une attaque élémentaire de lumière n'aurait pas suffit à anéantir une telle créature sous les ordres d'un démon Antique, mais la Lumière Divines des anges élus est clairement différente. Pour preuve, la lueur salvatrice n'est pas jaune mais blanche comme la neige. Dyanna n'était pas au courant que les créatures de sang maudit sont insensibles aux éléments classiques et ça ne la dérangeait pas plus que ça, le garde a eu énormément de chance sur ce coup-là.

En l'espace de quelques longues minutes de combats intensifs, Dyanne et sa troupe de gardes ailés repoussait les immondices de Lavos vers les portes de la cité. Avant de quitter la ville, tous les visiteurs devaient parcourir une longue allée flambant neuve parsemée sur ses flancs de statues dorées érigées à la gloire des généraux déchus du peuple angélique. Chaque monument portait le nom du personnage correspondant, sa date de naissance, celle de sa mort ainsi que son titre dans l'armée. Les répliques coûteuses mesurées en moyenne 5 mètres de haut. Le peuple de CasanaTown, ainsi nommée par ses fidèles, bien que devenu plus tolérant qu'auparavant, n'acceptait pas la présence d'un édifice hors de leur contexte entre leurs murs. Malheureusement, même le temps n'est pas parvenu à changer cette règle stricte.

Toutefois, Dyanna et ses alliés s'épuisaient bien plus vite que leurs assaillants impitoyables et terriblement agressifs. Les gardes angéliques bien moins doués que leur Reine tombèrent sous les coups de leurs bourreaux malsains. Il n'en restait qu'une poignée. Un soldat avait fini empalé sur l'espadon doré d'une statue magnifique, projeté par un ignoble soldat de Lavos d'un coup de griffe. Du sang angélique souillait désormais le monument prestigieux. La "Cité des Lumières" pourrait bien se convertir en "Cité du Carnage" si Dyanna tombe au combat.


Dyanna, encourageant ses soldats : Encore un effort, guerriers de la lumière ! Si nous repoussons ces créatures hors de la ville, la situation nous sera favorable !

Dyanna empoigna ses deux dagues légendaires, la blanche se nommait "Spiride" et la courte-lame incarnant l'aube portait le nom de "Lunavyn". D'un bond leste et d'une légèreté surprenante, la Reine Angélique grimpa sur une statue exhibant fièrement une lance de lumière au nom inconnu. Posée sur sa tête, elle se concentra tandis que la horde de créatures sanguinaires tentaient de découper les jambes du monument sacré. En levant les yeux vers leurs proie, ils furent éblouis par une multitude d'éclats divins apparus par magie autour de l'invocatrice. Au total, leur nombre était estimé à vingt-cinq.

Dyanna, croisant ses deux dagues en parlant d'une voix forte : Que mes ancêtres déchus guident les lames salvatrices dans le but de sauver les serviteurs de la Déesse ! Abattez-vous, mes fières lames bénites ! Angelic Blades !

Les vingt-cinq lames de lumière blanche cisaillèrent dans les règles de l'art les créatures ivres de destruction. En plus d'affronter ses ennemis, Dyanna guida ses lames avec élégance au sommet de sa statue pour venir en aide à ses soldats épuisés. D'impressionnantes et magnifiques lueurs blanches ornaient le ciel bleu pour le plaisir des yeux. Vingt-cinq lames divines imbibées d'espoir et de bonté. La Reine angélique descendit prestement tandis que sa statue s'écrasa sur les monstres de sang maudit. Un bruit assourdissant de fluides renversés semblable à une multitude de vagues déchainées résonna dans l'"Allée Héroïque des Anciens Temps", si fort et puissant que les gardes se tenaient les oreilles lors de la chute spectaculaire de l'édifice doré. Une autre victoire pour le général sacré déchu sous une forme peu conventionnelle, son immense carcasse dorée barrait la route aux abominations du diable et ceux-là se mirent en tête de la détruire.

Dyanna, auprès de ses gardes : Ils continuent de proliférer... Peut-être que nous sommes les seuls survivants de ce continent et que les autres villes sont tombées sous les assauts de ces monstres malfaisants... Sois maudit, Lavos !

Épéiste Angélique, l'arme à la main : Devons-nous nous retirer pendant qu'il en est encore temps ?

Dyanna pensa à la solution de secours de Sérhya. Si la "Cité des Lumières" finit par tomber, alors Burnadine et ses habitants seraient incapables de s'enfuir en lieu sûr. La fuite n'était pas une option. Il fallait sa battre et lutter quoi qu'il arrive. Dyanna était le sur le point de motiver sa troupe quand une silhouette impressionnante disposant deux six ailes dorées se dressa doucement dans les cieux, juste au-dessus de la statue renversé et mutilée. La Reine angélique le reconnut aisément. Le Séraphin survolait la zone en l'attente d'un regroupement ennemi, sa longue toge jaune et blanche flottant dans l'air, une épée sacrée à la main et un ouvrage divin dans l'autre.

Le Séraphin, pointant sa lame vers les cieux : Soyez tous purifiés pour l'éternité. Judgement !

Soudainement, le ciel s'illumina d'une clarté absolue. Des rayons divins s'écrasèrent en masse sur les envahisseurs du mal, les exterminant dans un concert de hurlements stridents et colériques. Tout comme lors du Holy Break lancé précédemment par Dyanna, les ennemis frappés par les tirs célestes se dissipèrent en poussières sacrées redirigés elles-mêmes vers les cieux. En quelques secondes, l'"Allée Héroïque des Anciens Temps" fût purgée du mal envoyé par le Démon de la Destruction.
Une fois la zone déblayée, le Séraphin posa pieds à terre et plia ses trois paires d'ailes sous les yeux admiratifs de ses sujets. Sa chevelure blonde semi-longue soyeuse encadrait son visage qui paraissait aussi jeune que celui d'un mortel situé dans la vingtaine, le temps ne semblait pas avoir d'emprise sur un ange aussi renommé, comme si les Dieux lui avaient offerts l'immortalité en échange des bienfaits de sa lame. Nul n’aurait pu penser que Dyanna était sa fille hormis les anges de la cité. Il avisa la statue d'un regard interdit puis tourna la tête vers sa descendante entourée de ses précieux soldats dévoués.


Le Séraphin, d'une voix claire expirant la sagesse : Ma fille, tu es toujours aussi efficace. Malheureusement, je ne puis te garder parmi nous. Ton devoir t'appelle par delà ces murs, par delà l'océan. Ta véritable destinée se trouve sur le continent de nos alliés acculés. Avec ta famille, tes proches, les disciples de la volonté d'Aydan.

Dyanna le regarda fixement, sans détourner le regard des yeux dorés de son père. Elle hésitait malgré les prouesses réalisées de son père et les miracles dont il a le secret. Serait-ce dû à un mauvais pressentiment ?
Les gardes s'agenouillèrent sans prononcer un mot, pour eux le Séraphin était l'égal d'un Dieu si ce n'était pas plus.


Dyanna, auprès de ses gardes : Mon père, il m'est impossible de vous laisser combattre une telle menace seul. Nos généraux les plus compétents sont tous morts lors du précédent jugement lancé par le Démon de la Destruction. Mon cœur meurtri refuse de vous perdre et il en est de même pour tous les habitants de cette cité !

Le Séraphin esquissa un sourire et prit la main de sa fille en maintenant son tome divin collé à son flanc et maintenu par son bras.

