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| L'affaire du Whitemail | |
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+4Wolf Diabolo Hannibal Elyfinthiel 8 participants | |
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Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: L'affaire du Whitemail 16.04.12 4:57 | |
| Salut tout le monde ! Pour une fois, je vous propose une histoire que j'ai écrite. Je l'ai fait dans le cadre d'un concours de nouvelles de mon université, mais au final je ne l'ai pas terminée dans les temps... En tout cas, je la propose toujours ici, sous les feux de vos critiques acérées Ne vous inquiétez pas, vous n'avez que le "premier" chapitre, mais je finirai la fic... Pour la bonne raison qu'elle est déjà terminée chez moi %D Je la poste sous forme de feuilletons, pour que la lecture soit plus agréable, et pour pas que vous ayez à tout lire d'un coup (25 pages au final, quand même). Aussi, vous trouverez de nombreuses références à PW. On n'oublie pas d'où l'on vient... De toute manière, bonne lecture ! L’affaire du Whitemail
Plume à la main, encrier à portée, papiers en quantité suffisante, empilés au centre. Le menton sur une main, John rêvassait. Il avait été engagé une semaine auparavant par la Gazette du Bernacle, le quotidien le plus en vue du pays. Très intéressé par « la spectaculaire redécouverte du Livre Pourpre », l’éditorialiste en chef lui avait fait comprendre que son récit serait grassement rémunéré. C’était son but, son rêve, d’être payé pour ses articles faits aux quatre coins des océans. Mais il avait un doute. Un soupir après l’autre, il se remémora la chaîne des évènements qui l’avait amené à cet instant… Tout autour de lui, le monde remuait. Haut, bas, haut, bas… La faim creusait son ventre, la soif transformait sa langue en cuir. Pourtant, il était cerné d’eau. Et les mouettes le narguaient, à plonger puis remonter avec un poisson dans le bec. Depuis un jour et demi, il dérivait sur l’océan, coincé dans la coquille de noix qui lui servait de barque. Pourtant, son épopée avait plutôt bien démarrée. Il avait embarqué sur un navire, le Clémentine, qui devait avancer vers l’Ouest, terre de toutes les aventures. Hélas, dès le premier soir, il eût des soucis avec l’un des hommes d’équipage. À cause d’une sombre histoire d’alcool frelaté, ils en sont venus aux mains. John s’en serait merveilleusement bien tiré, si les autres marins ne lui étaient pas tombés dessus pendant la bagarre. Il faut dire que briser le nez du commandant de bord n’était pas la meilleure idée qu’il pût avoir en haute mer. On l’assomma, et pendant son inconscience, on le tira sur l’une des barques du navire. Il fut mis à la mer en pleine nuit, et laissé à son destin. Il se réveilla le matin. Et depuis, il attendait, scrutant l’horizon pour repérer une côte quelconque. Il avait passé la journée à guetter, avant de tomber, épuisé par la faim et la soif. La nuit, il tentait de se repérer à l’aide des étoiles. Mais le ciel, capricieux, tirait un voile de nuage, rendant l’orientation impossible. Le matin du deuxième jour, il restait prostré par terre, priant pour un miracle. Qui lui arriva sous la forme d’un bateau pirate. John avait baroudé un peu partout depuis sa jeunesse. Pourtant, il ne put s’empêcher d’admirer l’un des plus grands et majestueux navires qu’il n’eût jamais vu. Sans doute que la faim, la soif et l’attente d’un miracle devaient modifier quelque peu sa vision des choses. Mais ce navire, c’était quelque chose. C’était une sorte de frégate, en moins baroque. Deux mâts supportaient une série de voiles, les différents cordages réalisant une œuvre arachnéenne dans les airs du voilier. Sur les côtés, deux rangées de trappes, renfermant les canons. À la pointe, un éperon sculpté, représentant une déesse des vents portant une longue vue. Sur le plus haut des deux mâts paressait une vigile, qui se réveilla d’un coup en apercevant le naufragé. Il cria une série d’ordonnances, qui ne parvinrent pas jusqu’aux oreilles de John. Peu après, une chaloupe vint l’accoster. Certes, sur le moment il était méfiant. Mais sa position étant des plus délicates, il monta dedans, et accepta avec gratitude le breuvage fort qu’on lui servait. Il fut monté sur le pont, et présenté au capitaine. Il se figea de stupéfaction. Le capitaine ressemblait à tout sauf à un chef de pirates. Apparence noble, air raffiné, cheveux blonds mi-longs rattachés en queue de cheval. Le visage avait des traits fins d’un prince ou d’un comte, les yeux étaient d’un bleu qui ferait pâlir d’envie le ciel, et le maintien, mi-décontracté, mi-sérieux, présentait une personnalité habituée au pouvoir et au commandement. Mais plus que tout, il se dégageait de ce personnage une assurance et une aura de sympathie qui lui auraient ouverts les portes du pouvoir dans n’importe quel autre milieu. Il sourit, présenta sa main et dit : « - Fint. Capitaine Fint. Vous pouvez m’appeler Fint, comme les autres. » John, mal assuré devant son sourire sincère, prit la main tendu. « - John Whettleton, journaliste-reporter sans emploi. Je tiens à vous remercier sincèrement de m’avoir… - Un journaliste ! » Les yeux du capitaine avaient brillés à ce mot. « - Comme ça, vous êtes un homme de lettre. Quel bon hasard vous amena à croiser mon chemin, monsieur Whettleton ? » John lui résuma en quelques mots sa situation, et implora la clémence du capitaine. Malgré ses airs, il restait commandant d’un navire de brigands, comme en attestent les deux sabres croisés qui ornent le drapeau du pavillon. Mais le capitaine ne semblait nullement attiré par la perspective de remettre à l’eau le poisson qu’il venait de pêcher. « - John, ne vous inquiétez pas. En réalité, votre arrivée me facilitera grandement la tâche. J’avais besoin d’un homme comme vous, capable de mettre par écrit les aventures fabuleuses du Capitaine Fint et de l’équipage de l’Aelin ! Qu’en dites-vous, Whettleton ? Vous sentez-vous les épaules assez grandes pour accomplir cette tâche ? - J’accepte avec joie ! Avez-vous des archives, des livres de bord ? Ou souhaitez-vous que je me base sur le récit de vos marins ? - Pour être franc, John, vous n’aurez pas besoin de tout ça. Je vous demande juste d’ouvrir vos yeux, de nettoyer vos oreilles, et d’être attentif. Car l’histoire que vous écrirez, vous allez la vivre. Vous partirez avec nous à la recherche de l’un des derniers grands trésors du Globe, le Livre Pourpre ! » | |
| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 20.04.12 0:07 | |
| Deuxième partie !
Et voilà comment John fut embarqué dans l’aventure. Le Livre Pourpre, c’était la relique d’un ancien empire qui s’était effondré par l’arrivée de barbares. Il avait été retrouvé il y a cinq siècles par une expédition de l’ancienne famille régnante, puis, avec les luttes intestines et la Guerre des trois Jonquilles, il fut de nouveau perdu. On raconte qu’un petit groupe d’aventurier s’en est emparé pour le mettre en lieu sûr. Depuis, de nombreuses rumeurs ont circulées, racontant mille et un emplacements pour le trésor. Le retrouver était une folie, une douce utopie partagée par une poignée de pirates rêveurs, dont faisait partie le Capitaine Fint.
Il n’était pas le plus extravagant personnage de l’Aelin. Son second, Kalsian, était le stéréotype même du marin de toujours. Large comme trois hommes, haut comme deux, capable, disait-on, de mettre KO un ours d’un coup de poing (ce qui lui avait valu une belle éraflure au torse dans sa jeunesse), il gérait l’équipage d’une main de maître. Si sa mère était l’océan, son père devait être la tempête. Mais c’était également un amateur de flute et de sculpture. À côté, l’agent de liaison terrestre, Hector, tenait de l’oxymore. Mince, de taille moyenne, au teint pâle, il parvenait à se déplacer d’un bout de la coque à l’autre sans qu’on le remarque. Mais sur terre, c’était à lui que revenait la charge de trouver les meilleurs marchandises au meilleur prix. Avec un sens aigu des affaires et de la négoce, il s’était rapidement constitué un influent réseau de tous côtés de l’océan. Mais le plus impressionnant, restait encore le Capitaine. Si Kalsian menait l’équipage au jour le jour, Fint était le gant de velours qui permettait de faire tourner la machine. Il imposait le respect à chacun des membres de l’équipage, qu’il connaissait tous par leur nom. Eux, en revanche, ne savaient rien de lui. Tout ce que l’on savait, c’était que le Capitaine s’était lancé en mer il y a une dizaine d’années, abandonnant derrière lui son ancienne vie. Depuis, il parcourt les océans à la recherche des trésors les plus fabuleux. Fint n’était probablement pas son vrai nom, mais c’est comme ça qu’il s’est fait connaître à travers le globe. D’est en ouest, on commençait à chanter ses exploits.
