Tanas II

*sursaute en entendant Chey rire*

*puis fronce les sourcils, comprenant que son vieux partenaire n'est plus vraiment là*

Me tromperais-je en disant que tu es désormais une... Coquille vide ? Sans offenses. Tu n'as simplement plus cette même...

*hésite dans ses mots, ce qui est rare chez l'elfe*

... Cette même vie qui t'animait ?

*secoue la tête*

Je suis encore attaché à toi, Chey. Ou peu importe qui tu es. Ou ce que tu es. Mais nous ne vivons plus dans le même monde, je le vois. Tu es allé bien au-delà de ces anciens maîtres de la Force qui la hantent encore sous forme de fantôme. Je te laisse à ton repos. N'hésite pas à repasser taquiner les terriens si l'envie t'en prenait un jour, tu seras toujours le bienvenu.

*inspire, puis reprend*

Ainsi je lierai mon destin à celui de Cod. Je vais suivre ton conseil : percer le mystère des Sceaux, aller au-delà du voile. Et "collaborer" avec ce vendeur d'esclaves. Pour ce coup, je te fais confiance.

*se relève et se dirige vers le bord du nuage*
*a une dernière hésitation, puis se retourne*

Chey.

Merci pour tout.

Je n'aurais jamais été aussi loin sans toi.

Sois en paix.

*se laisse finalement tomber en arrière, vers le sol*

*sourit à nouveau*

Cela pourrait presque me toucher, mon cousin.
Mais je ne ressens plus rien...
Je viendrai... Si on m'appelle. Mais je crains que l'apport d'un Chey Blanc n'ait que peu d'utilité... Pas plus que celle d'un Fenrir absorbé par les ombres...

*commence à disparaître*

Nos Familles n'ont eu de cesse de s'entraider sur le Vieux Warz...
Il ne tient qu'à vous...
De perpétrer la tradition...

*est déjà invisible*

Vaya con dios.

Il était une fois...

Le Duc Ailé est une sorte de navire spatial gravitant autour de Tanas II. Le restaurant de luxe se trouve à l'intérieur des bâtiments, sur le pont supérieur. C'est de là, que, venue d'un angle du mur auquel elle est adossée, Katarina peut entendre une voix familière...

Une louve qui, cherchant à satisfaire un curieux instinct...

*apparaît dans une étrange tenue de soirée, avec un masque modifié par rapport à celui porté habituellement*
*celui-ci est bien plus raffiné, bien plus travaillé...*
*si la forme des ailettes au dessus du visage est la même, la trame de l'ensemble est une sorte de fine résille métallique entremêlant noir brillant et noir mât*
*le monocle est ceint d'or, et le masque, légèrement plus couvrant au niveau des yeux, n'est pas sans rappeler un loup vénitien*

Décida un jour sans crier gare...

*la tenue vestimentaire, d'une élégante sobriété, est également différente de celle qu'elle a pu voir jusqu'ici*
*a délaissé sa sempiternelle cape aux motifs mouvants*
*porte une veste unique, d'un bleu extrêmement sombre, très ajustée le long du thorax, un fin col en V plongeant venant démasquer un rai de peau grise*
*porte une sorte de pantalon classique fait d'une matière inconnue, semblant adhérer aux formes du corps sans pour autant les mouler*

De s'attaquer au loup passant par là.

*sort une montre gousset en orichalque*
*y jette négligemment un oeil, pour la mise en scène, probablement*

Mais le loup était un vieux combattant, aguerri par mille batailles. Et la louve, emplie de la fougue insensée de la jeunesse, mue par cet incompréhensible volotné de la nature, ne s'en sentait que plus forte, dévorée par l'envie...

*prend très tendrement la main de Katarina*

De dévorer...

*l'effleure à peine de ses lèvres*

Quelle est la fin de l'histoire, Miss Zvetlana?

En entendant la voix du Baron qui s'approche rapidement d'elle, Katarina éprouve un drôle de sentiment, un trouble qu'elle ne reconnaît guère; elle se surprend à soudain douter d'elle-même - non pas de sa réalité, ni de sa perception d'elle-même, choses qu'elle ne peut s'empêcher de remettre en question, encore et encore, depuis son retour sur Warz, mais plutôt de la légitimité de sa présence ici, en telle compagnie, avec de tels vêtements... Tant de facteurs qu'elle n'a même jamais songé à considérer de toute son existence.

Avant même d'apercevoir de Cod, ses joues rosissent déjà joliment et, plus consciente de son image qu'elle ne l'a jamais été, elle prend la décision spontanée de revoir sa garde-robe. Ainsi, quand elle se tourne enfin pour faire face au Baron, en plein milieu de son discours, sa tenue est en pleine effervescence; manipulée et corrigée par des fils d'ombre et de sang, sa robe change du tout au tout. Le rouge prend le dessus sur le noir, et sa teinte est à la fois plus vive et plus chaleureuse qu'auparavant; la longueur de la jupe est revue à la hausse, mais une coupe de côté permet de laisser subtilement entrevoir les collants en filets de pêche serrés qui enlacent ses jambes pâles jusqu'à la mi-cuisse; pareillement, l'apparence du haut de sa robe devient plus flatteur, sans en être vulgaire pour autant, et un semblant de décolleté donne un aperçu de sa délicate peau entre la neige et le plus doux des roses; finalement, les broderies deviennent plus fines et nombreuses mais, avec un sens inné de l'économie vestimentaire, la Scythe les rend assez subtiles pour qu'elles ne volent pas la vedette au reste de l'ouvrage. En une dizaine de secondes, tout au plus, la tenue de Katarina atteint un degré d'élégance qu'elle n'a jusque-là jamais réellement cherché à atteindre, bien que le talent de le créer ait évidemment toujours sommeillé en elle - c'est bien là la seule affinité que la Shinigami ait connue avec l'art, sous quelconque forme que ce soit. Presque discrètement, elle émet un soupir léger qui la libère du même coup d'un poids qu'elle ne se croyait même pas sentir sur les épaules et, lorsqu'elle tend la main à de Cod pour lui permettre son baiser léger, se dégageant du mur sur lequel elle était appuyée pour faire quelques pas dans la faible lumière qui habite le pont supérieur, elle a réussi à retrouver la maîtrise de soi qui la caractérise (du moins, à l'extérieur des champs de bataille ou des crises d'angoisse).