Le Séraphin, d'une voix paisible : N'aie crainte, mon enfant. Je ne serai pas vaincu, pas par de telles créatures abjectes. Ma présence suffira pour nous sortir de ce mauvais pas, nous seulement la mienne mais aussi celle de tous les survivants aptes au combat, et nul ennemi ne pourra entacher la sainte réputation de notre armée.
Le fardeau que tu portes depuis tant d'années est lourd. Bien trop lourd, je te connais, ma fille. Tu te dois d'alléger tes peines et de combattre le cœur de ce vice, l'origine de tous nos maux, le mal à l'état pure. Si tu parviens à tes fins, tu ne récupéreras peut-être pas ton mari mais tu sauveras les peuples de cette planète et permettras à l'âme tourmentée de ton défunt compagnon de reposer en paix parmi les siens. Ta mission est d'une importance capitale pour toi mais aussi pour les autres. La mienne est d'une simplicité quelconque en comparaison. Ne te fais pas attendre et va. Je m'occupe de protéger notre foyer.

Sur ses paroles, le Séraphin se retourna en direction des portes brisées de la cité, plus loin au bout de la pente se dessinaient des silhouettes affreuses et cramoisies prêtes à envahir la place. D'un claquement de doigt, le Séraphin ordonna implicitement à ses sujets de se lever et de reprendre les armes. Tous obéirent et coururent en direction de leurs envahisseurs.

Dyanna, en apercevant ses congénères motivés : Je ne vous remercierais jamais assez pour m'offrir une telle chance de rédemption. Ma volonté sera considérablement renforcée en sachant cela. Je reviendrai, mon père. Je vous en fais le serment.

Dyanna, enseignante de Yurius et de Yuria, son fils et sa fille, s’éclipsa tel un spectre dans le dos ailé de son père prêt à en découdre avec les abominations de Lavos. Celui-ci esquissa un sourire en coin, l'air satisfait.

Le Séraphin, appuyé les deux mains sur le pommeau de sa lame-sainte pointée contre le sol : C'est mieux ainsi. Là-bas, tu seras plus en sécurité qu'ici, ma fille. Cette ville va devenir un champ de bataille et je ferai tout pour protéger mon peuple... N'est-ce-pas, Voleur de corps ? Penses-tu réellement que je ne t'avais pas vu caché méticuleusement derrière les statuts de nos plus puissants guerriers du passé, pendant tout ce temps ? Te voir ainsi me répugne, et je vais de ce pas purger ce corps possédé de ses tourments.

Le Séraphin souleva son glaive et ouvrit son grimoire saint dans le vif. Une garde pour affronter un ennemi apparemment digne de ce nom. Visiblement, son adversaire n'est pas n'importe qui. La véritable question est :
Qui pourrait-il bien être ?


- Fin du sixième épisode -
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime20.07.15 22:56

VII - Ombres du Passé : Au Cœur du Siège.

Elliot et Dark Yurius n'éprouvèrent que très peu de peine à traverser les rues larges de Maelstalon. Ils croisèrent majoritairement des cadavres, baignés dans leur propre sang, parsemés sur le pavé sombre de la réplique obscure de Burnadine. La Grande Place du Marché, elle-aussi remarquablement bien imitée, était déserte : pas la moindre présence, pas la moindre tâche de sang, pas le moindre cadavre et surtout - ce qui paraissait le plus étrange aux yeux du Roi Sombre - pas le moindre garde ! Ni alliés ni Gorss. Juste des échoppes pratiquement intactes abandonnées à la va-vite.

Dark Yurius, regardant autour de lui au beau milieu de la place : Ces connards vont causer ma ruine ! Où sont les marchands, les catins, les clients, les habitants, les touristes ?! La dernière catégorie de personne visitait très peu cette cité mais Dark Yurius aimait l’exagération. Elliot, dis-moi ce que t'en penses ! Evil or Very Mad

Elliot, totalement insensible à ce spectacle : Les possibilités sont nombreuses : votre peuple a pris peur et s'est enfui sans crier gare avant l'arrivée des Gorss et des créatures de sang; les barbares noirs se sont attaqués à votre cité en se débrouillant pour arriver ici avant la garde pour rassembler votre peuple et les exterminer d'une traite à l'écart  et pour ne pas être gênés sachant que la majorité de vos troupes sont surement dans votre palais pour stopper la "Poigne Ténébreuse"; ou bien les Gorss jouent au chat et à la souris avec vos sujets, un peu comme un jeu de massacre à l'échelle d'une capitale ? Nous n'avons rien vu le long des artères principales de votre immense ville, tout est encore possible.

Dark Yurius brisa le sol en pavé d'un pas lourd et colérique, il jurait sans cesse en hurlant !

Dark Yurius, fou de rage : ...LES ENCULÉS !! Voila ce qu'on va faire : Occupe-toi des survivants, protège-les, tue les envahisseurs pour purger cette ville de la crasse de tous ces BÂTARDS ! Quant à moi, je fonce au palais pour BROYER DES TÊTES !

Sans même attendre une réponse de son conseiller, Le Berserker armé de la Pride Blade se rua en direction du palais, la colère imprimée sur son visage sombre et ses yeux rouges luisants de fureur ! Sur le sol, une silhouette sombre découpée dans le ciel gris, à peu près semblable à celle d'un dragon, suivit les pas du Roi Sombre à une allure frénétique.

Elliot, empoignant sa GunBlade : Massacrer du sous-fifre, comme c'est original... Les ordres sont les ordres.

Elliot emprunta une allée couverte et plus étroite, un nombre important d'affaires était éparpillé par-ci par-là comme si des fuyards de ce siège avaient pris les devants dans la hâte pour quitter les lieux. Des traces de pas boueuses et poussiéreuses convergeaient dans cette direction et cela n'échappait pas aux yeux avisés du conseiller. Un indice, un. Dès son entrée dans la ruelle, Elliot aperçut un Gorss en armure empalé dans un mur, sa propre lame plantée dans sa gorge entre son casque et son armure. La carcasse puante du barbare se retenait fixée au mur par l'épée encastrée à la paroi rocheuse d'un bâtiment latéral. Le Général esquissa un sourire malsain, une idée intéressante lui traversa l'esprit.


Yurius, pensif à chacun de ses gestes, fît un effort colossal pour se hisser au sommet du rempart à l'opposé de l'entrée principale. Là-encore, aucune trace d'ennemis ou de potentiels alliés de Dark Yurius.
Après s'être relevé maladroitement et en manquant de chuter de l'autre côté du rempart par inadvertance, le Roi de Burnadine dépoussiéra ses vêtements rouge en tapotant son torse et ses cuisses du bout des doigts. Il reprit son souffle et rangea son poignard à l'intérieur de sa veste royale. Apparemment, il venait d'escalader la paroi lisse de la muraille en plantant son poignard à plusieurs reprises pour avancer doucement mais surement vers sa destination finale.


Yurius, se tirant d'avant en arrière : Satanée barrière invisible. Qui a bien pu dresser ce champ de force anti-téléport ? Il va m'entendre, pour sûr ! Je viens de salir une veste qui m'a coûté cher, de transpirer comme jamais et mes bras me lancent méchamment. Ce n'est pas tout mais je dois trouver le palais. Cette cité ressemble comme deux gouttes d'eau à Burnadine, sauf au niveau de la teinte et de l'ambiance, je dois donc pouvoir m'y retrouver assez facilement... C'est quoi ça ?