« - Terre en vue ! Terre à l’horizon ! » Leur première étape fut la ville touristique de Whitemail. Lové au cœur d’une baie à l’extrémité ouest du continent, sa plage et ses monuments datant de l’ère impériale attirent les touristes de tout le royaume. Mais plongé dans l’obscurité, dans des cavernes à peine creusées par la main de l’homme, au flanc de la montagne, ce lieu était également le repère de pirates en quête de corvettes à subtiliser, et d’agences de trésor aussi fiables que le sourire d’un ambassadeur. C’est dans cette partie qu’accostèrent l’Aelin et son équipage. « - Équipage, prenez vos aises pour la nuit ! On repart demain à l’aube. Kalsian, assurez-vous qu’ils ne causent pas trop de grabuges dans les auberges ce soir, il ne faudrait pas que l’on ait les gardes sur le dos. Hector, John, suivez-moi. Une affaire nous attend au cœur de la ville. »
Le « cœur de la ville » était en réalité un labyrinthe de ruelles éclairées de lanternes. Creusées à même la roche de la falaise, et bien qu’à ciel ouvert, les rues ne captaient que peu la lumière du soleil. Les passants devaient prendre garde à ne pas trébucher accidentellement sur un rocher ou un dormeur, quand ce n’étaient pas les pierres qui se détachaient des hauteurs pour tomber sur les crânes des malchanceux. Plus on avançait, et plus l’odeur sentait l’huile brûlée, au fur et à mesure que l’on s’enfonçait dans les espaces exigus. Au cœur de ce dédale, le groupe trouva la devanture d’un magasin fermé. Sans cérémonie, Fint ouvrit la porte, et indiqua d’un doigt aux autres de le suivre.
L’intérieur contrastait avec la simplicité du dehors. D’énormes tentures habillaient les murs, des tableaux aux cadres dorés les ornaient avec goût. Un amas de babioles en tout genre s’amassait en monticules. Le vendeur, occupé sur une carte, glissa le regard sur les intrus. Il sourit en reconnaissant Fint et Hector, tout en désignant du menton John. « - Un ami, le rassura Fint. Je suis venu pour la carte. - Ouais, j’m’en doutais. On n’vient point rencontrer le vieux Tom pour la causette, non, juste pour causer affaire. Mais vu l’avance que l’aut’ brindille m’avait apporté l’aut’ fois, j’vais pas faire ma mijorée. La v’la, ta carte. Parole que tu trouveras ton bonheur si tu lis bien. » Fint prit la carte qu’on lui tendait, ne faisant pas attention à la mine exaspérée d’Hector. John pensa que ce ne devait pas être la première fois que « Tom » traitait Hector de brindille. « - Comme je le pensais, murmura le capitaine. Tom, encore une fois, vous m’impressionnez. Me dénicher une carte de l’empereur Constant, il n’y a que vous qui en étiez capable. Mais… Quelque chose me dit que je ne suis pas le seul à qui vous faites cette faveur, n’est-ce pas ? - Ouaip gars. T’es pas le seul sur le coup t’sais. Il y a une semaine de ça, je faisais ma sieste quand l’aut’ est v’nu. Tu sais de qui j’parle, hein ? Morryton. » Hector jura entre ses dents, Fint resta impassible. Mais John fronça les sourcils. Il aurait aimé intervenir, mais il ne connaissait pas suffisamment les protagonistes que pour se permettre d’intervenir. « - Parbleu, vous ne vous êtes pas gênés pour nous attirer des ennuis, Capitaine. » Hector ne semblait pas avoir la même retenue. « - C’est quand même le plus grand pirate de la côte ouest, est, et même nord et sud en fait. Et rappelez-vous, l’affaire des antilopes. Vous vous êtes fait doubler en beauté, ce coup-là. Ce n’est pas pour être pessimiste, mais… - Ne t’inquiète pas, Hector. Tom, est-ce que sir Morryton vous a demandé une carte de l’empereur Constant, lui aussi ? - Ouaip, et bien payée, qui plus est. Seulement, le vieux Tom n’a qu’une parole, c’est comme ça qu’il survit au milieu des requins. J’lui ai sorti que j’en avais point, comme ça. Oh, mais tout en politesse ‘savez, je tenais à ma tête aussi. Mais v’là, j’l’ai renvoyé à une de mes connaissances, et y’a tout à parier qu’il a lui aussi déniché la même carte que vous. - Cela ne pose pas de problèmes… murmura Fint. Tom, merci pour votre aide. Prenez le reste de ce que je vous dois, augmenté d’un petit bonus. Pour avoir su tenir votre langue à mon sujet auprès de Morryton, bien sûr. » Le clin d’œil qui suivit signifiait tout.
« - Qui est ce « sir Morryton » ? » John avait retrouvé la parole une fois à l’extérieur. « - Un vieil ennemi du Capitaine Fint, répondit Hector. Tu sais, le genre ennemi pour la vie, nemesis, double maléfique, tous ces trucs. Tu le connais sûrement, il est pas mal connu dans la région. Mais tu as sans doute plutôt entendu parler d’un « Barbe Frousse », d’un « Sabre de Sang », d’un « Comte de Hauteville ». Tous ceux-là, pour le grand public, ça représente la bande des pires pirates des mers. En réalité, toutes ces identités ne sont que le masque d’un même homme, Morryton. Il a déjà croisé notre route pas mal de fois, toujours en notre défaveur. Le plus souvent, on s’en sortait grâce au Cap’taine, mais d’autres fois on se faisait chiper notre trésor sous le nez. C’est un pirate de chair et de sang, qui a le métier dans la peau. On dit qu’il est né sur un bateau corsaire en train de couler. C’est qu’une légende parmi d’autres, mais toujours est-il que s’il en a après le Livre Pourpre, on est mal. - Je te l’ai dit, ne t’inquiète pas Hector. » Le Capitaine intervenait dans la conversation. « - Même si Morryton a un coup d’avance sur nous, nous avons tous deux une carte. Et dans le pire des cas, j’ai un agent de contact sur son navire. John, prends bien note de tout ça. Tu auras besoin de tous ces détails pour ton article. » John se demanda s’il était bien prudent de le laisser écrire que Fint pouvait si facilement soudoyer l’un des hommes du pirate le plus puissant de la région, mais il laissa couler.
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| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 27.04.12 20:14 | |
| Le soleil se levait à peine, baignant de ses rayons mirifiques la cité de roche, que Kalsian cria à tout le monde de s’activer. « - En avant bande de moules ! Même les bernacles aux pieds de ma grand-mère avanceraient plus vite que vous ! Si vous voulez pas servir de nourriture aux goélands, z’avez intérêt à vous magner le train, et plus vite que ça ! » John avançait à contre-courant du flux de marins. Il avait dormi sur le bateau, passant la moitié de la nuit à écrire ses impressions dans son journal de bord. Hector l’avait emmené faire la tournée des bars au début de la soirée, mais il fut incapable d’aller au-delà du troisième, ayant dépensé la totalité de sa bourse en alcool et en jeux. John avait dû le porter jusqu’au navire, se demandant comment un tel génie du commerce pouvait se laisser dilapider ainsi son argent. Il atteignit la cabine du capitaine, encore dans les brumes automnales du sommeil, quand la porte s’ouvrit brutalement, le mettant face à une femme dont la beauté surpassait celle de la déesse des flots. Enfin, c’est ce qu’il lui semblait. Fint sortit de la cabine à sa suite. « - Ah, John, comment vous portez-vous, ce matin ? J’ai cru entendre que la nuit a été longue pour notre agent de commerce, vous avez bien fait de le ramener. À propos, je vous présente… - Sa nièce, Yhla. Ravi de vous rencontrer, monsieur John. » Son sourire était désarmant. « - Yhla est effectivement ma nièce. Ma… sœur, l’a envoyée ici pour qu’elle respire le grand air, et qu’elle vive une de ces aventures dont nous avons le secret. John, surveillez-la de près, je vous prie. Je ne voudrais pas qu’elle passe malencontreusement par-dessus bord. » Le regard de Fint était étonnamment sévère, et il s’empressa de les quitter. « - Regardez-le, ce cher oncle ! Toujours à se faire du souci pour moi, mais vous savez, au fond, je sais que c’est parce qu’il aime sa nièce adorée. » John ne savait que répondre. Certes, la fille possédait des cheveux blonds à peu près de la même teinte que ceux de Fint… Mais là où son oncle possédait des yeux bleus océan, sa nièce les avait vert mélèze. Leurs visages avaient une ossature différente, Yhla ayant le nez droit et fière là où celui de Fint était aquilin. Mais pour le reste, ils possédaient la même capacité à charmer leur auditoire, même si c’était d’une façon tout à fait différente. « - Je n’ai jamais entendu parler d’une quelconque famille que posséderait le Capitaine… - Oui, il est très peu bavard sur le sujet. Mais vous savez, ma mère me parle souvent de lui, malgré qu’il ne passe que rarement à la maison. Mais j’ai décidé de lui faire une petite visite surprise. Comme ça, je pourrai perfectionner mes talents de comédienne pendant le voyage. » Le sourire qu’elle lança à John le désarma complètement. Il préféra céder à la facilité, et croire l’histoire de cette fille. En lui, son âme de journaliste lui disait de se méfier des apparences, mais un battement de cils fit disparaître le sentiment.