Le spectre d'un sourire habitant ses lèvres vivement écarlates, ses yeux amarante discrètement mais habilement maquillés s'ancrant dans ceux de son interlocuteur, elle rétorque: Eh bien, Baron, je crois que cette louve, telle que vous me la décrivez, n'a pas l'intention de laisser cette histoire se finir de sitôt. Peut-être le loup doit-il encore s'attendre à quelques péripéties?

Se plaçant aux côtés du Baron, Katarina glisse son bras sous le sien, tentant d'imiter un geste qu'elle a vu, lors d'un de ses rares moments d'oisiveté, dans un film à l'eau de rose ou un autre; si elle est embarrassée de ne pas savoir comment se tenir en haute société, elle n'en laisse pas paraître grand chose, et elle compte visiblement sur sa grâce et son maintien naturels pour ne pas lui porter honte.

Je suis désolée de vous convoquer sans aucune forme d'avertissement, très cher, mais vos propos lors de notre combat m'ont fait réfléchir. Il me semblait effectivement plus... conventionnel de faire officiellement votre connaissance lors d'un tel évènement. Alors, me voici, Baron; Katarina Zvetlana, la maîtresse Scythe, vous faisant face en tant que "simple femme", et non pas en tant qu'adversaire. Elle baisse brièvement le regard sur sa tenue, un air d'amusement ironique habillant ses traits de porcelaine. Bien que cette facette de ma personnalité me semble être la moins naturelle, j'espère qu'elle saura tout de même ne pas vous ennuyer.

J'ose espérer que vous avez sur vous la fameuse carte de membre qui me permettra de me joindre à vous en cet établissement de haut luxe?

Je mentirais si je disais que j'attendais pas votre appel.
Vous êtes ravissante, Miss Zvetlana.

*se laisse faire par Katarina, et avance tranquillement vers l'entrée, bras dessus, bras dessous*

Non en fait j'ai bluffé, allons plutôt manger un kebab.
J'ai hâte de découvrir lesdites péripéties...
Dommage que cela commence par un mensonge, vous n'êtes pas Katarina, mais son Doppleganger.

*sourit tendrement à Kate*

Je saura m'en contenter. Je sais que vous n'êtes pas très... Disponible, en ce moment.

Un serveur à l'entrée se dirige vers le couple, et, semblant reconnaître le Baron, déclare d'une voix avenante : "Baron de Cod! Quelle honneur de vous revoir! Je suppose que jvous désirez dîner à la table habituelle? Navré, il y aura quelques minutes d'attente, cinq ou six tout au plus, quelque petit diplomate de je ne sais quel Empire y a élu domicile. Laissez nous le temps de mettre un peu d'ordre!"
Le portier disparaît quelques instants.

*ne dit rien, se contentant de fixer le portier d'un oeil glacial*
*d'un geste négligé, la main du Baron descend à celle de Kat, pour venir délicatement jouer avec ses doigts*

Le portier revient, ouvrant les portes du Duc Ailé à nos amis. L'intérieur est relativement sobre, si l'on exclut que le fond de la pièce est une immense vitre s'ouvrant sur l'orbite de Tanas... On y distingue les vertes contrées du Nord et les terres gelées du Sud, dans un constraste saisissant.
En chemin, ils croisent un groupe de dignitaires et hauts officiers de Sélénos, semblant furieux, mais ne pipant mot. Probablement les individus délogés par le portier.
Ils sont menés à un escalier, qui, après une volée de marches, mène à une pièce bien plus clame, toute lambrisée de bois, mais offrant le même panorama que la salle inférieure. Une seule table est dressée, illimunée de trois ou quatre chandelles.
La nappe d'un blanc immaculé reprend en broderie stylisée des éléments marquants de l'histoire de Tanas, et sert de support à une vaisselle au prix inestimable, figurée par un alignement de couverts et d'ustensiles que Katarina n'a probablement jamais vus, issus des vieilles coutumes dépassées d'une aristocratie Twulipienne disparue depuis des siècles.

Le serveur tire une chaise à Katarina.

*s'assoit en face*
*une fois le serveur parti, sourit à la guerrière Scythe*

Hé bien...
Comment se passent vos retrouvailles familiales?

La Shinigami répond à l'accusation de mensonge du Baron par un petit sourire contrit, le suivant au rythme de ses pas.

J'en suis désolée, mais ne vous inquiétez pas: vous avez mon attention. À toutes fins utiles, je suis Katarina - ma conscience est simplement partagée en deux endroits à la fois. Un concept que vous saisissez parfaitement, j'en suis sûre.

Tandis qu'elle attend avec de Cod que le portier "y mettre un peu d'ordre", Katarina prend le temps d'observer la tenue du Baron à son tour, ne cachant pas son admiration pour la fabrique exceptionnelle ou la qualité des tissus employés; il semble que la Scythe ait définitivement une drôle d'affinité avec les vêtements!

Vos habits sont proprement magnifiques, Baron! D'où proviennent-ils? Je suis particulièrement intriguée par la fabrique de vos pantalons; j'aimerais bien en avoir quelques mesures, à des fins personnelles. Elle soupire doucement, se remémorant ses nuits à coudre des vêtements sur mesure pour sa famille adoptive. Ah, je n'ai pas fait de vêtements pour homme depuis si longtemps...