Plusieurs cris d'effroi résonnèrent dans un coin de la capitale sombre. Yurius détourna le regard dans la direction d'où émanaient les bruits et vit une troupe de Gorss assez impressionnante positionnée en arc de cercle devant un groupe de civils collé à un mur du rempart intérieur. On pouvait estimer une dizaine de barbares en armure noire armés de lances, d'épées ou de haches pointées vers les habitants apeurés de la cité. Cela n'inaugurait rien de bon. S'agirait-il de la deuxième option imaginée par Elliot ? Une exécution en masse ? Tout porte à croire qu'il avait raison. Les Gorss semblaient amusés en observant leurs futures victimes comme un troupeau de hyènes prêt à fondre sur quelques brebis inoffensives.
Yurius descendit les escaliers du rempart en trombe !


Yurius, dans la hâte : Et merde ! Et ces enfoirés en rajoutent une couche... je ne peux pas laisser passer ça. Je vais les faire payer pour les efforts fournis dans le but d'atteindre le sommet de cette foutue muraille !

Pendant la course folle du Roi, les Gorss se rapprochaient un peu plus de leurs victimes en se gaussant quand soudain l'un des leurs eut une idée atroce. A priori, il incarnait le cerveau de la bande, la matière grise démoniaque de ce groupe de barbares. Un chef parmi une horde de demeurés sanguinaire. Assis sur un baril, il se releva en soulevant un énorme objet familier de forme cylindrique très large avec un canon imposant tourné vers le vert sombre et le noir hachuré. Un autre "Démolisseur de Démons" ! Ce fou furieux souhaitait les exterminer d'un tri de cette arme monstrueuse. Vu sa carrure, le recul ne lui ferait pas grand chose à l'épaule. Cette idée perverse le fît sourire méchamment, le genre de rictus terriblement sadique d'un monstre prêt à noyer tout un peuple dans les flammes de l'enfer.

Chef Gorss, cherchant la gâchette pour faire feu : Gwuaaahahahaha ! Où es-tu ma petite ? Il va falloir lâcher la sauce sur ce ramassis d'impuissants.

Innocent effrayé, les yeux écarquillés de terreur : I-I-Il... Il va tirer ! Quelqu'un... Pitié ! P-P-Pas le "Démolisseur de Démons" !!

Chef Gorss, se moquant ouvertement du peuple pris au piège : "Démolisseur de Démons" ? Ce jouet ? Gwuaaahahahaha ! Laisse-moi rire, misérable fiente ! Je vais le rebaptiser "Exterminateur de raclures" et l'employer pour mon plus grand plaisir. Admirez le spectacle les gars !

Le Chef Gorss et ses collègues rirent en concert tandis que celui-ci cherchait toujours la gâchette. C'est à peine s'il saurait rentrer son engin dans le bon trou en cas de copulation. Un "Chef" relativement idiot en somme. Un civil devenu fou par le stress tenta de s'enfuir en forçant le barrage Gorss.

Innocent devenu fou, d'une voix stridente : NOOOOOOOOOON ! Je ne veux pas mourir !!

Un soldat Gorss lui enfonça la pointe de sa lance au milieu du front, suspendit sa carcasse sanglante au bout de son arme souillée pendant quelques secondes en l'exhibant à sa famille horrifiée et accablée par la tristesse puis expulsa le corps animé de spasmes parmi les civils pour l'exemple et aussi par cruauté, bien entendu.

Lancier Gorss, léchant le bout de son arme d'hast : Muhuhuhu ! A qui le tour ? je vous promets une mort de plus en plus atroce au fur et à mesure que l'un de vous passe sur le tranchant de ma lance. Lente, horrible et terriblement douloureuse.

Les civils tremblants de peur se recroquevillaient contre le mur en attendant l'instant de leur mort en fermant leurs yeux humidifiés par les larmes.

Chef Gorss, palpant la gâchette avec un air sadique : Haaaa ! La voila, cette vilaine petite garce ! Plus qu'une petite pression et le tour est joué. Admirez le feu d'artifice sanglant !... Les gars ?

Le Gorss, après un court instant de silence, n’entendit pas un seul de ses hommes rire ou glousser. Les civils semblaient stupéfaits et le barbare noir tourna la tête pour s'interroger sur la raison de cet espoir flou visible dans les yeux du peuple asservi de Maelstalon.

Yurius, retirant son poignard de la gorge tranchée d'un soldat Gorss : Puis-je savoir à qui tu t'adresses ?

Le Chef Gorss pointa le "Démolisseur de Démons" par réflexe dans la direction de Yurius, toujours le doigt sur la gâchette.

Chef Gorss, grognant comme un porc : GWUAAAAAH ?!! Comment t'as fait ça, résidu de fiente ?!

Neuf. Neuf soldats positionnés dans un arc de cercle parfait, disposés à empêcher les civils de s'enfuir, de sorte à ce que les Gorss puissent s'observer continuellement les unes les autres par pure précaution. La question du Chef Gorss était loin d'être idiote. Yurius venait de réaliser l'impensable : surprendre l'ennemi dans son propre jeu.
La carcasse molle du Gorss à la gorge tranchée s'effondra sur le sol dans un nuage de poussière. Les huit autres corps tenaient parfaitement debout mais malgré tout inanimés. Yurius leur a fait quelque chose, mais quoi ? Impossible de le deviner.
Yurius haussa les épaules d'un air ennuyé.


Chef Gorss, sur les nerfs en réajustant sa ligne de mire : BOUGE PAS ! T'es déjà mort ! Pourquoi ne bougent-ils plus ?! T'as tué un de mes hommes, fumier !! Parle !! PAAAARLE !

Yurius, tapotant sa tempe avec nonchalance : Tout est là-dedans, mon grand. Depuis tout à l'heure, tu hurlais en riant et étouffais du même coup le bruit de mes pas. J'en ai profité, tout simplement.
Je suis un "Maitre Spirituel", l'esprit de tes hommes s'est déconnecté de leur corps. Une sorte d'état végétatif dont je suis le seul être sur cette terre capable d'y remédier. Toutefois, je n'ai pas pu sauver un civil et en compensation, j'ai pris la vie d'un de tes soldats. Nous sommes quittes. Par contre, si tu insistes, tu finiras comme les tiens victimes de mon Mind Brake. Choisis vite : je n'ai pas beaucoup de temps.

Pas si intelligent que ça enfin de compte. Le Gorss survivant paraissait mitigé et, l'espace d'une seconde ou deux, il regarda ses camarades du coin de l’œil. Une opportunité que Yurius attendait, n'ayant pas eu le temps de s'occuper de Chef en même temps que ses sbires.
D'un rapide coup de poignet, il lança son poignard avec une précision chirurgicale. L'arme se ficha dans l’œil droit du barbare, glissé dans l'interstice de la visière du casque blindé. Nul ne pût le voir, mais le Mind Brake imbibait la lame depuis le début. Le colosse en armure, incapable de penser, de parler ou même de se gratter l'entre-jambes, restait fixe telle une statue éborgnée. Yurius poussa un soupire de soulagement et se dirigea vers le corps immobile de son interlocuteur pour retirer d'un coup sec son poignard fétiche de l'orbite meurtrie dégoulinante de sang sombre.