La première partie du voyage se déroula sans accrocs. Les mouettes accompagnaient le navire les premiers temps, puis disparurent au fur et à mesure que le vaisseau quittait les côtes. Quand il ne participait pas aux corvées quotidiennes, John s’appuyait sur les rambardes et observait la mer. Il se demandait s’il avait bien fait d’accepter de suivre cet homme si noble, mais aussi si mystérieux. L’idée lui passait parfois qu’il aurait dû rester à Whitemail. Mais sans un sous en poche, et sans scoop à proposer, il n’aurait pu survivre bien longtemps. En plus, il commençait à s’attacher aux personnes à bord. La veille, il avait discuté longuement avec Hector de la manière de récupérer l’argent dépensé en ville. Il avait déjà essayé de vendre des rations supplémentaires de nourriture en cachette, mais quand Kalsian l’a appris, il a failli le pendre par les chevilles au mât. Une autre fois, c’est le marin qui faisait la vigile qui a été à deux doigts de le jeter par-dessus bord, suite à une partie de cartes où Hector avait misé des sommes astronomiques qu’il ne possédait pas encore. « - Cent pièces ! Il me suffit de cent pièces, et à la prochaine escale j’en ramène le triple. » Si John n’en doutait pas, lui-même était sans le sous, il ne pouvait donc que raisonner Hector lorsqu’il échafaudait des plans trop ambitieux. D’autres fois, il trainait sur le pont avec Yhla. Au fur et à mesure qu’ils conversaient, il se rendait compte qu’elle devait venir d’un milieu de haute noblesse. Passionné par la littérature, elle ambitionnait une carrière d’écrivaine, si elle échouait à devenir comédienne. Elle lui racontait des anecdotes, l’entretenait de la philosophie des anciens impériaux, ou lui apprenait à jongler avec des oranges. Si John était sous le charme, quelque part dans son esprit restait une mise en garde lancinante. Ainsi, la jeune fille ne parlait jamais de sa famille, et encore moins de ce qui pouvait être en lien avec son oncle. À peine le sujet était-il évoqué, qu’elle le balayait d’un geste de la main et d’un sourire, l’air de dire « - Pas la peine de nous préoccuper avec ça ! ».
Un jour, John vint dans la cabine de Fint, ayant reçu une convocation de Kalsian le matin même. Lorsqu’il entra, Fint était en pleine discussion avec un autre marin. Il le renvoya à ses quartiers, et s’entretint seul à seul avec le nouvel arrivant. « - Bonne journée, John ! J’espère que le voyage se passe bien pour vous ? - À vrai dire, je m’attendais à ce que la vie de pirate soit plus… Mouvementée. Jusqu’à présent, l’ambiance est plutôt détendue. - Il faut dire que nous n’avons de pirates que le nom. C’est par convenance, pour éloigner les Clippers royaux trop curieux ou les autres navires pirates. Nous sommes plutôt un groupe… D’aventuriers, dirons-nous. Des chasseurs de trésor, redressant les torts où nous les croisons. - Mais comment parvenez-vous à financer votre équipage et vos stocks de vivre, dans ce cas ? - Certains trésors très rentables, des services rendus à des particuliers, un bon capital personnel, et surtout, un gestionnaire très efficace. Même s’il engloutit facilement sa propre fortune, monsieur Hector se montre toujours prudent quand il s’agit de nos fonds. » À ce moment, la porte s’ouvrit, et Kalsian entra, suivi d’Yhla, d’Hector, et de trois autres marins, que John savait haut placé dans la hiérarchie de ce navire. Fint se leva pour prendre la parole. « - Bien, merci à tous d’être venus à cette réunion. Nous sommes ici pour clarifier certains points, et dresser un aperçu de notre situation. Monsieur Finnigan, la terre est-elle en vue ? » Finnigan était le marin à la vigile, qui surveillait les terres le jour et calculait la position du navire par rapport aux étoiles la nuit. John avait déjà discuté avec lui, et il appréciait plutôt cet homme petit mais costaud, traînant toujours avec sa longue vue. « - Elle est en vue Capitaine ! Nous atteindrons ce soir la destination.
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| | | Hannibal Hannibal Khan
Nombre de messages : 6321 Date d'inscription : 24/11/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 28.04.12 0:00 | |
| *lit et adore les références à PW* | |
| | | Diabolo Knight of Zero
Nombre de messages : 21947 Age : 30 Localisation : Nabata Date d'inscription : 12/04/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 28.04.12 2:04 | |
| La nièce d'Ely est une mouette. On en apprend des choses. | |
| | | Wolf Espada Vagabond
Nombre de messages : 1846 Date d'inscription : 20/06/2010
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 28.04.12 9:03 | |
| Très bien écrit, c''est super plaisant à lire. La suite ! : ) | |
| | | Elyfinthiel Elfe
Nombre de messages : 9292 Age : 31 Date d'inscription : 29/11/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 28.04.12 14:12 | |
| Merci pour vos commentaires La suite viendra, mais pas maintenant | |
| | | Diabolo Knight of Zero
Nombre de messages : 21947 Age : 30 Localisation : Nabata Date d'inscription : 12/04/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 28.04.12 15:55 | |
| Si j'ai pas la suite aujourd'hui je te teins en brun et je t'arrondis les oreilles. | |
| | | Elyfinthiel Elfe
Nombre de messages : 9292 Age : 31 Date d'inscription : 29/11/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 03.05.12 19:15 | |
| - Où arrivons-nous, cette-fois ? » Celui qui avait pris la parole était un homme grand, mince, arborant une voyante moustache. Il regardait d’un regard méprisant John, ne comprenant manifestement pas son utilité à cette réunion. « - Clem, nous atteignons notre premier indice. À flanc de montagne, se trouve un cabanon isolé. Certaines légendes le prétendent hanté, d’autres qu’il daterait du premier Déluge. Toujours est-il que nous y trouverons une indication quant à notre prochaine destination. - Quel genre d’indication ? » C’était le troisième marin qui avait pris la parole. De ce que John en savait, il s’occupait des « relations extérieures », et gardait toujours son chapeau fétiche, même pendant son sommeil. Fint se contenta d’un demi-sourire. « - Nous saurons quand nous l’aurons trouvé. »
La montagne se détachait, haute, solitaire, au milieu de l’océan. Le soleil levant dorait son côté d’une teinte rouge royale, tandis que la chaloupe traversait la baie. Le navire était resté de l’autre côté, Fint n’emportant que John et quelques hommes de confiance. Arrivé au pied, ils cherchèrent pendant quelques minutes, avant de trouver une sorte d’escalier géant menant à une hauteur impressionnante. « - Une ancienne cascade », commenta Kalsian. « - La rivière quittait le sommet de la montagne pour se déverser par ce passage, créant cet escalier. Je vous parle de temps immémoriaux, avant que la mer ne recouvre ce lieu et que la rivière s’assèche. » Fint acquiesça. « - La cabane se trouve légèrement en hauteur, à flanc de montagne. Nous monterons jusque-là, puis vous attacherez tous ces cordes autour de vous. » John regarda autour de lui pendant la montée. La vue était magnifique. Le soleil se levait sur la forêt en contrebas, éveillant la vie de ce petit écosystème. Il se demanda comment les flots pouvaient avoir recouverts cette surface, et à quoi ressemblait cet endroit des millénaires avant. Puis son regard se posa sur Yhla, et, tout en observant la montée régulière de la femme, il se demanda pourquoi personne ne s’étonnait de sa présence parmi l’expédition.