La candeur avec laquelle elle communique de telles informations ne lui ressemble pas beaucoup mais, toute prise dans ses réflexions artistiques, elle ne songe pas vraiment à son image, et se contente de suivre de Cod à l'intérieur du restaurant. Sa main ne semble pas la gêner, et si elle ne lui rend pas forcément ses caresses délicates, elle ne fait rien pour s'en soutirer non plus.

Arrivée à leur table, Katarina remercie le serveur d'un sourire très économe avant de tourner la tête vers la baie vitrée, posant le menton dans le creux de sa paume afin de se consacrer à l'admiration de ce paysage exceptionnel.

En un souffle, elle murmure: Vous savez définitivement faire des choix éclairés, très cher.
Un petit moment s'écoule avant qu'elle ne reporte ses yeux amarante sur le Baron.

Mes retrouvailles se déroulent fort bien, et c'est peut-être un peu grâce à vous. Je vous remercie donc de votre sollicitude. Cependant...

La Shinigami tend au Baron sa main ouverte, dans laquelle il peut trouver une petite sphère émettant une douce et mystérieuse lueur... Un objet qu'il reconnaîtra immédiatement.

Je n'apprécie pas qu'on m'espionne, et encore moins sans mon consentement. Elle allège aussitôt son ton glacial par un sourire légèrement attendri. Bien sûr, je ne doute pas que vos intentions étaient bonnes, et puisque je vous ai moi-même fait une petite cachotterie... Je ne vous en tiendrai pas rigueur pour cette fois.

*fait tourner la petite sphère entre ses doigts*

Vous espionner?
Mais enfin très chère... L'afflux de pouvoir sur Ban est immense, n'importe quel mage capable de sentir le Chaos est pris à la gorge quand il tourne ses yeux vers cette planète... A l'heure actuelle, je peux vous dire qu'il y a mille yeux braqués sur vous.

*pose l'expshère sur la table*

Un serveur arrive, et dépose sur la table deux coupes contenant un liquide presque transparent, tirant sur l'argent, pétillant. Il déclare, d'un ton neurtre et solennel : "Vin de glace de la Strie, millésime 2679", avant de s'en aller lentement.

*prend son verre*

Au reste...

*le tend vers Kat pour trinquer*

Ma sécurité personnelle dépendait de votre bonne volonté à accepter cette exsphère...
Ce n'était donc pas vraiment à votre insu.
Ces expshères... C'est ce qui nous permet, à nous autres Seigneurs de Guerre, d'arpenter le monde sans être importuné par les doléances de notre peuple ni le poids des traditions.
Et d'avoir un repli en cas de problème. Désirez-vous la garder, Miss Zvetlana?

*attend la réponse avant de boire une gorgée*

Ce vin est délicieux. Strie est un charmant petit village près des mers de glace sur Elnoga. Les vignes qui y poussent se sont adaptées au climat sordide de l'endroit, et ont, miracle de la nature, produit l'un des mets les plus charmants de cette planète. J'espère qu'il vous plaira.

*pousse négligement l'exsphère du doigt*

Je suis navré, mais ce tissu vient de... Là...

*se tapote la tête avec l'index*

Comme vous, belle Miss, je contrôle mon apparence vestimentaire. Je le tiens d'un vieil ami qui savait tisser les ombres.

*se rapproche doucement de Katarina*
*parle soudain sur le ton de la confidence*

Vous savez...
Je vous ai menti, moi aussi...
Vous n'êtes pas ravissante, vous êtes incoryablement séduisante. Presque autant que dans la bataille.

Katarina rit tout doucement, d'une façon qu'elle espère secrètement être élégante, en réponse à la première réplique du Baron.

Je n'avais pas vu les choses sous cet angle. Pour moi, rien n'est plus naturel qu'une telle surcharge de Chaos.

Elle attrape sa coupe et prend un petit moment pour en admirer le contenu, visiblement un peu songeuse.

Mmh... Je n'ai pas bu de vin depuis des années. Celui-ci a l'air tout à fait exceptionnel. La Shinigami apporte le verre à son nez afin d'en sentir le bouquet, avant de trinquer avec de Cod.

Avant de répondre à ses déclarations sur l'exsphère, la Scythe ne se gêne pas pour goûter le vin de glace, le faisant rouler dans sa bouche pour en déduire toutes les subtilités.

Simplement délicieux. Ça change du goût métallique du sang frais...

Elle capte le regard du Baron et ne le quitte plus. Quant à votre exsphère... Mes sentiments la concernant sont mitigés. Je ne veux point vous nier cette possibilité d'échapper à vos nombreuses responsabilités, ne serait-ce que temporairement, et d'arpenter l'Univers à votre guise. Cependant, je n'apprécie guère de vous laisser l'opportunité d'écouter ce que j'écoute ou de ressentir ce que je vis à tout moment. N'y prenez pas offense, très cher; il me ferait plaisir de... partager ce genre de choses avec vous. Mais... Pas tout le temps.

Elle attrape la petite sphère et la fait jouer entre ses doigts à son tour. J'y réfléchirai. Peut-être réussirez-vous à me convaincre de vous accorder cette énorme part de confiance.

Katarina affiche un beau sourire - peut-être le plus authentique que le Baron ait eu le plaisir de voir jusqu'ici - en apprenant que de Cod contrôle son apparence, comme elle.
Eh bien, eh bien! Vous trouvez toujours matière à m'étonner, Baron.

Elle se penche vers lui à son tour, partageant son air complice, et lui répond sur un ton taquin:
Je vous remercie du compliment, mais où pensez-vous que de telles flatteries pourront bien vous mener?

*reste un instant les yeux dans les yeux face à Katrina*

Oh mais très chère... C'est la pure expression de ce que j'éprouve en vous voyant.