Yurius, essuyant le sang noir de son arme avec le revers de sa manche : Pensais-tu réellement que j'allais te laisser vivre en sachant que tu massacres des prisonniers de guerre ? Bougre d'abruti. La triste réputation d’illettrée de ton peuple n'est pas démentie. Du bluff, rien de plus. Toi et tes chiens...

Le Roi de Burnadine rangea son arme discrète à l'intérieur de sa veste, retira le "Démolisseur de Démons" des mains figées du colosse, le posa délicatement par terre et s'adressa doucement au Gorss en rapprochant sa bouche de son oreille enterrée sous son casque.

Yurius, d'une voix sereine : Vous êtes d'ores et déjà morts. Un petit cadeau d'adieu, la Ruthless Torch.

D'un claquement de doigt, un brasier virulent carbonisa entièrement la troupe de Gorss des pieds jusqu'à la tête en commençant par jaillir de leur bouche, de leur nez, de leurs yeux et de leurs oreilles. Aussi appelé "Le feu interne redoutable et impitoyable de Yurius" pour punir les créatures les plus abjectes rencontrées sur son chemin. Les ayant jugés comme tels, il se devait d'appliquer un châtiment convenable. Brûler les vices jusqu’à la moelle. Au final, mêmes les armures fondirent et se mêlèrent à un tas de cendres noires.
Les spectateurs de ce massacre inversé semblaient subjugués et Yurius se pressa d'aller les rassurer, mais c'était sans compter l'intervention d'un Gorss sorti de nul part fou de colère de voir ses frères d'armes incendiés !


Yurius, sur le point de sortir son arme : Malédiction !

A quelques mètres du roi, la nuque du guerrier téméraire explosa dans une gerbe de sang noire. Sa tête disparût littéralement dans une explosion concentrée. Le corps décapité tomba à genoux sur le sol en pavé sombre et s'écrasa sur le ventre en versant son sang impur dans les rainures. Un autre Gorss se trouvait à 5 mètres de sa victime, une GunBlade pointée dans sa direction. Étrangement, le guerrier en question ne disposait pas de défenses de sanglier, ce qui attirait l'attention de Yurius.

Yurius, tout de même sur ses gardes : Qui es-tu ? Tu n'es pas l'un des leurs, ça j'en suis sûr.

Sans plus tarder, l'inconnu retira son casque après avoir rengainé son arme. Elliot s'était déguisé en Gorss. Il ne semblait pas surpris de voir Yurius et ne cilla pas, attendant une réponse du roi.

Yurius, s'interrogeant : Une coupe courte, des cheveux gris, une GunBlade lance-grenade et un air inexpressif... Elliot, je suppose ? Ton équipement prête à confusion mais il te manque les défenses qui vont avec. Cela dit, ton armure en jette ! Je suis sur qu'on pourrait la revendre très chère à Burnadine...

L’obnubilé de l'argent ne s'arrêtait plus de parler. Plus bavard que son double maléfique, Elliot soupira profondément pour montrer son ennui et l'interrompit.

Elliot, repositionnant son casque sur sa tête : Sire Yurius, gardez votre concentration. J'ai pour mission de parcourir la cité et de la purger de la menace Gorss, ce qui est bien plus facile en me faisant passer pour l'un des leurs.
Si vous êtes ici, cela signifie que que Burnadine est en danger et c'est d'ailleurs très souvent la raison de votre venu sur nos terres. J'imagine que vous recherchez donc votre double ? Il doit surement se battre contre le gros de l'armée Gorss abritée dans son propre palais. Dépêchez-vous d'aller le rejoindre. Je vais m'occuper de nos civils et exterminer les envahisseurs à travers nos rues.

Clairvoyant, intelligent, habile et efficace. Yurius fût étonné d'apprendre que le Roi Sombre avait recruté un Général doublé d'un conseiller dans son armée mais lorsqu’il le rencontra pour la première fois lors d'une visite annuelle, il comprit pourquoi. Ce guerrier n'avait rien à envier à Bladen, les deux individus se ressemblaient sans la petite touche d'humour propre au continent du feu.

Yurius, tournant la tête vers la lointaine résidence royale : Très bien. Je doute qu'il ait besoin d'un coup de main mais je dois absolu m'entretenir avec lui et le prévenir que Lavos s'est réveillé. Peut-être nous reverrons nous un plus tard, Elliot. Salutations.

D'un hochement de tête, Elliot acquiesça et mena les civils en hauteur, sur les remparts, cachés derrière les créneaux. Les Gorss n'oseraient pas grimper et n’imagineraient pas trouver des survivants là-haut.
Yurius s'empressa de rejoindre le palais à travers les ruelles sinueuses et labyrinthiques de la cité, rien de bien compliqué pour lui connaissant parfaitement la géographie de Burnadine identique à celle de Maelstalon.



Après moult affrontement sanglants et barbares, Dark Yurius mit les pieds sur le palier de sa magnifique demeure ténébreuse. La cour royale se trouvait juste derrière un portail étincelant, malheureusement tâché de sang noir et rouge et tordu dans un sens. Un cadavre de garde gisait sur le sol, la tête tournée sur le côté, les yeux grands ouverts avec un filet de sang sec s’écoulant de sa bouche ensanglantée. Ils sont déjà à l'intérieur.

Dark Yurius, enjambant le cadavre : Merde !

Après quelques pas hâtifs, il traversa une salle majestueuse. Un hall rempli de tableaux à son effigie accrochés aux murs tout le long et relié par un couloir en ligne droite. Il y avait quelques bifurcations mais Dark Yurius ne pensait qu'à une seule chose : la salle du trône ! Il ne supporterait pas de voir ce bourrin de Gorden vautrer dessus, un verre de Rhum dans la main et une femelle enlacée par ses grosses paluches noires. Cette pensée attisa le brasier de sa colère ainsi que la puissance endormie dans sa Pride Blade. De ce fait, il accéléra davantage le pas pour croiser deux Gorss armés jusqu'aux dents sur son chemin. Ils urlèrent quelque chose d’incompréhensible à sa vue. Dark Yurius n'en avait cure, aveuglé par la rage et l'envie de meurtre.

Dark Yurius, sans même les regarder ou freiner sa course : ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE !

Une épée siffla aux oreilles du Berserker mais sa Pride Blade trancha l'audacieux en deux horizontalement. Il mourra sur le coup sans avoir le temps de pousser un cri débile dont eux seuls en avaient le secret. La hache noire de son deuxième adversaire était sur le point de le découper verticalement mais le Roi Sombre positionna son bras gauche en protection en s'exclamant d'une voix troublante.

Dark Yurius, insensible : Black Titan's Smash !

Son membre contracté devint promptement plus robuste que l'acier et plus terrible qu'une massue. Brillant d'un éclat sombre, il détruisit l'arme de son assaillant dès le premier contact et enfonça le torse pourtant protégé par une épaisse armure noire de celui-ci d'une frappe redoutable à la puissance inégalée, toujours avec son poing. Des débris d'os et de chair ainsi que du sang noir aspergea les murs du couloir déjà bien obscures. Le souffle coupé, le Gorss se délesta malgré lui de ses organes vitaux par le trou béant ornant sa poitrine défoncée.
Toujours dans la continuité, Dark Yurius rencontra un autre groupe de Gorss sur la route, juste à la sortie du couloir dans lequel il fit deux victimes. Une vaste cour royale s'étendait à pertes de vues devant lui. Cette vue splendide le revigora suffisamment pour un nouveau massacre en perspective. Ses ennemis ne cessaient de croître et bientôt, il se tenait seul devant une armée d'une trentaine de combattants aguerris.