Deux heures plus tard, ils atteignirent la cabane. Sa présence dans ce lieu si désolé tenait plus de l’absurde que d’une quelconque logique humaine, bien que la vue permettait de dominer l’océan du regard. Elle était située sur une avancée rocheuse, ce qui donnait l’impression d’une coquille de noix suspendue à une branche d’hêtre. Tous s’attachèrent comme ordonnés. Ils enroulèrent les cordes autour de leur taille, puis attachaient les cordes à des rochers. John ne put s’empêcher de s’étonner : « - Pourquoi sacrebleu mettons-nous ces protections ? Ce n’est qu’une cabane que je sache ! - Fiez-vous à mon oncle. » Yhla était passé sans prévenir derrière lui. « Il sait mieux que quiconque comment obtenir ce qu’il veut. Et si certaines précautions vous paraissent superflues, n’oubliez pas que pour lui elles-sont vitales. » L’assurance de ces propos, dans la bouche de cette jeune fille, glacèrent le sang de John. Que savait-elle d’autre à propos de… « - On entre ! » Comme si elle interrompait sciemment ses pensées, Yhla le poussa en avant. John se retrouva à l’intérieur de la cabane, juste derrière Fint.
À première vue, elle n’avait rien d’exceptionnelle. Elle était meublée sobrement. Une table occupait l’espace central, imposant sa masse au reste de la structure. Trois chaises, parfaitement rangées, étaient disposées autour. Sur le côté gauche, un âtre éteint. Sur le côté droit, une grande fenêtre fermée par des volets. Enfin, au fond, un petit secrétaire, avec un miroir faisant face à l’entrée.
Fint fit un pas en direction de celui-ci, quand l’univers explosa. On entendit une explosion énorme venant du sol, puis le plancher craqua, tout comme le sol en-dessous. Les objets tombèrent des étagères, le miroir explosa au sol, la table fit une dangereuse embardée pour danser avec la chaises. « - Vite, on repart ! » cria Fint. John se rua à l’entrée, trop tard. Le plancher se déroba sous ses pieds, alors que le plafond suivait. L’ensemble s’engouffra dans un énorme fracas de bois brisé, et toute la structure sur laquelle reposait la cabane alla s’écraser en contrebas, une centaine de mètres plus bas.
Au final, ne restaient que les membres de l’équipage, suspendus par leurs cordes de sécurité aux rochers plus haut. John tenta de se remettre du choc. Il venait de voir la cabane et le piton rocheux sur lequel elle tenait s’écraser dans la mer. Lui-même n’était vivant que grâce à un miracle. En tournant la tête, il aperçut Fint gesticulant avec sa main. Une fontaine d’étincelles en sortaient, tournoyaient autour du groupe puis retournaient à leur source. À côté de John, Yhla semblait s’amuser follement. « - Tu as vu John ! Tu crois qu’on pourra recommencer ? »
Ils eurent du mal à retourner sur le sol, mais ils finirent par y arriver. Et au milieu de la journée, ils étaient de retour sur le bateau. Tout l’équipage se pressait autour du groupe expéditionnaire. Ils avaient vu l’effondrement de la cabane, et étaient soulagés de voir leur chef sain et sauf. « - Mais qu’est-ce qui a causé de foutu bordel ?! » Kalsian hurlait littéralement dans la cabine du capitaine. « - Vous vous rendez compte que vous avez failli y passer ? - Tout était sous contrôle. » répondit Fint. « - Et cela a permis de confirmer que nous sommes sur le bon chemin. - Comment ça ? » John se sentait mal à l’aise. Il sentait qu’il n’aurait pas dû assister à cette dispute entre un capitaine et son second, mais Fint leur avait interdit de s’éloigner de lui tant qu’ils n’étaient pas parvenus en haute mer. « - Cette cabane n’a pas explosée par hasard. Elle était piégée. Nous étions attendus, manifestement. - Vous voulez dire… - Oui. Morryton nous a précédés. Et s’il nous a précédés, cela veut dire que les indications que nous possédons sur la direction à prendre sont exactes. Nous allons dès maintenant nous rendre à la prochaine étape. - Vous vous rendez compte que s’il nous a piégés ici, il pourra sans doute nous piéger à la prochaine étape également ? » Fint ne répondit rien, et la discussion s’arrêta là. Tout le monde rentra dans ses quartiers.
« - Tu ne crois pas qu’il s’est moqué de nous, le Fint ? Il savait que la cabane était piégée, mais il nous a quand même emmenés là ! » Appuyé sur la rambarde, John était assez énervé contre le capitaine. Cela faisait trois jours depuis l’accident, et le capitaine était resté muré dans ses appartements. « - Je te l’ai dit, il sait toujours quoi faire. » Yhla regardait le rivage, apparemment impassible. « - Et de plus, c’est un assez bon magicien que pour se permettre ce genre de choses. - Oui, ça aussi d’ailleurs ! Pourquoi personne ne m’a prévenu que le capitaine était un mage ? Pourquoi cela ne semble surprendre personne, d’ailleurs ? Les mages d’un tel niveau ne courent pas les rues ! - En attendant, sans sa magie, tu te serais pris les gravats de la maison sur le coin de la figure. » Elle tourna sa figure, afin de pouvoir voir John droit dans les yeux. « - Écoute, même s’il te paraît mystérieux, le capitaine est un homme digne de ta confiance. S’il t’a emmené avec lui, c’est pour que tu puisses rapporter au mieux le récit de cette aventure. Tu devrais plutôt être fier qu’il te fasse autant confiance, alors que tu n’es qu’un inconnu. »
« - Ne t’en fais pas, il a plus de ressources que nécessaire. » Hector semblait affirmatif. « - S’il faut s’occuper des ressources de quelqu’un, ça devrait plutôt être des miennes. J’ai pas réussi à trouver un seul marin qui accepte de m’emprunter sa paye une fois sur terre. Tu crois que la petite blondinette, Lila, accepterait ? Elle semble avoir pas mal de moyens, elle aussi. - Yhla, tu veux dire ? - Peu importe, t’en penses quoi ? - Elle n’est pas du genre à marcher dans ces combines. Enfin, je pense. Je n’arrive jamais à savoir ce qu’il se passe dans sa tête… - Sacrebleu, si je ne trouve personne, je vais être obligé de… » Un sourire illumina le visage d’Hector. « - Mais bien sûr ! » John secoua sa tête. « - Quelle que soit ton idée, je te conseille de l’abandonner aus… » Mais le comptable était déjà parti.