*marque une légère pause*
*sourit d'un air provocateur, inhabituel chez le baron*

Mais, de façon pragmatique, votre lit serait un bon début.

*se rassoit, sirotant sa coupe un instant*

Vous savez apprécier le vin. Ce n'est pas à proprement parler une spécialité de Nabata, pourtant...

Un nouveau serveur arrive, et dépose sur la table deux assiettes contenant trois minuscules bouchées, et annonce : "Amuse-gueules du chef, mousse de saumon combattant de l'Océan des Royes, beignet de poule cendrée, coeur de cactus de Nabata." Puis s'en va, l'air légèrement guindé.

*ne semble pas prêter attention au contenu de son assiette*

Je suis navré.
Votre présence a éveillé le niveau de conscience que j'ai à travers cette exsphère à un niveau imprévu. Ses réactions étaient un phénomène passif que je déplore.

*la fait à nouveau tourner entre ses doigts*

J'ai besoin que vous assuriez cette... Tâche... Le temps de régler quelques affaires sur Aeos. Tenez.

*tend une petite bourse faite d'une fille maille argentée à Katarina*

Cette bourse coupera l'interaction que je peux avoir avec cette exsphère. Votre intimité sera préservée, Miss Zvetlana. Vous n'aurez qu'à la sortir si vous êtes en danger. Ou si vous vous sentez seule. Deux mains valent meux qu'une.

*fait une pause, et regarde Katarina l'espace d'une seconde*

Bien que ses joues se colorent rapidement d'un rose vif, Katarina ne détache pas ses yeux de ceux du Baron, comme le mettant au défi d'oser davantage.

"De façon pragmatique", dites-vous... Un sourire ironique flotte sur ses lèvres. Nous semblons concevoir le pragmatisme de façons quelque peu différentes, Baron. Peut-être aurez-vous l'occasion de m'enseigner la vôtre, un jour... Elle hausse des épaules, une lueur provocante habillant son regard de façon à en faire une marée de sang uniquement cristalline.

S'adossant de nouveau au dossier de sa chaise, elle poursuit: Pour être tout à fait honnête avec vous, je n'y connais pas grand chose en matière de vin. La plupart d'entre eux ont à peu près la même saveur à mes lèvres. Mais il faudrait être totalement dénué de goût pour ne pas admirer la franche saveur de celui-ci. Comme pour soutenir ses propos, et peut-être aussi pour justifier la couleur de ses joues, la Shinigami sirote de nouveau sa coupe.

Lançant un bref regard se voulant poli au serveur, Katarina ignore elle aussi les bouchées pourtant très appétissantes qui lui sont présentées. En réalité, elle craint quelque peu d'y goûter, n'ayant été nourrie qu'au pain ranci pendant des années... Ainsi qu'à son propre sang, lorsque le désespoir l'empoignait trop profondément.
Secouant doucement la tête, la Scythe prend une autre généreuse gorgée, tentant de se détourner de telles pensées, avant de redéposer ses yeux sur de Cod.

... Pourquoi avez-vous besoin que je garde cette exsphère sur moi, Baron? Ne méprenez pas la teneur de mes propos; il me ferait plaisir de vous rendre service, surtout que je ne doute pas que vous sachiez rendre la pareille. Mais quelque chose me tracasse...

Tendant la main, qui glisse brièvement sur celle du Sélénite, elle attrape l'exsphère afin de la glisser dans la bourse que son compagnon lui offre.

Je veux simplement savoir pourquoi cette tâche incombe à moi plutôt qu'un autre. N'avez-vous donc pas déjà nombre d'acolytes et de partenaires de par la galaxie? Me faites-vous donc à ce point confiance? À moi, une guerrière Scythe qui a juré sa vie à l'Empereur? Katarina tourne la tête vers la baie vitrée, le regard se perdant dans le vague. Et si j'acceptais cette "tâche"... Elle ouvre la bouche, hésite, la referme, puis reprend: Il me suffirait dès lors de soutirer la sphère à sa bourse pour avoir votre attention?

Confiance.
Vous avez dit le mot.

*prend délicatement un ustensile semblable à une fourchette, et le manipulant doucement entre ses doigts, déclare...*

Je protège mon peuple. Je ne peux pas lui demander de me protéger en retour, ça n'aurait pas de sens.
Il se trouve que vous...
Avec vous, je la sais en sécurité.

*pique avec légéreté l'un des amuse-gueules, et le glisse dans sa bouche avec un geste d'une mesure infinie*
*prend quelques secondes pour le mâcher et l'avaler, puis s'essuie finement la bouche*

Vous êtes probablement la guerrière la plus puissante de la galaxie. Et il se trouve que j'ai envie de vous faire confiance. Cela ne fait-il pas deux raisons pertinentes?
Au delà de ça... Je n'ai pas vraiment de justification.

*saisit sans geste bruque la main de Katarina à son passage*

Lorsque l'on croise la route d'un être exceptionnel, mieux vaut s'y attacher, même si le prix est lourd... Il n'est pas dit que l'occasion se présente à nouveau dans le futur.

*mange une nouvelle bouchée, alternant avec de petites gorgées de vin de glace*

Vous avez déjà toute mon attention.
Mais si vous parlez de temps durs ou difficiles, si vous parlez d'instants où nous serions séparés... Oui, fatalement, à votre contact, mon exsphère s'éveillera, et l'un de mes avatars ne sera jamais très loin.

Considérant pensivement la bourse contenant l'exsphère, Katarina semble toujours un peu perplexe.

Venant de quelqu'un d'autre, je serais fortement surprise, mais vous êtes l'un des rares êtres qui peuvent se permettre une telle ligne de pensée. Cependant, j'ai bien peur que vous ne puissiez plus, par mon intermédiaire, poser les pieds sur Ban. Ainsi, lorsque j'y serai, cette sphère ne quittera plus cette bourse.