Dark Yurius, sans chercher à réfléchir : Je n'ai que faire des sous-fifres ! DÉGAGEZ, TAS DE MERDE !! Pride Slash !

Fou de rage, il brassa l'air de sa lame pétrie de vanité et une énergie rouge à la fois ondulante et vibrante percuta inexorablement la première ligne de Gorss. Des épéistes, des combattants armés d'une hache ou de lance chutèrent les uns après les autres. Là-encore, leurs armées ne le servaient à rien, Dark Yurius bouillait de colère et de mépris pour ses ennemis. Nul protection ne serait à même de bloquer une frappe aussi destructrice. c'est ce qu'il pensait.
Un carreau d'arbalète heurta son épaule gauche à sa grande surprise. Les Gorss criaient déjà victoire tandis que le Roi Sombre se ruait sur eux sans le moindre doute dans un hurlement sauvage et assourdissant. Ce cri de guerre remua les tripes de ses opposants pourtant bien entrainés, la terreur qu'inspirait le Berserker paraissait insondable. Ses yeux rouges accentuaient la folie du personnage et celui-ci profita joyeusement de l'inertie de ses ennemis jurés. La Pride Blade en découpa plus d'un, arrachant les arbalètes pourtant prêtes à encocher une flèche, détruisant les poignets solides des barbares baraqués, décapitant des idiots aussi fous que lui pour tenter une passe au corps à corps et encaissant quelques tentatives de perforations futiles. Le simple fait de voir une rapière dans les mains d'un Gorss le faisait rire. Et cette moquerie avait le bénéfice d'accroître son orgueil et donc la puissance de ses frappes morbides.
Malgré sa hargne, les ennemis continuaient de proliférer. La logique voulait que le Berserker rende l'âme dans sa propre cour, face à ses pires adversaires, mais la volonté des Dieux n'affectait pas un monstre de sa trempe. Non, cet individu se moquait en permanence des entités divines. Il tringlait à foison, picolait comme un trou et vivait sa vie sans aucune retenue ni morale. Pourquoi une quelconque divinité aurait-elle une emprise sur sa personne ? Fadaises que tout cela ! Seul le Berserker décide du jour de son trépas, et personne d'autre !
Il siffla des doigts de sa main gauche et Firost écrasa une bonne partie des Gorss inattentifs sous ses sabots aussi larges que puissants. Plus aucun Gorss ne le ciblait à distance après une telle boucherie.
Au bout de quelques misérables minutes, il ne restait qu'une poignée de barbares face à un dragon et un Roi Sombre entaillé un peu partout. Ses blessures ne l'affaiblissaient pas, bien au contraire, il s'en délectait intérieurement et serrait les dents extérieurement.


Dark Yurius, en se retournant vers Firost : Crache ton feu damné, nous n'avons pas de temps à perdre ! TOUT DE SUITE ! Suffering Link !

Firost, dans un rugissement : Mourrez, larves !

Les Gorss aussi abrutis les unes que les autres tentèrent de décapiter Firost en effectuant de grands gestes qui se devaient d'être menaçants. Pas un des leurs ne pris pas peine de contourner l'immense créature hybride pour la prendre en tenaille. la victoire était à portée de main. Un souffle d'âmes damnées repoussa les Gorss figés par l'effroi et l'incompréhension tandis que le Suffering Link de Dark Yurius reliait deux d'entre eux.
Cette combinaison de sorts permit de propager la portée du lien de souffrance entre les malchanceux ce qui signifiât que si un seul ennemi mourrait, les autres le rejoindraient dans la tombe.


Dark Yurius, atteignant un haut niveau de cruauté : Il faut FRAPPER là où ça fait MAL ! Twisted Evil

D'un coup ascendant, il trancha les parties d'un Gorss paralysé et appuya davantage sa frappe pour lui arracher les viscères dans la continuité de son mouvement macabre. Tous les congénères du vaincu subirent le même sort ignoble et d'une cruauté sans limite. Mis à part des insultes et des aboiements, il fût inutile pour le narrateur de répéter les dires des barbares noirs.
Dark Yurius secoua sa précieuse lame pour dégager le sang impur s'écoulant sur sa longueur. Firost tira sa révérence dans un cri de gloire strident, l'invocation prenant fin après un certain laps de temps.
Le Berserker ne se trouvait plus qu'à quelques pas de son objectif.



La salle du trône était vide. Seul le Roi Sombre siégeait sur ce bien inestimable de la couleur de ténèbres lorsque les batailles se faisaient rares. Deux énormes lettres ornaient le dossier : "DY" et les bras de la chaise de luxe étaient aussi lisses que du verre. Un drap noir recouvrait le bas de l'édifice et le rendait encore plus sinistre. Un long tapi bleu foncé parcourait la salle dans toute sa longueur jusqu'au trône, orné de motifs de flammes noires majestueuses. Le plafond atteignait presque les cieux pour faire étalage de la grandeur du Roi Sombre. Aussi obscur que l'espace, il paraissait invisible pour le commun des mortels.
Les immenses portes battantes enchainées s'ouvrirent sous la rudesse de la "Poigne Ténébreuse", le Grand Gorden, le Tyran des Gorss. Une cicatrice en croix ornait son visage au niveau du front et celui-ci ne portait jamais de casque, laissant déborder sur les côtés de sa tête de longs cheveux noirs étouffés par la crasse. ses yeux étaient aussi rouges que ceux de Dark Yurius et sa carrure imposait le respect à ses semblables. Ce qui le rendait encore plus terrifiant étaient sans nul doute ses quatre bras baraqués et ses défenses plus longues que la normale. Il portait une flopée d'armes aussi affutées les unes que les autres accrochées dans son dos.
Deux femmes très séduisantes attendaient le retour de leur seigneur derrière le trône en émettant des petites rires coquins. Les préférées du Roi Sombre apparemment.
Gorden bomba le torse en les repérant depuis les grandes portes branlantes.


Gorden, d'une voix autoritaire : Dorénavant, mon empire s'étendra jusqu'ici. Votre roi est mort et enterré, je suis le seul à qui vous devez obéissance. Tout ce qui lui appartenait m’appartient désormais ! Me suis-je montré assez clair ?!

La prétendante située à gauche du trône aussi blonde que la lumière du jour répliqua la première.

Première Prétendante, d'une voix claire : Je ne vous crois pas ! Dark Yurius est puissant,...

Sa concurrente située à droite du trône aux cheveux de nuit continua sa phrase.

Seconde Prétendante, d'une voix presque identique : L'incarnation de la beauté,...

Et toute cette mise en scène se réitéra à la grande surprise de Gorden.

Première Prétendante, regardant droit dans les yeux sa concurrente : Aussi endurant que le matriarche d'un troupeau de femelles,...

Seconde Prétendante, lui répondant avec autant de motivation : Aux prouesses légendaires lors de ses nuits agitées,...

Les deux en même temps, collées l'une à l'autre : Un Diable au corps d’Apollon !

Gorden, visiblement très irrité par les deux filles complètement dingues du Roi Sombre, s'avança de pied ferme en foulant le tapi bleu se ses pieds aussi lourds que du plomb. Son visage se plissait de colère.

