Et voici... Le dernier chapitre!
Pendant son voyage vers Welgaia, où se trouvait apparemment le médaillon de Léhran et donc son âme, Léhran insuffla en Kami toute son expérience du combat et de la guerre. Ainsi, Kami devint un stratège aguerri en un temps record… Mais Léhran n’avait fait ça que par pur intérêt personnel. Après tout, c’est Kami qui devait aller le libérer…
« Ainsi… Le médaillon est gardé par les angis ?
-
Pas tout à fait. Les dieux ont jugé que Welgaia était la meilleure cachette pour le médaillon, même si les angis ne sont pas à leurs ordres. Il est gardé dans la Cathédrale de la Souffrance… Un lieu parfait pour garder mon âme, ma foi. Je suppose qu’il n’était pas possible de stocker un artefact jugé aussi maléfique dans un lieu saint.-Léhran… Je me demande, pourquoi est-ce que j’irai libérer ton âme ?
-
As-tu vraiment le choix ? Je peux aussi te torturer mentalement jusqu’à ce que tu craques, prendre ainsi le contrôle de ton corps, et…-C’est bon, je vais le chercher, ton médaillon, ça suffit ! »
Le catalyseur d’Alpha approchait de Welgaia. Il volait littéralement à travers le cosmos, complètement indifférent au vide spatial, à l’apesanteur et tous ces phénomènes auxquels aucun être vivant normal ne pourrait survivre.
«
Kami, je tiens à te demander quelque chose, moi aussi… Crois-tu vraiment que je serais capable de prendre le contrôle de ton corps à mes fins personnelles ?-Non, parce que tu sais pertinemment que je vais te servir.
-
Oui, c’est vrai, mais même si tu décidais de retarder ma libération, je ne tenterai pas l’impossible en volant ton corps pour accélérer les choses.-Pourquoi ?
-
Comme tu l’as dit, je sais pertinemment que tu vas me servir. Et une fois que tu l’auras fait, je te récompenserai.-Quelle raisons aurais-tu de me récompenser ?
-
J’ai une énorme dette envers toi. Sans toi, je n’aurai jamais pu caresser l’espoir de revenir parmi mon peuple un jour.-Soit. »
Kami se posa sur Welgaia, la Cathédrale de la Souffrance se dressait devant lui. Elle semblait sortir de terre, ayant fait souffrir le sol lui-même en le déchirant pour s’élever hors des souterrains lors de temps immémoriaux. Bien sûr, ça n’était pas possible : Une quelconque cathédrale, est-elle déjà sortie de terre, comme venue des Enfers ?
Non, bien évidemment.
La grande double porte du monument chaotique s’ouvrit, faisant passer la lumière du jour qui éclaira une troupe d’angis devenue à moitié folle à cause de l’enfermement. Ils virent une patate maculée de gouttes de sang et de plumes rougies du même liquide pénétrer la chapelle.
Leur instinct bestial, réveillé par leur folie, les poussa à se jeter sur Kami. Mais ce dernier n’allait pas se laisser arrêter par quelques anges fous.
«
Alpha : Ordalie. »
Les êtres ailés prirent tous feu, se tordirent de douleur, avant de s’effondrer, morts et calcinés. Leur tueur s’avança, avant de s’arrêter sur une mosaïque, sur l’injonction de l’ange déchu.
«
Kami, c’est là-dessous. »
Kami mit un étonnant coup de poing sur les petits carrés qui formaient la mosaïque. Elle éclata, et il retomba sur ses jambes, dans une espèce de caverne.
Mais il était attendu. Les angis, déjà prêts, les armes hors du fourreau, se jetèrent sur lui.
«
Alpha : Ablation. »
Ils lâchèrent tous leurs armes en même temps, ayant perdu l’usage des bras. Le responsable se fraya un chemin au milieu d’eux, qui tentaient vainement de le repousser à coups de pieds, de dents ou de tête, mais il les transperçait chacun leur tour d’un rayon d’énergie, impitoyable.
Enfin, il finit par arriver dans une petite crypte. Il était maculé de sang, séché et frais. Il empestait l’hémoglobine, d’ailleurs. Normal, quand on arrache le cœur de ses ennemis. Mais à ce moment-là, son attention était fixée sur les deux êtres devant lui.
Jan et Gabriel. L’Ange Sorcier et l’Ange Guerrier. Derrière eux, posé sur un support fait d’une pierre inconnue, se trouvait le médaillon de Léhran, accroché par des chaînes à la roche.
« Désolé, esclave de l’Archange, commença Gabriel, ton voyage s’arrête ici.
-Vous n’êtes pas les vrais Gabriel et Jan. Je peux me défaire de vous facilement.
-C’est vrai, nous sommes des clones, continua Jan. Mais quelle importance ? Nous sommes presque aussi forts que nos originaux. A un contre deux, tu ne t’en tireras jamais.