Elle glisse distraitement la bourse dans un repli de sa robe, où elle disparaît sans explication apparente; aucun pli n'est visible à l’œil nu dans son vêtement. Puis, attrapant un ustensile avec ce qu'elle espère être une finesse digne de l'aristocratie qui fréquente un tel endroit, la Scythe goûte aux fines bouchées déposées devant elle, tentant de ne pas songer qu'il s'agit de son premier vrai repas depuis plus de trois années, de ne pas se laisser aller à penser à ces moments passés seule à souffrir...

La saveur extraordinaire qui éveille ses papilles gustatives depuis trop longtemps endolories la distraie cependant de telles réflexions, et elle répond au Baron par un franc sourire, les yeux brillants.

C'est délicieux! Je n'ai jamais goûté de cactus utilisé à si bon escient.

Passant rapidement la langue sur ses lèvres, comme ne pas laisser une seule goutte de saveur lui échapper, elle ajoute:
Eh bien, d'accord. Je vous rendrai ce service. En échange, par contre, vous me devrez également un service... Que je vous communiquerai quand le moment sera opportun. Cela vous conviendrait-il?

Déjà un serveur s'en vient débarrasser les plats.
Il est interpelé par de Cod, qui demande la "spécialité du chef". Il acquiesce sans piper mot, et se retire comme une ombre, immédiatement suivi de deux confrères, qui apportent l'un un plateau, l'autre une bouteille probablement millésimée.

*remarque le rapport particulier de Katarina à la nourriture*
*sans pouvoir l'étiqueter formellement, est bien conscient de son trouble*

Avez-vous déjà goûté la chair d'un mégacrabe de la Ceinture de Feu? Ces bestioles prolifèrent en Twulipie Orientale, mais ont tendance à fuir la compagnie des patates... Plusieurs mètres d'envergure, et une aversion forcenée pour les baleines. Dans ces régions, tuer un mégacrabe est marque d'une grande bravoure, et un haut fait digne des plus grands héros.
Oh, et sa chair, une fois extraite selon l'antique procédé wumbi, est exquise.
Nous avons de la chance, il y a eu un arrivage aujourd'hui.

Le serveur enchaîne : "Je n'aurais pas dit mieux que monsieur. Madame?"
Il dépose dans l'assiette de Kate une sorte de sphère construite dans un équilibre précaire avec de la chair de crabe, entourée de feuilles de plantes qu'elle n'arrive pas à bien identifier. L'ensemble est plutôt plaisant à l'oeil.
Le second serveur s'avance, et remplit de nouveaux verres : "Vin blanc des plaines du Nord d'Arium. Cuvée antédiluvienne, état de conservation exceptionnel dans les caves du patron lui même. Bonne dégustation."

*une fois les serveurs partis, plonge à nouveau son regard dans celui de Katarina*
*essaye de discerner un indice quelconque sur ce qu'elle semble attendre de moi*

Amusant...
D'habitude c'est moi qui propose des marchés sans condition. Les temps passés ont souvent donné raison aux quelques fous qui les acceptaient. A moins de s'être opposés au Jihad, cela va sans dire.

*fait délicatement tourner son verre en le tenant par le pied*
*semble à moitié hypnotisé par son contenu, à la belle robe d'or pâle*

Magnifique...
Il vous occulterait presque, Miss Zvetlana.

*sourit*

J'accepte.

Katarina affiche un air entre la surprise et la curiosité, l'un de ses fins sourcils arqué.

Je ne vous mentirai pas, Baron; je n'ai pas goûté à grand chose de mon vivant. Une chère simple et du sang frais ont constitué la plus grande partie de mon régime lors de mes années d'entraînement, et je n'ai jamais songé à me départir de ces habitudes.

La Shinigami se garde bien de piper mot sur le menu des dernières années...
Elle admire silencieusement le plat et la coupe qui sont déposés devant elle, avec une expression qui ferait presque penser à de la révérence fermée. Elle ne semble cependant pas pressée d'y goûter, comme si une angoisse silencieuse la paralysait partiellement. En réalité, c'est un germe de paranoïa, un doute subtil mais perfide d'avoir affaire à un nouveau piège cruel qui l'empêche de se libérer de sa réserve. Non pas que Katarina soit convaincue que le Baron veuille la piéger, bien que son père adoptif trouverait probablement une telle attitude saine, mais plutôt qu'elle n'est pas encore complètement convaincue d'avoir véritablement réussi à se sortir de sa cage...

Nibelheim vaincu, les héritiers de l'Empire en pleine forme et gorgés de Chaos, l'occasion de s'entraîner de nouveau avec Vergil, la rencontre de l'être mystérieux et cruellement intéressant qui lui fait désormais face... Quelque chose en elle ne peut s'empêcher de croire que c'est littéralement trop beau pour être vrai.

Ce ne serait pas la première fois que les êtres horribles qui l'ont torturée pendant des années lui joueraient un tel tour...
Et si elle leur avait déjà révélé trop d'informations en se croyant en présence de Léhran et de Vergil?
Et si le Baron n'était qu'un fantasme, qu'une manipulation de ses désirs de femme qu'elle croyait pourtant éteints, qu'une sordide tentative de lui soutirer un quelconque secret? Ou bien... un simple attentat visant à heurter le peu d'humanité qui reste encore en elle?

Clignant vivement des yeux, Katarina réalise qu'elle a le regard perdu dans les vapes depuis de nombreuses secondes, une goutte de sueur nerveuse longeant sa tempe. Elle tente aussitôt de se reprendre en affichant un petit sourire qui trahit quelque peu sa nervosité.

Sa voix ne couvre le bruit ambiant que comme un bien mince linceul quand elle lui répond: Très bien, Baron. Marché conclu.