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| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 13.05.12 4:11 | |
| « - Vous m’avez appelé ? » John entrait dans la cabine du capitaine. Bien qu’il soit déjà venu plusieurs fois, il était toujours frappé de l’extrême originalité du lieu. Les murs étaient tapissés de cartes du monde ou de cartes au trésor, elles-mêmes remplis de points et de ficelles entre elles. Les bibliothèques, rangées sur les côtés, débordaient d’ouvrages divers et variés, qui pouvaient tout autant parler de la « Métaphysique de l’essence du mana » que des « Paysages du pays de Caan : mers et rivières ». Au sol, un tapis au motif sophistiqué donnait à la pièce une teinte de pourpre. Les écoutilles, toujours ouvertes, donnaient sur la mer immense. Au plafond, une représentation du système solaire tournait, actionné par un quelconque mécanisme magique. Le soir, les étoiles commençaient à apparaître, positionnées selon le lieu géographique où se trouvait le bateau. Enfin, un petit bureau occupait le centre de la pièce, avec un siège, où était majestueusement assis Fint. Devant lui, une grande carte dépliée, avec diverses pièces d’échec disposées dessus. « - En effet ! Je tenais à vous donner quelques explications concernant le voyage en cours. Vous savez, comme ça vous pourrez mieux décrire votre aventure. Tout d’abord, j’espère que cette petite mésaventure sur l’île précédente ne vous a pas trop troublé ? » John ravala sa salive. Il se rendait compte qu’il faisait face à un mage de haut niveau. Il préférait ne pas savoir ce qu’il pouvait lui faire. « - Eh bien, c’était un peu mouvementé… Et je ne vois pas vraiment pourquoi nous vous étions nécessaires, si vous étiez capables de gérer la situation seul… - Ah, John ! Dis-toi que toutes les personnes qui m’ont accompagné étaient nécessaires. » John se demandait en quoi Yhla pouvait bien lui servir dans ce genre d’expéditions. « - Mais à votre avis, John, en quoi était-ce important que nous allions dans cette cabane ? - Vous l’avez dit, cela nous a permis de confirmer que nous étions dans la bonne direction, non ? - Oui, mais pourquoi ? » John se taisait. Il n’y avait pas vraiment réfléchi jusqu’à présent… « - J’avoue n’en avoir aucune idée », finit-il par dire. « - Excellent ! Avouer ne pas savoir est toujours une bonne chose. Tiens, regarde. » Fint sortit un livre à reliure de velours de son bureau, et le posa devant John. « - Ce livre te semble-t-il particulier ? - Non, hormis qu’il semble très ancien… - Il appartenait à Olobaid le Sage. Il faisait partie de l’expédition qui a caché le Livre Pourpre après la Guerre des trois Jonquilles. La cabane que nous avons visitée était la sienne. Il l’a occupé vers la fin de sa vie. Là-bas, devait s’y trouver un précieux indice concernant l’emplacement du trésor. - Mais ça veut dire… - Si tu veux dire qu’en réalité, Morryton le savait et donc qu’il nous a doublés, indiquant sans doute que lui aussi est en possession du journal d’un des expéditionnaires, et que sa tentative d’exploser tout indice pouvant nous y mener est en réalité un aveu que ce qui est indiqué dans mon journal est vrai, si tu penses tout ceci, alors je suis d’accord avec toi. » John en resta bouche bée. « - Alors nous allons dans la bonne direction… - Nous allons dans la bonne direction. » Fint sortit sa montre à gousset de sa poche. « - Et je te conseille de ne pas t’aventurer sur le pont, ce soir. »
« - Navires ennemis à l’horizon ! » Le cri perça l’air, malgré le grand vent qui se préparait. Tout le monde s’activa sur le pont. Kalsian hurlait les ordres, on retirait le couvercle des canons, on s’arma d’armes à feu. On avait reconnu les armoiries du « Comte de Hauteville ». « - Le sale bernard l’hermite ! » hurlait Kalsian. « - Il sait qu’on est sur ses pas, donc il nous envoie ses sbires ! Virez à bâbord, montrons-leur de quel bois on se chauffe sur l’Aelin ! » Le navire vira de bord, et tira une première salve de projectile. Les boulets fendirent l’air, et, même s’ils ratèrent leur cible trop éloignée, les navires ennemis étaient prévenus. « - Ca n’ira pas », maugréa Hector, « - Ce sont des Galions face à nous. Notre navire est bien armé, mais on ne peut rien contre deux navires mieux armés, plus résistants et plus peuplés. » « - De plus, la tempête se lève » renchérit John. « - Je ne veux pas paraître alarmiste, mais notre situation semble désespérée… - Ah, tu crois ça ? » Yhla venait d’apparaître, ayant bien du mal à se frayer un chemin à travers la cohue de marins. « - Dois-je te rappeler sur quel navire tu es, et qui le dirige ? » « - Avec tout le respect que je lui dois, même le Capitaine Fint ne pourra nous sauver de cette situation, miracle ou pas. Hector, tu en dis quoi ? » Mais Hector semblait absorbé par autre chose. Le regard perdu au loin, il admirait l’avancée des Galions, à travers les tirs de canon de l’Aelin. D’un coup, il se réveilla, et se rua à contre-sens de la foule « J’ai une idée pour mon problème d’argent ! », laissant un John dépité et une Yhla perplexe.
Alors, Fint sortit sur le pont. Et John vit à l’œuvre un phénomène impressionnant. À peine se tenait-il au centre de ses marins, que ceux-ci se calmèrent petit à petit. La cohue s’éteignit d’elle-même face à cet océan de quiétude. Bientôt, on n’entendait rien d’autre que le bruit de la tempête qui se préparait. « - Ne nions pas ce qui nous arrive. » furent les premiers mots du capitaine. Tout le monde était suspendu à ses lèvres, John compris. Il se rendit compte que ce qui reliait tous ces hommes à ce capitaine était plus que la solde accordée à terre. Il s’agissait d’un lien d’homme à homme, d’être humain à être humain. Cet homme seul parvenait à rassurer une centaine de marins par sa seule présence. Ils le suivraient jusqu’au bout du monde. « - Nous sommes un équipage de personnes loyales et expérimentées. Mais ne nous voilons pas la face. Sir Morryton n’a pas lésiné sur les moyens pour nous éliminer. Cela nous prouve une chose cependant : nous nous rapprochons du but ! » Une vague de « ouais ! » « t’as raison ! » et autres « Morryton la morue ! » fusa. Fint attendit la fin pour continuer. « - Nous avons encore une chance de nous en sortir ! Mais cette chance, nous ne réussirons à la saisir que si nous restons braves jusqu’au bout. À 3 miles d’ici, au sud-est, se trouve un passage : le Détroit du Requin. Il longe un ancien volcan sous-marin. L’Aelin peut l’emprunter : nous avons un navire agile, qui pourra se faufiler à travers les récifs. Les Galions de Morryton n’oseront nous poursuivre là-bas. » Malgré son charisme, son annonce n’enchanta guère. On connaissait la réputation du Détroit du Requin parmi les marins : « dix de perdu, un de rescapé ». La superstition régnait fort que les dieux avaient délaissés cet endroit de l’océan aux démons abyssaux. « - Nous n’avons pas d’autre espoir. »
Ce furent ces mots qui motivèrent les troupes. D’un coup, tout le monde retourna à son poste. On tira les canons pour les rentrer, et on calfeutra toutes les ouvertures qui avaient été causées par les prémices de combat. L’Aelin vira de bord, et alla en direction du Détroit, tandis que le vent soufflait de plus en plus fort. Bon nombre de marins se signèrent selon les multiples dieux du panthéon. John lui-même songea à le faire, bien qu’il ne vit pas comment un dieu pouvait interférer sur ce genre de situations. Kalsian, tenant la barre, avait enlevé le haut de sa tenue. Des tatouages parcouraient son corps.
On entendit un « ouf » de soulagement lorsque les Galions cessèrent la poursuite. La tempête s’était levée, et l’équipage avait jugé préférable d’abandonner le navire à sa perte certaine. La pluie battait drue, et rendait le pont extrêmement glissant. John tentait de retrouver des têtes connues, mais il ne parvenait à distinguer personne dans la tempête. Il entendit un cri suivi d’un gros « plouf », mais la pluie absorbait les sons, et il ne savait d’où il venait. Il ne pouvait qu'espérer pour qu’aucun de ses amis ne tombe à l’eau.
Il y a des vents qui, après avoir sifflé dans nos oreilles, résonnent pour le reste de l’éternité dans notre âme. Le vent qui soufflait ce soir-là faisait partie de cette espèce légendaire. On disait que, les jours où ces tempêtes se levaient, les dieux des vents et des eaux se rencontraient sur les eaux. John n’avait aucune raison de rester sur le pont, à dire vrai, il aurait été plus logique pour lui de rentrer à l’abri à l’intérieur. Mais le spectacle qui se déroulait sous ses yeux était à la fois trop magnifique et trop terrible que pour s’en détacher. Le navire était entré dans la bouche du requin. Sur ses côtés, distants d’à peine quelques centaines de mètres, les premiers récifs pointaient hors de l’eau, faucheuses menaçantes surgissant des gouffres béants de la mer. Plus le bateau avançait, plus les récifs se rapprochaient. La pluie se transformait en déluge, et si ce n’était l’incroyable cohésion de l’équipage, le bateau aurait déjà sombré à ces premières secondes.
Autour de lui, des marins craquaient. Ils lâchaient leur occupation, et frappaient sur le sol, paniqués. Il entendait tout autour de lui des « Je t’appelle Aquarion, dieu des océans et du vent, j’implore… » et des « Ô déesse des courants Aquariel, fais que… ». Les récifs devenaient si proches qu’on aurait pu les toucher, tandis que l’eau soulevait la frégate comme une vulgaire algue. Soudain, la brume se leva, et engloutit le vaisseau. John sut que tout était perdu. Il pressentait le début de la fin. Une fois dans la brume, un bateau, quel que soit son équipage, n’avait plus aucune chance…
La voix de Kalsian déchira les airs : « Je fais appel à toi, ô Dieu tout puissant des océans, dévoreur d’équipages, Kraken impitoyable. Je fais appel à toi, océan, pour nous guider sur tes flots tourmentés… » Contrairement aux autres prières, celle de Kalsian possédait une puissance particulière, touchant l’âme. À travers la brume, John voyait que les tatouages du second brillaient intensément. « - Il fait appel aux Esprits. », glissa Yhla derrière lui. John se saisit : « Mais qu’est-ce que tu fais sur le pont ! - J’y suis bien plus à ma place que toi tu ne l’es. » se contenta-elle de répondre. Alors que John allait la prendre pour la ramener à l’intérieur, un immense vent le cloua à terre. La mer sembla se calmer, bien que le bateau continuait à voler sous l’effet des vagues. Fint monta sur le mât, sans que personne ne le remarque. Au sommet, ses mains se mirent à briller intensément, tandis qu’une sorte de halo diaphane recouvrait le navire. Au même moment, celui-ci heurta de plein fouet un récif, provoquant une immense panique parmi l’équipage. « - Gardez votre calme ! Par les dieux, continuez ! » hurlait Kalsian.