-
Ils ont raison ! Malheureusement ! Libère moi, vite ! »
Kami, en proie au stress, ne vit pas Gabriel foncer sur lui. Il lui planta un javelot en plein cœur. Le catalyseur cracha du sang et tomba à genoux.
« Trop facile. Jan, termine-le. »
Tandis que Jan récitait son incantation du Nagalfar, la sphère noire pompeuse d’énergie qui commençait à apparaître au dessus du héraut de Léhran, ce dernier refusait de s’avouer vaincu si vite. Il devait réussir. Pour Léhran.
«
Alpha : Karma !... »
La sphère noire du sorcier disparut instantanément. Kami en profita pour se relever sans attendre, et fonça vers l’autel où reposait le médaillon.
« {zut!} ! Il a annulé la magie de Lumière, Ténèbres, Force et Chaos ! s’exclama Jan.
-J’en fais mon affaire ! répondit Gabriel.
-Tu peux toujours courir, stupide ange ! »
Une nouvelle fois, Gabriel attaqua le magicien aux yeux bleus. Une seconde blessure serait fatale. Mais ce dernier avait prévu le coup, cette fois-ci.
«
Alpha : Résistance. »
L’épée avait transpercé le torse de Kami. Mais lorsqu’elle fut retirée, aucun trou ne se présentait dans le torse de la victime. Alors, l’Ange Guerrier baissa les yeux. Il vit un gouffre béant au niveau de son cœur.
«
Alpha : Sanglant. Alpha : Dégénération. »
Le catalyseur prononçait machinalement le nom de ses sorts. Il était fier, ivre de pouvoir, un sourire carnassier ornait ses lèvres. Gabriel vit que le sang jaillissait de sa poitrine comme l’eau jaillit d’une bouche d’incendie détruite. Jan fonça vers lui, et le soigna.
Du moins, c’était le but premier. Le sort précédent du possesseur d’Alpha inversa le sort de soin. Une explosion ravagea la cage thoracique du clone déjà salement blessé, et barbouilla de sang son compère qui avait tenté de le sauver.
Kami, profitant de la diversion, arracha sans problème le médaillon de l’emprise des chaînes qui le liaient au roc. Il remarqua alors que la roche comprenait des tonnes de runes destinées à retenir Léhran dans son médaillon. Et pourtant, rien ne se passait. Alors, son torse fut transpercé par la lame de Gabriel.
Jan, malgré ses pitoyables talents d’épéiste, n’avait eu aucun mal à empaler son ennemi avec la lame de son défunt ami.
Et, à son tour, il fut empalé. Par une main, droite, dure comme le fer. Retour de flamme. Kami, à moitié mort, assistait à tout cela. Alors un visage se pencha au-dessus du sien.
« Andouille ! Utiliser un sort qui transforme les sorts de soin en sorts qui tuent… Je ne vais pas pouvoir te soigner dans ces conditions. Pas tout de suite. On va devoir… »
Il vit que l’être n’avait qu’une seule aile. Alors il s’évanouit.
Lorsqu’il se réveilla, il était allongé dans de l’herbe verte. Ses blessures avaient été soignées. Il se redressa, et vit Léhran contempler les plaines de Welgaia.
« Il semble que je sois à nouveau coincé sur Welgaia. Ironie du sort ! Juste quand j’avais réussi à ressusciter.
-… Comment vas-tu faire ?
-Ne t’en fais pas. Je trouverai bien un moyen. Je vais me réincarner dans un héritier Patatewalker, ça devrait largement être suffisant… Et possible.
-Que vas-tu faire, maintenant ?
-Je vais reconquérir mon Empire, ça ne paraît pas évident ?
-… Qu’est-ce que
je vais faire ?
-Tu ne dépends plus de moi. J’ai une dette envers toi. Je t’ai sauvé la vie, mais tu m’as sauvé de bien pire, alors on n’est pas encore quitte. Ecoute. Vis ta vie comme tu l’entends. Tu n’entendras plus jamais ma voix résonner dans ta tête. J’ai retiré la partie de mon âme qui était encore en toi. »
Kami étouffait, il était submergé par le chagrin. Il n’en revenait pas lui-même, il était triste que Léhran le laisse ! Il avait prit l’habitude de cette présence rassurante, paternelle. Mais…
« Kami, maintenant que tout est terminé, chacun doit partir de son côté, et accomplir les objectifs qu’il s’est fixé. J’ai un peuple à mener, et toi un peuple à éduquer. C’est donc ici que nos routes se séparent. »
Léhran ne laissa même pas à Kami le temps de le pleurer.
Il était parti.
Kami se releva. C’est vrai, il avait un peuple dont il devait s’occuper.
Il se dirigea vers la Terre.