Elle songe vaguement à jouer du pied sous la table avec son interlocuteur, à flirter subtilement, à se pencher vers lui pour lui murmurer quelque propos chargé de sous-entendus... Mais rien ne lui vient. Son amusement a été remplacé par une crainte sourde qui emplit ses oreilles d'un bourdonnement lourd et omniprésent.

Est-elle seulement vraiment la personne qu'elle pense être en ce moment?

*plonge son regard dans celui de Katarina*
*elle se sent soudain envahie d'une douce chaleur*

Vous êtes...

*une étrange sensation, semblable à celle du baiser sur Désolation, prend doucement place dans l'esprit de la guerrière Scythe*
*mélange de paix et de puissance, elle peut sentir le doux contact de la Force, la Force au sens large, qui accepte autant Lumière que Chaos*

Troublée.

*pose à nouveau sa main sur celle de Katarina*

Vous n'avez rien à craindre de moi, miss Zvetlana. Cette exsphère en est une garantie.
Si je puis vous en donner une autre... Dites-le moi...

*pour une fois, le regard du Baron semble franchement triste*

Votre coeur est meurtri... Depuis tant d'année... Je ne rentrerai pas dans votre esprit sans votre permission, mais je sens déjà les choses qui affleurent à la surface... Ce Chaos... Cette Haine... La cathédrale de la souffrance de Welgaia n'en exhalait pas autant à lépoque du Soleil Noir...

*une petite décharge parcourt le bras de la PR, la faisant frissonner légèrement*

Laissez moi vous aider.

Katarina retire vivement sa main au contact de celle du Baron et, pendant un instant extrêmement bref, elle le dévisage avec de grands yeux apeurés, une expression de douleur et de violence passant sur son visage blême. On jurerait presque qu'elle s'apprête à exploser en plein milieu du restaurant...
Mais elle soupire et, reprenant ses esprits, repose distraitement sa main sur celle de son interlocuteur, comme si rien de tout cela ne s'était vraiment passé.

Je... Désolée. Je m'oublie quelque peu. Mon... autre moi vient de revenir d'un endroit extrêmement dangereux. Cela m'a peut-être ébranlée un petit peu plus que je n'aimerais l'admettre.

De Cod peut bien se douter que cette explication est partiellement incomplète, mais il semblerait qu'il doive s'en contenter pour l'instant.
Se recomposant une attitude calme et mesurée, Katarina prend la peine de goûter à un minuscule morceau de mégacrabe, qu'elle mâche peut-être un peu trop longtemps, comme si elle craignait de l'avaler.

Comme je m'y attendais... C'est délicieux. Je n'ai que rarement mangé de fruits de mer, vous savez. Je ne pensais pas que leur chair pouvait être si sucrée et tendre à la fois.

Elle tente un petit sourire, mais son visage est couvert d'un voile de tristesse.

Les Scythes n'ont pas l'habitude de quémander l'aide d'autrui, Baron. Elle détourne encore une fois le regard vers le paysage de Tanas II. Je... Je crois qu'il y a des choses que je me dois d'affronter par moi-même. J'ai juste besoin... de temps.

Katarina jette un regard en coin au Baron; il peut y lire une certaine part d'amertume, mais aussi, furtive, une petite dose de tendresse.

Si cela peut vous rassurer, vous m'aidez déjà. À votre façon.

Tu... Vous...
Non, c'est moi qui suis désolé.

*soupire presque tendrement*
*mange de façon mesurée, à un risque presque trop lent*

Vous ne quémandez rien. Je vous propose mon aide, mes soins. Je pourrais entrer dans votre tête et vous guider pour combattre vos démons...
N'en déplaise à votre ami Lér Léh peu importe son nom, j'ai moi aussi oeuvré quelques temps dans le milieu des chasseurs de démons.

*fait tourner la fourchette dans ma main*

Mais vous avez raison de vouloir régler cela seule.
C'est cette force délicate que j'apprécie particulièrement chez vous.

*termine calmement son assiette, arrosée du vin d'Arium en quantité surprenante*

J'ai une surprise pour vous.

Reprenant le contrôle de ses émotions, Katarina mange et boit à un rythme mesuré. Elle fait un effort actif pour changer son mode de pensée, cherchant à puiser un sens du réconfort à l'intérieur de la régularité et la familiarité des gestes. Par une similaire démonstration de volonté, elle fait taire l'instinct qui lui hurle qu'elle est faible, qu'elle ne devrait pas se montrer si fragile devant autrui, qu'elle est idiote de faire preuve de quoi que ce soit qui pourrait être perçu comme de l'affection.

Ayant finalement repris son calme après un petit moment sans réponse, la Scythe se penche légèrement vers le baron, un air de malice au visage, joignant les dos de ses deux mains pour en faire un appui pour son menton.

Votre force n'a rien de délicate, cela, je puis vous l'assurer. Et cela est aussi un trait que j'apprécie chez vous.

Katarina prend une autre petite bouchée puis ajoute, l'air curieux mais amusé, se tapotant doucement les lèvres avec sa serviette de table:
Oh, Baron, vous me mettez dans l'embarras. Je n'ai pas songé à apporter un cadeau pour vous!
Elle dépose son morceau de tissu et adresse un sourire proprement charmant à de Cod.

Votre présence est amplement suffisante, belle Katarina...

La valse des plats continue de s'enchaîner, et c'est maintenant une pièce de veau sacré d'Aeos qui est amené au couple.
La viande est raffinée, extrêmement délicate et tendre. Pour l'accompagner, les serveurs apportent une nouvelle bouteille de vin, rouge cette fois-ci.

Serveur : Feu de Swan. Le meilleur vin de la galaxie, si madame me permet ce pic de vanité. Les vignes du sud de Minas sont cultivées dans l'unique but d'offrir ce millésime exceptionnel. Nous vous proposons le roi des rois, cuvée 2700, la plus grande de toutes. Bonne dégustation.