Gorden, montrant les dents : Vous allez le rejoindre dans l'autre monde une fois que je vous aurai tringlées de vie jusqu'à trépas ! J'imagine que vous n'êtes pas surnommées les "Joyaux du Roi Sombre" pour rien.

La Poigne Ténébreuse n'était pas réputée pour sa patience, ni par un quelconque code de l'honneur mais plutôt par sa cruauté, sa haine et son inhumanité. Il s'apprêtât à poser ses grosses mains aux veines noirâtres saillantes quand deux cris d'agonie pénétraient dans l'enceinte de la salle du trône. Les deux filles apeurées se tenaient serrées l'une contre l'autre et Gorden se mit à hurler.

Gorden, grognant de colère : Ma garde personnelle ?! Montrez-vous, mes chiens !

Une silhouette sombre se découpa dans l'horizon limité par les portes battantes menant dans un couloir prestigieux, elle tenait fermement deux objets de forme plus ou moins sphériques.

Gorden, avançant d'un pas vers le nouveau venu : Toi !

Les deux têtes se mirent à rouler sur le sol en répandant du sang noir dans leur sillages, puis l'auteur des deux meurtres shoota les ballons improvisés droit sur Gorden avec une insolence perceptible dans chacune de ses frappes. Une prestigieuse carrière de footballeur en perspective ?
La Poigne Ténébreuse les rattrapa avec deux de ses puissantes mains et les broya aussi sec, malgré les casques les protégeant. Il relâcha ensuite sa prise et libéra deux crêpes sanguinolentes sur le long tapi bleu-nuit.


Gorden, encore plus motivé à avancer : Tu vas me payer cet affront avec ton sang ! Evil or Very Mad Je vais t-

Sans avoir le temps de finir sa phrase, les deux portes d'entrée se décrochèrent de leurs gongs pour heurter le puissant colosse à quatre bras en plein torse. Il ne cilla pas sous le coup mais grogna de colère. Dark Yurius comptait simplement le pousser à bout et visiblement ce fut chose faite.

Les deux en même temps, rassurées : Seigneur Dark Yurius !!! I love you

Sans prendre en compte Gorden, Dark Yurius observa ses deux favorites et s'exclama d'une voix surprenante pour un Berserker.

Dark Yurius, la Pride Blade dans sa main droite : Mes tigresses ! N'ayez crainte, dès le premier croisement de fer, allez-vous mettre à l'abri. Je me charge de cette ignoble créature et ensuite, nous aurons toute la journée pour fêter nos retrouvailles dans un endroit parfaitement approprié : la Suite Royale !
Vous atteindrez le Septième Ciel sans problème, mes chères.

Les deux en même temps, toutes excitées : Oh ouiiiiiiii !!! Nous avons tellement hâte ! I love you

Gorden, frappant le sol du pied droit avec fureur : Tu oses M'IGNORER, MOI ?! Le Plus PUISSANT ?!

Dark Yurius tendit une main fermée recouverte de sang noir dans la direction de la Poigne Ténébreuse et leva son majeur. Un magnifique doigt d'honneur teinté de sang Gorss.

Dark Yurius, très énervé : IMPUISSANT ET VICELARD ! TES MANIGANCES PRENNENT FIN A MES PIEDS, POIGNE DE CHIOTTE !

Sans préavis, le Berserker se rua telle une bête affamée sur sa proie. La Poigne Ténébreuse face au Roi Sombre. Les deux individus les plus puissants du continent des ténèbres dans une salle aussi sombre que leur âmes.

- Fin du septième épisode -
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Neryos
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime22.07.15 17:07

VIII - Ombres du Passé = Un Sinistre Complot.

Burnadine sonnait l'état d'alerte. La première ligne de défense ne tarda pas à se construire devant les remparts et les plus braves soldats de la ville attendaient que le Démon de la Destruction soit à portée des balistes pour engager une offensive groupée. Contre toute attente, le géant hérissé ralentissait le pas. nullement presser de détruire la planète ou de ravager la cité. Oh non, il n'hésitait pas, loin de là. peut-être espérait-il faire monter la pression, le stress et la peur ? Souhaitât-il que ses futures victimes fassent le premier pas vers la mort ? Pour comprendre cette créature maléfique, il fallait renoncer au bon sens et devenir un diable. Son immense silhouette menaçante se dessinait au loin depuis la muraille. Ses sous-fifres de sang maudit paraissaient invisibles, surement masqués par la quantité impressionnante de poussière soulevée par les déplacements de leur maître absolu. Quoi qu'il en soit, il approchait et bientôt il serait là pour sonner le début d'un massacre planétaire ou d'une libération de la source du mal.
Les longs pics de Lavos situés au sommet de son immense carapace étaient à moitié camouflés dans une atmosphère diabolique. Des nuages d'un rouge sanglant teintaient le ciel, ces messagers d'une pensée cruelle et impartiale grondaient depuis le désert et répandaient leurs furieux éclairs sur le sol aride.

Sérhya, prête à toute éventualité, s'était changée de sorte à pouvoir prendre part aux festivités. Elle portait une grande robe de nécromante verte-foncée et violette protégée par une armure légère aussi sombre que la nuit mais resplendissante de par ses magnifiques reflets de lumière assombris. Greedy, sa fidèle "Besace Ensorcelée", ne la quittait plus, fermement attachée à sa ceinture et aussi statique qu'un objet conventionnel.
Dans sa main droite, la Sorcière de renom tenait le tome "Mantra" dans lequel est consigné tout son savoir accumulé au fil des années. Sa petit fille s'agrippait à sa main libre et pressait le pas pour ne pas ralentir sa mère visiblement stressée par les évènements.
A travers les splendides couloirs du palais, la Reine rencontra une domestiques très appréciée par Yurius. Vêtue comme une servante, une robe noire et blanche aux extrémités en dentelles avec des collants tout aussi sombres, ses longues oreilles trahissaient ses origines elfiques. Une légende raconte qu'elle fût trouvée et sauvée par le Roi dans un monde cauchemardesque nommé le "Rêve Agité", suite à cela, dépourvue de famille et d'amis, le Roi lui accorda une place dans son immense demeure royale ainsi que le titre de "Chef domestique" de son humble résidence. Aucun doute que cette femme aimait son sauveur et Sérhya détestait cette idée d'hébergement. Toutefois, Yurius ne lâchait pas prise et restait catégorique à ce sujet. Malgré elle, Sérhya finit pas accepter en jurant à son époux qu'elle les tuerait tous les deux si jamais il commettait un adultère, et de la manière la plus atroce qui existe en insistant bien sur ce mot terrifiant sorti d'une bouche capable de psalmodier les pires malédictions possibles. Pour sûr, Le Roi lui-même ne s'y risquerait pas et de plus il adorait sa femme, y compris son sale caractère.
Cette fameuse domestique aux cheveux châtains se baptisait "Elenna" et souriait en permanence, tout comme la fille de la Reine. Ses grands yeux bleus fixèrent Sérhya avec une petite touche de crainte mêlée à du respect. La Stratège s'arrêta à sa hauteur et Elenna la salua dignement comme le ferait une servante devant sa Reine.


Elenna, la voix chargée d'inquiétude : Ma Reine, je suis honorée de vous voir. Nous nous sommes permis, en raison des évènements actuels, de fermer les issues du palais suivant votre méthode prescrite. Personne ne pourra accéder au palais ou quitter les lieux sans votre autorisation ou celle de notre Seigneur.