Puis, ce fut le calme. Après plusieurs heures interminables, la brume se dissipa, et le vaisseau se retrouva en pleine mer.
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| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 18.05.12 12:01 | |
| Lorsque John se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. De ce qu’il pouvait voir du haut de son emplacement, ils avaient échoués sur une île. Autour de lui, les hommes d’équipage semblaient tout aussi perdus. Se retournant, il vit alors Yhla qui s’approchait de lui, portant un plateau garni de fruits et d’une tasse de café. John lui fit les yeux ronds.
Elle lui raconta qu’après la tempête, le bateau avait dérivé, mi-guidé par le vent, mi-guidé par la magie de Fint, pour les quelques miles qui restaient. Un des récifs avait détruit une partie du vaisseau, mais le capitaine, grâce à une sorte de bouclier magique, avait permis à la structure de ne pas sombrer. Dès que le vaisseau eut atteint l’île, le mage s’effondra, terrassé par la fatigue. On l’emmena donc voir la prêtresse, qui… « - Attends attends, l’interrompit John, quelle prêtresse ? - La prêtresse qui demeure dans cette île, bien sûr. Fint ne t’as pas mis au courant ? Notre prochaine destination était l’île de l’Opale, où vit la prêtresse du dieu Firianòn. - Non, je n’étais pas au courant ! - Peu importe. En tout cas, Kalsian aussi avait besoin de repos, alors le commandement temporaire a été livré à Clem. Mais la prêtresse est venu nous parler tout à l’heure, nous assurant que le capitaine s’est rapidement remis de sa fatigue. - Tant mieux pour lui. Et Hector, comment va-t-il ? - L’agent des finances, le gringalet là ? Il va bien, il est parti fouiller l’île en quête de produits à vendre aux marins. Mais je ne vois pas ce qu’il pourra vendre, la nourriture et la boisson nous étant offerts par la prêtresse elle-même. »
John atteignit rapidement la maison de la déesse. Apparemment, un petit village vivait sur cette île, se nourrissant de pêche et de la végétation luxuriante. Leur village était miroitant, car la plupart de leurs objets étaient faits à partir d’opales, que l’on trouvait en abondance dans les mers de la région. Combiné au soleil du midi, cela créait une lumière aveuglante, ce qui faisait que la plupart des habitants faisaient la sieste à ces heures-là.
« - Nous t’attendions. », lui annonça la prêtresse quand il frappa à sa porte. À l’intérieur, il vit Fint et Kalsian discutant avec Clem. « - Ah, John ! » fit le capitaine. « - Je suis content que tu aies survécu. J’espère que tu sauras restituer fidèlement l’ambiance de la nuit dernière dans tes écrits. - Mon lord, l’interrompa Clem, je ne sais pas si… - N’ayez pas d’inquiétude, vieux grincheux. Nous nous en sommes tous sortis indemne, soyez-en heureux. John ? Savez-vous ce que la prêtresse vient de me dire ? » John repensa à l’homme qu’il avait entendu plonger pendant la tempête, avant de répondre : « - Non, pas vraiment. - Comme je l’escomptais, nous tenons le bon bout. L’expédition du Livre Pourpre était passée par ici cinq siècles auparavant. Ils ont ensuite pris la direction du nord, vers le cœur du continent et la mer intérieure. Et le plus beau, c’est que ce satané sir Morryton ne nous a devancés que de deux semaines. Même si l’écart est important, il nous reste une chance. - Vous comptez toujours partir à la poursuite du Livre ? Malgré l’état du bateau ? Je veux dire, capitaine, toute l’aile ouest est réellement détruite ! Je ne vois pas comment nous pouvons la réparer dans des temps raisonnables. » Là, le capitaine lui fit l’un de ses clins d’œil désarmant. « Tu verras. »
Tout l’équipage était réuni sur la plage, y compris Kalsian et Fint, ce dernier accompagné par la prêtresse. Tout le monde entourait Yhla, qui dessinait un immense cercle sur le sable. On avait disposé des troncs d’arbre autour de l’épave de l’Aelin, et, malgré les talents magiques du capitaine, personne ne s’attendait à ce qu’il puisse réparer la frégate. Alors la petite… « - Attention les yeux ! » Elle frappa dans ses mains, puis sur le cercle. Des éclairs magiques surgirent du cercle, impressionnant la foule. Alors, les troncs d’arbre se décomposèrent littéralement, tandis que la coque du bateau se reconstituait lentement. Finalement, elle paraissait comme neuf, tandis qu’Yhla s’écroulait de fatigue. La prêtresse se dépêcha de lui apporter des mangues et du thé sucré.
« - Donc comme ça, toi aussi tu es une magicienne ? » John ouvrait des yeux remplis de perplexité. En deux jours, il avait vu plus de manifestations magiques que dans toute sa vie. Et, encore tourmenté par les images de la veille, il appréhendait de se remettre à flot. « - Disons que je me débrouille. » Yhla fit un de ses autres sourires pleins de charme, et John laissa tomber. « - Tiens, ce n’est pas ton ami Hector là-bas ? » John se retourna. « - En effet, c’est bien lui. Et il arbore un large sourire. »
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| | | Diabolo Knight of Zero
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 18.05.12 14:51 | |
| Gritbibi ! Alchimie ! Gritbibi ! Alchimie ! | |
| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 31.05.12 20:32 | |
| Le navire était sur le point de repartir. Le soleil se couchait au crépuscule, donnant au village une teinture de rouge et d’orange. John regretta de devoir quitter le village si tôt. Il se dit que la nuit, les étoiles devaient se refléter sur les toits des maisons, et que le village devait s’illuminer autant que le ciel. Mais le capitaine avait absolument envie de repartir, sentant le vent tourner en leur faveur. Et son second avait un don incroyable pour motiver les troupes. « - Comment ça, vous voulez rester un jour de plus ici ?! Et puis quoi, encore ?! Vous savez ce qui arrive aux mollusques qui restent attachés au même endroit ? Ils se font bouffer par les prédateurs ! Vous voulez vraiment n’être qu’une bande de mollusques, après tout ce qu’on a traversé ? Y’en a qui manquent pas de culot ici ! »
Tout bas, Fint et la prêtresse chuchotaient. Le mage secoua la tête, sourit en voyant l’air triste de la prêtresse, puis partit vers son navire. « - Elle ne peut pas le comprendre », commenta Yhla. « - Elle ne sait pas que le capitaine n’a qu’une seule femme dans sa vie. Et même s’il ignore où la trouver, il marche vers elle. » John lui lança un regard curieux.
« - Comment ça, un moyen de te refaire ? - Je te jure, j’ai trouvé le moyen parfait ! Je préfère ne rien te dire, il pourrait te prendre pour l’un de mes complices, sinon. - Je ne sais pourquoi, mais je sens que je ne préférerais rien entendre de plus. » Hector lui fit un clin d’œil. Au même moment, la voix de stentor de Kalsian s’éleva dans les airs : « QUI A OSÉ VOLER MA PAYE ? QUEL EST L’AVORTON QUI A PRÉFÉRÉ PLONGER AVEC LES REQUINS QU’ATTENDRE LA PROCHAINE ESCALE ? » John en resta bouché bée. « - Non… » Hector acquiesça discrètement. « - Je ne peux pas y croire… - Ne t’en fais pas va, il s’en remettra. On n’aura qu’à dire que l’argent a disparu pendant la tempête. Ce qui, au fond, n’est pas si faux… » De nouveau, clin d’œil appuyé.
Tandis que l’Aelin voguait sur les flots, John préféra rester seul dans sa cabine. Il mettait ses notes en ordre, réécrivant tous les évènements de ces derniers jours. Depuis la tempête, il n’avait pas eu le cœur de tout décrire. Il restait encore marqué par les évènements, et priait discrètement à chaque fois qu’il sentait des gouttes dehors, alors qu’il n’était pas croyant en temps habituel. Se replonger dans cette nuit sans fin lui fut particulièrement pénible. Bien que Fint et Kalsian aient assurés que tout le monde était sauf, il n’arrêtait pas d’entendre le cri d’un homme qui se noyait, de revoir les marins qui pleuraient au sol, ou l’immense éperon rocheux détruire une partie de bateau.