*tend à nouveau son verre vers Katarina*

Nous avons de la chance.
Il est rare d'avoir l'occasion de goûter ce nectar.

*sourit en regardant la bande de tissu*

Qu'est-ce donc?

Un serveur s'approche furtivement, et chuchote quelques mots au Baron.

Oh, hé bien oui allez-y, je pense que le moment s'y prête parfaitement!

Soudain, le Duc Ailé se met à accélérer. La variation dans la salle est absolument imperceptible, mais par l'immense baie vitrée, on peut apercevoir le vaisseau passer en mode subspatial. Dans un merveilleux spectacle, les étoiles alentour s'étirent, offrant un incroyable spectacle à qui n'est pas habitué au voyage interstellaire.
Le navire décrit en réalité une boucle, et se dirige lentement vers l'atmosphère de Tanas II.

Après avoir porté le verre à son nez afin d'en humer le bouquet à la façon de quelqu'un qui s'y connaîtrait vraiment, Katarina trempe ses lèvres dans le vin afin d'y goûter, l'air visiblement intrigué. Après quelques secondes d'hésitation, elle sourit au Baron, l'air plus curieux qu'autre chose.

Eh bien, je n'y connais rien en vin, mais celui-là fait son effet. Ce restaurant sait comment ne pas s'attirer la colère d'une Scythe.

La Shinigami tourne la tête pour admirer le paysage étiolé, un sourire étrangement ironique aux lèvres. Elle ne pipe mot durant toute la durée du spectacle, ses grands yeux habités par le Chaos de plus en plus vifs; puis, le vaisseau revenu en orbite, elle hausse un sourcil vers de Cod, l'air singulièrement amusé.

Magnifique. On voit que les employés des lieux sont très habitués à votre présence. On croirait qu'ils savent d'avance toutes les étapes à suivre, comme s'il s'agissait d'un spectacle maintes fois pratiqué. Dites-moi, ne suis-je donc que la générale d'une pièce bien rodée?

La maîtresse Scythe se penche vers son compagnon et, posant le menton dans l'une de ses paumes ouvertes, elle l'avale tout entier dans son regard purement amarante en déclarant:

Si ce n'est pas le cas, je dois dire que je suis très admirative envers les efforts que vous employez pour amadouer le cœur d'une femme qui tentait de s'immoler avec vous plus tôt. Je n'ai, ce faisant, pas réussi à vous faire grand mal, mais on jurerait presque que j'ai allumé un tout autre type de feu en vous, cher Baron. Vous exhalez le calme et l'assurance, mais en-dessous de votre masque, c'est la passion qui domine.

Elle joue doucement du pied sous la table avec de Cod. Son aura chaotique a quelque chose d'hypnotique et de captivant, malgré sa puissance étouffante. Ce qui se déroule sur Ban a de l'influence jusqu'ici, et il semble que l'énergie du Chaos, autour et à l'intérieur d'elle, réponde à la passion qui transpire dans ses propres émotions, ici comme ailleurs. Devant lui, le Baron peut admirer le pur opposé d'un Vendredaï; une guerrière Scythe de ce niveau, loin de supprimer les sentiments jugés indésirables, utilise à bon escient la motivation et la puissance que ses émotions peuvent lui procurer, ce qui se traduit subtilement dans sa signature magique autant que dans son attitude.

Mais c'est d'une flamme extrêmement dangereuse dont vous vous approchez fiévreusement, de Cod. Et pire encore, vous semblez ardemment désirer vous y brûler...

Le vaisseau ne revient pas en orbite!
Au contraire, il fonce dans l'atmosphère de Tanas comme une comète, direction le continent des Glaces!
Katarina jouit en panoramique d'un spectacle réservé aux pilotes les plus experts : les flammes d'un franchissement d'atmosphère... Les mers glacées se rapprochent par ailleurs à une vitesse vertigineuse.
Dans la salle, pas un couvert ne tremble, le Duc Ailé est parfaitement stable.

*sourit*

J'ai autrefois aidé le maître des lieux à mettre au point cette chorégraphie et à rendre ces quelques moments magiques. Tanas a longtemps été pour mes âmes une bonne base de repli.
Mais ce que vous allez voir, rares sont les warziens à pouvoir s'en vanter.

*maintient une aura de mystère, sirotant son vin, le regard blongé dans les braises de celui de Katarina*

La passion...

*semble songeur à l'évocation du mot*

Oui, vous avez su éveiller l'homme en moi, je dois bien l'admettre. Votre aura est des plus intéressante, votre conversation agréable, et votre maintien n'a rien à envier à celui d'une esclave après quelques années de dressage.

*boit une nouvelle gorgée*
*Katarina peut ressentir l'aura du baron l'envelopper*
*une sensation qui pourrait se résumer par chaude fraîcheur l'envahit*
*elle peut ressentir un attrait presque mystique pour le Baron face à elle, quelque chose de venu du fond des âges semble d'être allumé au fond de ses yeux pour la contempler*
*quiconque d'approcherait alors serait probablement subjugué par les auras mêlées dans cette salle privée*

Mais ne vous y trompez pas.
I'm a man you don't meet everyday.

Katarina affiche un sourire à la lueur carnassière devant les avances de l'homme qui lui fait face. Du coin de l’œil, elle admire le spectacle que les mouvements du vaisseau lui procurent si généreusement, mais son regard finit toujours par se reporter sur le Baron. Il a effectivement quelque chose de captivant pour la Scythe. Bien sûr, comme toute femme hétérosexuelle, elle a déjà senti l'attrait pour un homme, que ce soit aux plans physique ou intellectuel; et, bien qu'elle ait relativement peu d'expérience en la matière, y ayant toujours préféré ses entraînements solitaires, elle connaît assez ses goûts pour savoir ce qu'elle aime faire ou se faire faire au lit.