"Notre Seigneur". Sérhya plissa les yeux suite à cette fin de phrase mais se tût à se sujet. Le sablier du temps se s’arrêterait pas et la Sorcière ne pouvait pas se permettre de faire de longues remontrances à ses sujets par jalousie. Ryanne plongeait son regard dans le vide, son livre ancien en mains, l'air songeur.

Sérhya, glaciale : Je vois. Je n'ai pas de temps à perdre et je ne peux pas me permettre d'emmener ma fille sur les remparts en ma compagnie. Je te donne l'ordre de la surveiller et de la protéger. En toute logique, elle ne risque rien ici mais nous parlons d'une princesse et tout est possible. Raison pour laquelle j'exige que Arenthor, Juge de la cité et combattant aguerri, se joigne à toi pour cette mission. Est-ce bien clair ?

Elenna parut surprise, agréablement ou non, nul n'aurait su le dire. Ryanne la regarda dans les yeux et la vue de la servante souriante l’encouragea à esquisser un sourire identique au sien. La petite fille appréciait la compagnie de la domestique et les deux s’entendaient merveilleusement bien, ce qui agaçait encore plus la Reine mais, là encore, elle devait faire avec.

Elenna, étonnée : A vos ordres, Ma Reine. Je suis à votre entière disposition. J'y cours de ce pas.

Elenna tendit la main vers Ryanne tout en conservant son sourire légendaire et son air rassurant. Sérhya observa sa fille hésitante et lui fit signe de la tête de se presser. La Reine paraissait prête à en découdre avec n'importe qui, une tension palpable identique à celle du Conseil des Ombres se répandait dans les couloirs du palais. Elle regardait dans une direction spécifique par intermittence, comme si quelque chose n’allait pas ou ne devrait pas se trouver ici. Sans la questionner à ce sujet, la petite princesse prit la main de la domestique en jetant un dernier regard inquiet à sa mère.
Le duo s'apprêtait à partir à la recherche du Juge Arenthor quand une voix déchira soudainement ce bref instant de silence. Un garde visiblement très fatigué et assis sur une chaise luxueuse devant une table identique d'un blanc immaculé manifesta sa présence d'une manière désagréable. Des cernes incroyablement profonds ornaient son visage quasi-inexpressif avec des joues aussi creusées que celles d'un squelette. En clair, il donnait l'impression d'être en fin de vie malgré un âge raisonnable, un paradoxe inquiétant.
Il se trouvait exactement où Sérhya jetait des regards à intermittence.


Garde Éreinté, observant le groupe : Comme c'est troublant de voir une stratège aussi douée à la tête d'un peuple de Mortels condamné à la destruction. Tôt ou tard, même les plus sages finissent par payer leur traîtrise. N'est-ce-pas, "Ma Reine" ?

Elenna s'arrêta aussitôt en observant le garde puis la Reine. Il restait quelqu'un dans le palais et cet individu étrange est passé inaperçu. Pourquoi lui parlait-il sur ce ton ? Et de quelle "traitrise" pouvait-il bien parler ?
Sérhya, sans même regarder sa servante, s'adressa d'une voix forte et glaciale.


Elenna, dans l'incompréhension : Ma Reine, je... ?

Sérhya, avisant le garde d'un air effrayant : Ne t'excuses pas et cours auprès du Juge. Je m'occupe de cet individu. Ne te retourne pas, ne me scrute pas et ne t'arrêtes sous aucun prétexte.

Sans prendre le temps de répondre, Elenna courut en tenant Ryanne par la main. Le garde ne semblait nullement inquiété par cette agitation et respirait calmement. Il reste muet un court instant et entreprit de formuler une phrase.

Garde Éreinté, immobile : Comme par le passé, pas la moindre once de surprise dans ton regard, juste un air froid et oppressant. T'ai-je manqué ? J'imagine que tu connais mon identité à travers cette marionnette ? Je suis-

Sérhya, l'interrompant aussitôt : Suffit. Je sais qui tu es. Il n'existe qu'un être capable de mentionner le mot "Traitrise" en ma présence. Et non, tu ne m'as pas manqué, loin de là. Je n'ai guère de temps à perdre avec un individu de ton acabit.

Sans lui laisser le temps de faire le moindre geste, le garde répliqua à son tour sans craindre pour sa vie.

Garde Éreinté, feignant l'euphorie : Te connaissant, tu t'apprêtes à me brûler vif. Ce serait tellement dommage. Ce corps est déjà presque mort, juste le temps de converser un peu avec mon ancienne alliée débordée par les évènements. Le prompt réveil de notre semblable dont je suis le responsable.

Dans une posture ringarde et hautaine, le garde regardait ses ongles le menton levé avec dégoût. Sa main pourrissait lentement et noircissait à vue d’œil.
Sérhya s'approcha du garde avec méfiance, ses propos éveillèrent sa curiosité. Qui serait assez fou pour précipiter la venue d'une tel désastre sur cette planète ? Et surtout, comment cela a t-il pu arriver ?


Sérhya, d'une voix terrifiante : Pauvre fou. Tu viens d'ouvrir la boîte de Pandore ! J'ignore comment tu t'y es pris, mais par ta faute le monde va sombrer. Tu ne pourras jamais contrôler le Démon de la Destruction ! Il devient de plus en plus puissant en fonction du nombre des victimes assimilées ! Tu...

Le garde décrocha les yeux de sa main nauséabonde et observa la réaction de la Sorcière en esquissant un large sourire sadique. Il se délectait de ce spectacle. Une première victoire pour lui qu'il savourait sans se soucier de la situation. Sérhya serrait les dents de rage.

Garde Éreinté, avec nonchalance : Je me moque du destin de FireStone. Cette planète est vouée à une disparition prématurée. Un cycle éternel de guerre, de souffrance et de peine.
Ne t'inquiète donc pas. Lavos est freiné par ma volonté, pour le moment. Il est certes sur le point de briser ses chaînes mais comme il s'est aussi intéressé à toi, très chère collègue, ses flammes de la désolation ne sont pas prêtes de s'abattre sur ce monde. De sa propre volonté, il veut tuer la Démone Antique de la Séduction et toute sa petite famille avant le reste. Un simple caprice de sa part. Il aurait tout aussi bien pu utiliser mon énergie absorbée durant ces dernières années pour vous exterminer dès son réveil, mais il n'en fit rien.
Ce monstres est d'une intelligence remarquable. Il se délecte de la souffrance des mortels et accumule de la puissance comme tu viens de me le dire. Lavos est décidément plein de ressources ! Peut-être souhaite t-il te dévorer et obtenir tes facultés démoniaques en récompense ?

La main du garde tomba en poussière. Il l'observa brièvement et soupira.

Garde Éreinté, sans trop de conviction : Ce corps est aussi fragile que celui du marchand ambulant ayant "vu le sol s'agiter sous ses pieds de manière suspecte". Navrant, vraiment. Je ne le remercierai même pas de l'autre côté.

Sérhya, tout comme l'escomptait le garde souriant malgré son état de délabrement prononcé, écarquilla les yeux en signe d'étonnement. Tout était calculé dans l'ombre. Une dangereuse journée dirigée par une entité dérangée. Un plan macabre dans le but de détruire FireStone ? Non, ce n'était que la partie émergée de l’iceberg. La Sorcière de renom ouvra son tome maléfique d'un brusque mouvement de la main, prête à faire taire le garde possédé.