« - Me voilà. » Pour John, cette scène avait une impression de déjà-vu. La dernière fois qu’il quittait cette pièce, c’était avec les mots « - Et je te conseille de ne pas t’aventurer sur le pont, ce soir. ». Son naturel prudent et méfiant commençait à reprendre le dessus. Au fond, il ne savait pas de quoi était capable Fint. Qui sait s’ils étaient vraiment à la recherche de ce Livre perdu ? Et si tout ceci n’était qu’un piège ? Mais John ne parvenait pas à comprendre quel en serait le but final. En attendant, le capitaine lui faisait face, une boussole à la main. « - John, soupira-t-il, je vous ai fait venir pour vous expliquer la situation, une fois encore. Mais avant, je dois savoir une chose : Avez-vous confiance en moi ? » Le journaliste avala sa salive. Il préférait ne pas envisager l’hypothèse que Fint puisse lire dans ses pensées. « - Je pense. », répondit-il, prudent. C’était la meilleure réponse qu’il pouvait formuler. Le capitaine sourit, mais d’un sourire plus fatigué qu’à l’accoutumée. « - Il est bon de conserver sa prudence, parfois. Mais moi, j’ai confiance en toi John. Car je sais que, malgré tout, tu es un homme fidèle. C’est pourquoi je vais te raconter ce qui suit… » John dressa l’oreille. « - Jusqu’à présent, j’ai dessiné mon chemin sur la base de deux indices : la carte de Constant, que tu m’as vu acheter à Whitemail. Et le journal d’Olobaid le Sage, que voici. Je pressentais qu’ils étaient authentiques, et que les informations qu’ils contenaient étaient fiables. Cela me fut confirmé lors de notre première escale, la cabane d’Olobaid. Si Morryton a pris la peine de la piéger, ce n’est pas uniquement dans le but de me provoquer, mais surtout pour nettoyer les indices concernant la destination finale. Ce que Morryton et moi ignorons, c’est ce que sait exactement l’autre. » Fint se prit la tête dans les mains. « - Sais-tu jouer aux échecs, John ? » « - Un peu, les bases. » répondit-il. « - Cela suffira. » Fint prit la pièce du roi blanc, et le posa au milieu de la mer australe, au sud du continent. « - Nous sommes ici. » Puis, il prit le roi noir, et le posa au milieu d’un fleuve. « - Selon les informations de la prêtresse, et je la crois, Morryton est ici. » Il montra les deux tours noirs couchées sur la table, près du Détroit du Requin. « - En postant ses Galions à cet endroit pour nous prendre en embuscade, Morryton a révélé deux choses. Premièrement, il savait que l’on passerait par cet endroit précis, donc que nous nous rendrions sur l’île d’Opale. Cela veut dire qu’il croit que je dispose des meilleures informations concernant la location du Livre Pourpre. Il a raison. Deuxièmement, il a révélé que lui-même connaissait le parcours pour l’atteindre, donc que lui aussi disposait d’informations fiables. » Fint se gratta la tête. « - Nous pouvons donc conclure que lui et moi savons exactement où aller et quoi faire. Tu vois cette ville, à l’embouchure du fleuve et de la mer intérieure du continent ? C’est la ville de Phare. C’est la dernière escale avant les îles de la mer intérieure. L’une de ces îles contient le Livre, John. La seule différence entre Morryton et moi, c’est son avance. Cependant… Imaginons un lourd navire, disons, un Galion reconverti pour être à la fois luxueux et efficace. Il a du mal à traverser le fleuve, et se fait coincer par la tempête de la semaine dernière. Au final, il se retrouve totalement échoué, juste avant d’avoir atteint la grande mer. Son capitaine est donc obligé de le faire réparer à ses frais, et de le déplacer jusqu’à la ville la plus proche, Phare. » John demeura perplexe : « - Eh bien ? ». Là, le sourire de Fint s’élargit. « - Regarde bien, John. C’est là que j’ai placé mon Fou. »
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| | | Diabolo Knight of Zero
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 01.06.12 19:23 | |
| Il a placé son Bien-Aimé ? | |
| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 02.06.12 0:51 | |
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| | | Diabolo Knight of Zero
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 02.06.12 0:59 | |
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| | | Chey Sir ès-Lunes
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 04.06.12 0:03 | |
| Allez, demain j'attaque la lecture ^^ | |
| | | Flo Loup Solitaire
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 04.06.12 0:32 | |
| Tu sais quoi? Moi aussi, allez! | |
| | | pogoléon Clovis, Roy Chevelu
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 04.06.12 9:13 | |
| Soyons fous, moi aussi. | |
| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 04.06.12 20:23 | |
| Wah, j'ai doublé mon audience quasiment xD | |
| | | Flo Loup Solitaire
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 07.06.12 8:00 | |
| Bon, je viens de tout lire, et d'une traite, et je dois avouer que c'est vraiment très bien fichu et entraînant. Toutefois, et le diablotin en atestera, je suis très méchant, et je vais, à l'inverse des autres, commenter surtout ce qui va pas, et glisser quelques compliments ici et là. C'est comme ça qu'on apprend, et surtout je pense que simplement corriger ces quelques erreurs feraient d'Ely un écrivain accompli (et méritant du premier prix d'un éventuel concours de nouvelles! <3) Une fois n'est pas coutume, on va commencer par les compliments. L'écriture est passionante. Tu sais tourner tes phrases, y'a un vocabulaire incroyable, des figures de styles très stylées, une certaine construction... bref, on est vite plongé dans l'histoire, et on sent que tu lis beaucoup. J'avais une vidéo en guise de fond sonore, que j'écoutais tout en lisant (PUTAING anglais parlé+français écrit, je sais pas comment j'arrive à faire ce genre de trucs), et rapidement, j'ai oublié la vidéo, j'ai lâché prise, sans m'en rendre, pour me consacrer intégralement à la lecture. Ca, c'est une jolie preuve de ton talent. EN REVANCHE (<le connecteur logique de l'Apocalypse, qui indique le point de non-retour, à partir duquel je deviens le plus salopard de tous les gars qui ont jamais donné leur avis sur quelque chose), il y a quelques problèmes, qui cassent justement cette immersion, et qui entravent un peu le récit dans sa globalité. Le premier que j'ai remarqué, et l'un des plus "graves", c'est l'emploi de formules "lambda", d'expressions appartenant au langage parlé, et qui ne se prêtent guère à l'écriture... Surtout lorsqu'il s'agit d'expressions modernes, et que ton récit semble* se dérouler à une époque éloignée/un monde encore peu développé. ("mettre KO", pour citer un exemple) De la même manière, on a quelques petites maladresses, là encore qui cassent un peu l'immersion ("l'odeur sentait", ça m'a fait rire x)), et de nombreuses, trop nombreuses répétitions. Parfois, c'est clairement de l'étourderie, deux mêmes mots dans la même phrase, bon... Mais il y a des mots qui mériteraient des synonymes, des mots qui reviennent régulièrement, comme "faire", tout simplement, ou "dessus", "dessous", etc. Ca peut sembler trivial comme ça, mais je trouve que ça contraste énormément avec l'écriture très magistrale, théâtrale que tu emploies le reste du temps. Pour finir au sujet de la rédaction en elle-même, il y a aussi quelques incohérences au niveau des temps. Interchanger le passé et le présent. J'ai surtout trouvé ça dans la deuxième partie/chapitre de l'histoire, donc peut-être que t'étais juste KO comme un ours quand tu as écrit cette dernière. =p M'enfin bon, don't get me wrong, globalement, ça reste de l'écriture de grand oufo qui déchire sa grande maman ornithorynque en 48. Maintenant, on passe à l'histoire... Honnêtement, l'histoire, j'adhère. Les récits d'aventure du genre, avec un peu d'action, un peu de descriptions, etout, ça me rappelle ce que j'écrivais quand j'étais au collège (non la comparaison n'est pas qualitative, juste que j'ai toujours aimé ce genre de récits, et que j'écris plus rien depuis longtemps). J'aime beaucoup aussi les personnages, je trouve que l'équipage du bateau est très, très réussi, tu as réussi à donner une vraie personnalité à chaque membre (j'adore Hector, mais j'imagine que tu devais t'attendre à ce que quelqu'un fasse la remarque, je me