D'habitude, quand une Scythe a ce genre d'envies, elle ne se gêne pas pour le faire savoir. C'est là toute l'unicité des guerriers Scythes; ni réservés, ni humbles comme leurs lointains ennemis les Vendredaïs, ils n'hésitent pas à suivre le chemin que leur trace leurs passions, même en sachant pertinemment que ces sentiers sont difficilement navigables et que l'on peut aisément s'y perdre.
Mais quand Katarina regarde le Baron, ce n'est pas que cette forme d'attirance qu'elle ressent. Plus que de l'utiliser pour satisfaire leurs envies charnelles mutuelles, plus que de lui faire la conversation pour se découvrir davantage de connexions et de contrastes, elle souhaite surtout le faire languir, le tenter, le gêner, le provoquer. Elle veut qu'il la désire, qu'il songe à elle, que le contact de ses lèvres écarlates le tourmente jusque dans ses rêves les plus intimes. Elle veut s'approprier son aura de mystère, son étrange candeur, sa confiance inébranlable - mais c'est surtout le caractère inappropriable de ces qualités qui l'intéresse au plus haut point. La Shinigami ne réussira peut-être jamais à exaucer la moitié de ce qu'elle désire provoquer en lui... Mais, en elle, c'est l'ardent désir d'essayer qui prime sur l'envie de réussir.

Katarina penche légèrement la tête de côté, ses pupilles attachées à celles du Baron.

J'ai bien l'impression que vous êtes prêt à travailler très fort pour avoir, vous aussi, le privilège de voir quelque chose dont peu de Warziens peuvent se vanter. Et puisque vous n'êtes pas, à l'évidence, un homme tel qu'on en rencontre tous les jours... Son sourire va en s'agrandissant. J'ai hâte de voir ce que vous avez encore à m'offrir, et ce que je me surprendrai à vous offrir en retour.

Katarina attrape la coupe de vin rouge pour en prendre une mince gorgée, la teinte de ses lèvres n'ayant rien à envier à celle du liquide.
Après tout, je ne voudrais pas vous prendre pour acquis, Baron.

Son regard s'habille d'une lueur joueuse... Puis s'éteint soudainement.
Le visage maintenant vide de toute émotion, elle laisse tomber son verre, qui éclate sur le luxueux sol de l'établissement, répandant la majeure partie du délicieux nectar qui s'y nichait.

Le Chaos qui l'entourait jusque-là est rapidement libéré, mais seulement à moitié; n'étant plus contenu par la force oppressante la maîtresse des Arts Sombres, il se dégage partout autour d'elle en de longs tentacules de terreur, s'immisçant dans la fabrique des choses pour en nier le sens intrinsèque sans aucune pudeur.
La flaque de vin rouge s'évapore sous formes de petits cristaux qui s'envolent en biais pour aller s'écraser dans la vitrine qui donne sur Tanas.
La fourchette du Baron est maintenant une cuillère, tordue et rouillée, qu'il tient d'ailleurs par le mauvais bout.
À l'extérieur, les mers glacées de la planète se mettent à bouillonner de manière inquiétante, dégageant une vapeur non pas sous forme de mince brouillard, mais sous celle de cris mouillés. L'intérieur du vaisseau, lui, s'assombrit étrangement, comme si toute source de lumière se tapissait en elle-même, laissant place à des ténèbres si épaisses qu'on les croirait tangibles... D'ailleurs, certaines d'entre elles le sont. Nombre d'autres phénomènes inexplicables prennent place, mais de Cod peut largement se douter que leur origine prend sa source au sein de son interlocutrice.
Celle-ci, bien que ses yeux soient ouverts, semble totalement dénuée de conscience. Peu importe ce que la véritable Katarina est en train de vivre, il ne s'agit pas d'une épreuve facile... Et, si le Baron se surprend à se tourner en direction de Ban, il pourra ressentir comme un étrange pincement de cœur, rythmé et agressif.

*nimbe ce déluge de Chaos d'une enveloppe de Force*
*le fait avec douceur, sans aucune aggressivité*
*jette un oeil à la cuillère-fourchette, avec flegme*
*soupire légèrement*
*mange avec cet ustensile, de façon qui serait comique si le Baron ne s'en tirait pas à merveille avec cet outil inadapté*

Soudain, le vaisseau s'immerge dans les mers gelées, qui restent bien gelées, le Chaos étant contenu à l'intérieur du Duc Ailé.
Le navire passe ainsi sous les mers.
Le Baron se lève, avec une grâce iréelle que Katarina ne lui connait pas. Si son oeil est suffisamment aguerri, elle se rendra compte que, dans cette démarche feutrée, les pieds ne touchent pas le sol.

*prend la main de la Scythe, en silence*
*se dirige avec elle, comme insensible à tout ce Chaos, vers l'immense surface vitrée*
*semble le regard perdu dans le vide océanique, l'esprit dévolu à quelque tâche mystèrieuse*

On peut alors apercevoir, fait rare, une étrange créature dépasser le vaisseau. D'une aisance surréaliste, elle nage avec aplomb dans les profondeurs des mers glacées de Tanas II, imperturbable aux remous causés par l'étrange machinerie... Et par ses occupants!
Une deuxième créature survient, puis une troisième, et c'est tout un groupe qui nage autour du Duc Ailé.
Katarina peut ressentir une sensation inhabituelle à la vue de ces bêtes majestueuses.
C'est une sensation de réconfort, sûr, profond, qui l'envahit.

*parle d'une voix calme et mesurée, en phase avec cette étrange sensation*

Les baleines Savii.
Elles sont belles, n'est-ce pas?

*la main du Baron passe sur l'épaule opposée de Kat, l'enveloppant d'un geste mi-chaste, mi-taquin*