Sérhya, d'une voix menaçante : Tu es donc l'éminence grise dissimulée derrière cette calamité... Je ne peux pas croire que tu souhaites seulement détruire cette planète comme Lavos. Je suis persuadée que tu n'es pas venu m'annoncer cela sans avoir une idée derrière la tête. Parle, et vite. Ta folie me répugne déjà.

Garde Éreinté, faisant la moue : Que de mots dures après tant d'années de séparation ! Toujours aussi prévoyante. Tant que je me tiens ici devant toi, rien n'arrivera à ton peuple. Le Démon de la Destruction ralentira sa course et ton armée disposera d'un laps de temps supplémentaire pour se préparer à mourir. Je sais : il m'arrive de faire preuve d'une bonté excessive envers mes ennemis !

Sérhya inspira profondément pour garder son calme et ne pas faire usage de son tome dans le but de faire taire une bonne fois pour toute cette foutue marionnette macabre bavarde. Elle se retient et le laissa s'exprimer, un regard sombre posé sur un corps en putréfaction.

Garde Éreinté, satisfait de la réaction de Sérhya : Bien. Tes propos à mon encontre s'avèrent exacts. Malgré ce passé déplaisant et notre collaboration rompue par ta trahison, je vais te faire une proposition alléchante pour une démone de ton calibre. Tâche de bien écouter ce cadavre puant qui te sert d'interlocuteur.
Tout d'abord, un petit épisode nostalgique de mon existence ô combien intéressante !
Combien de fois me suis-je lamenté en te voyant entre les mains de Yurius, ce souverain de la race des "Chevaliers Phénix", nos pires ennemis ? Toi, destinée à donner ta vie pour tes congénères afin d'accéder à "l'enfer sur terre" ! Tous mes projets, anéantis par ta fourberie, ce retournement de veste aberrant ! Je me suis mis mille fois à jurer à ton encontre. Ta mission parmi les nôtres était de tuer Yurius, mais tu as choisi de sauver ta misérable peau et d'échapper au destin des "Tyry", ta famille maudite disposée à servir d'offrande ! Proprement scandaleux pour une personne de ton rang !

La Garde frappait frénétiquement la table blanche, la noircissant avec sa chair pourrie et écœurante. Son poing s'éclata sur la table dans une gerbe de sang infâme. Sérhya l'écoutait en tapant du pied, nullement impressionnée par ce corps périssant ou par la colère du damné. Elle semblât plus impatiente de connaître l'objectif de son interlocuteur plutôt que de penser au passé et à ses anciens alliés.
Le garde se redressa et continua son histoire.


Garde Éreinté, reprenant son souffle : Ma haine s'est accrue quand j'ai appris que tu aimais ce roi au point de lui donner deux fils ! "Neru et Orhyzon". L'un aussi saint qu'un ange et l'autre aussi sombre qu'un démon. Deux fils, deux nouveaux ennemis issus d'une sorcière capable de tout ! Je bouillais de rage. Malgré le côté démoniaque de cet "Orhyzon", je n'ai jamais réussi à me servir de lui dans mon propre intérêt et je me suis aperçu bien vite qu'il se moquait éperdument de sa lignée. De plus, il n'est jamais parvenu à éveiller le don propre aux "Tyry" qui sommeille en toi. La fameuse "Corruption Originelle". Bref, d'une inutilité totale et d'un désintérêt profond. Honnêtement ? La conquête était ma seule consolation jusqu'à ce que l’imprévisible se produise...

Le Garde afficha un air dément, effrayant visage déformé par un manque flagrant de vitalité. Sérhya recula vivement la tête en réfléchissant à la suite de son histoire. Qu'est ce qui pouvait bien précéder les deux frères ? la réponse était évidente.

Sérhya, figée par cette révélation : Espèce de salaud...

Garde Éreinté, se gaussant : Viendrais-tu de comprendre la suite ? Bien évidemment, il s'agît de ta fille ! Votre destin est lié ! Malgré les gênes répugnantes des "Chevaliers Phénix" de son père, elle est vouée à être sacrifiée ! Son sang... Sa Corruption... Tout concorde. Sacrifice, Sacrifice, Sacrifice !
Une fois la petite en ma possession, je trouverai un portail démoniaque et je l'ouvrirai pour rendre la vie à mon armée de démons soumise à mon commandement. Nul ne pourra plus rien contre moi. L'enfer se répandra sur toutes les terres. Non pas le monde mais l'Univers entier sera mien ! Ha Ha Ha Ha Ha !

De la Corruption sous forme de vapeur s'éleva de la silhouette de la Reine. Une colère sans précédent anima chacun de ses mouvements.

Sérhya, décidée à en finir : Une annonce qui creuse ta tombe. Tu ne poseras jamais ta main sur elle. Jamais !

Garde Éreinté, se levant brusquement en titubant avec un regard dément : Tu as le pouvoir de changer les choses, traîtresse ! Livre-moi ta fille, pactise avec moi et tu sauveras ton peuple ! Une fois les portes de l'enfer ouvertes, je soumettrai Lavos à ma volonté. Il fera partie intégrante de mon être ! Je serai votre Univers à tous ! Réfléchis bien à tes actes car c'est ta dernière chance de me suivre. D'habitude, je n'accorde jamais une seconde chance à qui que ce soit, mais je dois reconnaître que tu n'es pas n'importe qui.

Sérhya s'immobilisa un instant et soupira bruyamment. Son interlocuteur haussa un sourcil en signe d'incompréhension et d’impatience.

Sérhya, d'une voix forte : Ma réponse est et restera la même. La voici, sinistre ordure !

Un brasier violet engloba le garde sur le point de tomber en morceaux et de finir en cendres. Dans le processus, il garda la tête haute et un sourire effrayant.

Garde Éreinté, d'une voix rauque : Tu périras donc... avec ton peuple.

La Sorcière de renom ne croyait pas un mot de l'émissaire du mal. Il ne désirait pas la rallier à sa cause mais bel et bien se venger. Sa stratégie était simple, convaincre la Reine qu'elle n'aurait aucune chance face à Lavos qui est en plus épaulé par un marionnettiste sournois et calculateur. Faire étalage de sa puissance, de son intelligence et de ses projets macabres pour la fragiliser et l'effrayer. Au détriment d'une attaque surprise pendant l'assaut du Démon de la Destruction, il s'est permis de prévenir la Stratège afin de lui rappeler le triste et terrible destin de sa lignée : Une Offrande inestimable pour obtenir les rênes d'une armée de démons.
Aucun d'entre eux n'est à l'abri nul part, y compris sa propre fille.

D'un air songeur et nostalgique, Sérhya observait le tas de cendres se volatiliser et leva les yeux vers le ciel assombri par l'arrivée imminente du fléau de ce monde aux portes de Burnadine.
De façon drastique, la situation tourna du gris au noir : elle paraissait soudainement bien pire qu'elle ne l'était déjà.


- Fin du huitième épisode-
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime17.08.15 11:33

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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime17.08.15 12:47

J'ai une idée - voir même plusieurs - pour la suite, mais le temps me manque. Pourtant, le prochain chapitre aura de l'importance et je me dois impérativement de le rédiger. Au moins avant la fin du mois. Because \'SISI\' Fouette-moi si j'échoue dans mes prévisions.
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MessageSujet: Re: Ombres du Passé   Ombres du Passé Icon_minitime

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