trompe? x)). EN REVANCHE, et ce qui m'a frappé très vite, c'est le personnage principal. Pour commencer, il y a son nom, qui est... euh... qui est ce qu'il est, j'ai rien contre les "John", les "Johnny" ou les "Jonathan"... mais bon, là encore, ça fait tâche dans cet univers médieval/heroic fantasy*, un peu trop générique, comme nom. Mais c'est un minuscule détail. Non ce qui m'a gêné avec lui, c'est une erreur que beaucoup d'auteurs commettent (y compris J. K. Rowling, par exemple), et qui, je l'accorde, est difficile à éviter lorsque l'on choisit d'utiliser un point de vue interne: c'est qu'il n'est qu'une fenêtre. Il n'a pas de personnalité, il n'a pas d'histoire... il n'est qu'un moyen pour le lecteur de vivre l'aventure. Et oui je reproche aussi cela à Harry Potter, notamment, je ne me suis jamais interessé à Harry pour la même raison. Après... je m'avance peut-être. John a en effet déjà vécu cette histoire, il "raconte" en quelque sorte ce qu'il lui est arrivé. Donc, c'est peut-être un choix scénaristique, et peut-être qu'il va devenir très intéressant vers la fin. Si ce n'est pas le cas toutefois, penses-y la prochaine fois que tu écris une histoire au point de vue interne. Le personnage principal est un personnage comme un autre, il doit aussi être intéressant par ce qu'il est, et non uniquement par ce qu'il vit. (BORDEL HARRY QUOI, C'EST HERMIONNE QUI DEVRAIT ETRE L'ELU) Ensuite, autre chose qui m'a un peu chiffonné... Mais c'est un détail, là encore, vu qu'il s'agit d'une nouvelle. Il manque au moins un bon "chapitre" où John fait connaissance avec l'équipage, et apprend à le connaître. Il est receuilli, et pouf, d'un coup il en fait partie intégrante, sait tout de chacun, parle de la vie en leur compagnie comme d'une routine, et n'hésite pas à se plaindre à tout bout de champ. Un peu "rushed" peut-être, donc, à ce niveau. Le temps, sans doute, ou simplement l'envie de passer directement à l'action. *Enfin, dernier détail, mais qui m'a pas mal dérouté... Pense à bien délimiter, dès le départ, les limites de ton oeuvre. Etablir le cadre, le monde, l'époque ou le climat dans lequel se déroule ton histoire. Parce que même en lisant cela sur PW, sachant qu'il y aurait des clins d'oeils... j'ai pas compris quand le pirate a fait des paillettes avec ses doigts, et j'ai eu un énorme choc quand John a ajouté avec exaspération qu'il "ignorait qu'il était un mage"! xD Moi je pensais que tout ça se déroulait dans un cadre réaliste, voire peut-être dans notre monde, sans magie, Invocations ou autres! Surtout que c'est à partir de là que les allusions au fait que la magie est présente, et tout à fait acceptée, se multiplient. C'est un peu, pour reprendre l'exemple de Harry Potter, comme si, en partant des mêmes bases que dans l'oeuvre original, au moment où Harry est convoqué par Poudlard, il se contentait de dire "ah tiens, je suis un sorcier moi aussi, je savais pas". Je pense que dans ton esprit, tout était déjà établi depuis longtemps, et ça te semblait évident, mais ça ne l'est pas forcément pour le lecteur, et je pense que ça aurait paru encore plus étrange pour les juges si tu l'avais proposé tel quel pour le concours. Voili voilou, c'est tout ce que j'ai à ajouter (dit-il après avoir pondu un pavé de la taille d'un chapitre de l'histoire en question). Je précise tout de même que dans l'ensemble, moi je kiffe et je surkiffe, c'est rare que je me plonge aussi vite et aussi assiduement dans un récit, j'attends avec impatience la suite, malgré tout ce que j'ai pu critiquer. x3 Franchement c'est impressionant, perso je reste bouche bée face à tout ce vocabulaire et cette maîtrise des figures de styles... Waow quoi, c'est la classe. Fin bref, du beau boulot, hâte de lire le reste, tu viens de gagner un fan! <3 Ah et ouais, on écrit "vigie", pas "vigile" quand on parle du membre de l'équipage d'un navire. Just saying. | |
| | | Diabolo Knight of Zero
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 07.06.12 12:11 | |
| Tu es très méchant ! C'est bon, j'ai attesté. Non, sérieusement, y'a pas plus constructif qu'une critique. Quand on est pas trop têtu/arrogant/chiant comme moi, c'est le mieux. - Bro a écrit:
- M'enfin bon, don't get me wrong, globalement, ça reste de l'écriture de grand oufo qui déchire sa grande maman ornithorynque en 48.
Anglais + Ornithorynque + 48 => Je me sens visé... | |
| | | Flo Loup Solitaire
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 07.06.12 13:48 | |
| Ah, désolé de te l'apprendre, mais tu ne l'es pas =p J'ai juste repris et combiné différentes expressions du Hooper (ornithorynque, déchiré sa grande maman, en 48, oufo, etc) | |
| | | Diabolo Knight of Zero
Nombre de messages : 21947 Age : 30 Localisation : Nabata Date d'inscription : 12/04/2006
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 07.06.12 13:55 | |
| Je te rappelle mon pseudo Deviantart qui est Diabolo48 >:C L'ornithorynque je l'emploie souvent aussi >:C Et le franglais aussi >:C
DONC JE ME SENS VISE ANYWAY BLBLBLBLBL | |
| | | Elyfinthiel Elfe
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| Sujet: Re: L'affaire du Whitemail 07.06.12 18:52 | |
| *hug Flo* Merci, c'est ce genre de critiques dont j'avais besoin En règle général, tu me rassures surtout sur les points où j'avais le plus peur (à savoir mon "style", et les personnages). Quand j'ai écrit l'histoire, je n'avais pas spécialement l'impression d'avoir utilisé un style particulier ou des figures de langage, j'ai juste écrit ce qui me semblait le mieux correspondre. Encore une fois, peut-être que j'ai juste pas le recul nécessaire pour juger ça, vu que j'ai le nez dedans. En le relisant, j'avais même l'impression que l'écriture était un peu "quelconque", donc que tu me dises qu'elle est réussie, bah... D'accord, si tu le dis xD Par contre, je retiens tout ce que tu m'as dit à ce niveau. Le fait que j'utilise trop de tournure orales, ça y'a rien à faire, à l'université on me sake sur mes travaux écrits à ce niveau là justement :p Que ce soit les tournures de phrase (élisions, etc.) ou le vocabulaire... Je pense pas y renoncer, mais plutôt que je trouverais des moyens de mieux l'intégrer au récit peut-être, les réserver aux dialogues (pour leur donner un air contemporain), tout en essayant de le mixer avec une manière de parler plus sérieuse... Enfin, je verrai. Pour les répétitions, ça, c'est vraiment un truc que je dois corriger. J'essaye d'y faire attention, mais c'est vrai que y'en plein a qui passent sous mon radar >:C Et les temps, bah... Je tâcherai d'ouvrir mes oreilles au cours de grammaire dorénavant x) Concernant le personnage central, c'est une remarque très pertinente. C'est vrai que je l'ai fais beaucoup trop transparent, à la limite c'est juste un narrateur allégorique qui participe à l'histoire. Quand je l'ai écrit, j'avais en tête une référence précise, les aventures de Sherlock Holmes. Dans celles-ci, Watson (qui partage le prénom de John :p) est un personnage très transparent, afin que le lecteur s'identifier à lui. J'ai sans doute du faire la même erreur, en me disant que John serait un personnage "réceptacle" qui représenterait le joueur. Mais je suppose qu'à l'inverse, mettre l'accent sur les originalités du héros doit permettre au lecteur de mieux s'identifier dans l'histoire en général, donc c'est un bon pari à prendre... Pour l'introduction de la magie, là j'avoue ne pas du tout y avoir pensé, car pour moi c'était claire que c'était un monde "magique", comme tu dis. Mais c'est vrai que j'aurais pu préparer le lecteur à ce "choc", avec des références dans les chapitres précédents, des magiciens dans les rues ou d'autres trucs de ce genre. J'y veillerai la prochaine fois En tout cas merci pour tes encouragements, et encore plus pour tes critiques ^^ Si je liste les points importants à corriger, donc : - Tournures trop orales, à mieux intégrer - Répétitions, mélanges des temps - Personnage principal trop transparent, sans saveur - Bien présenter le cadre général à l'action pour ne pas "choquer" le lecteur (Ah et pour Hector, oui je m'y attendais, c'est un personnage fait pour être sympathique aussi =p) En attendant... Next chapitre | |
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