Tanas II

De Cod réussit, fort heureusement, à contenir l'immense Chaos de la Scythe dans le vaisseau, sauvegardant de ce fait les immenses et nobles créatures qui vivent dans les mers glacées de l'influence malsaine de cette énergie illogique. La Force du Baron, cependant, ne réussit pas à préserver Katarina des effets de son état mystérieux et, les yeux dans les vapes, cette dernière se met à convulser, la salive formant une écume aux bords de ses lèvres. De prime abord, même le spectacle des gracieuses baleines ne fait rien pour calmer cet état, et c'est uniquement parce que le Baron la tient dans son étreinte tendre mais ferme que la Shinigami ne s'écroule pas au sol.

Cependant, après quelques minutes de ce manège, la crise semble se calmer et le poitrail de la guerrière se soulève lentement, suivant le rythme de sa respiration de plus en plus profonde et régulière. Bientôt, son regard rouge vif reprend, pour la première fois depuis son retour sur Warz, sa teinte grise habituelle, et ce sont ces yeux nouveaux qu'elle pose sur de Cod, remplis de confusion et de la vague impression qu'elle s'est arrêtée en plein milieu d'un geste important qu'elle ne peut adéquatement se remémorer.

Baron...? Je suis... encore ici?

Katarina détourne le regard juste à temps pour voir une baleine Savii passer devant le vaisseau, mais elle semble encore un peu trop distraite pour déduire toutes les nuances de beauté et d'unicité de ce spectacle rare. D'un geste qui manque singulièrement de fermeté, elle porte son mouchoir à sa bouche pour en essuyer l'écume.

Suis-je donc encore dans un rêve? Elle porte une main à son front, semblant enfin réaliser la façon dont son compagnon la tient. Ah... C'est vrai. Je suis ailleurs et ici à la fois... Oui, tout ça est bien réel. Les traits de son visage se raffermissent, et elle semble prendre pleinement conscience de la réalité de sa situation.

Pardonnez cette... crise, Baron. J'ai sous-estimé la portée des événements qui se produisent présentement sur Ban. Je n'aurais sûrement pas dû diviser mon attention en de tels moments, mais... Elle porte sa main à celle que De Cod a déposé sur son épaule. Je n'arrivais pas à attendre.

En silence, Katarina observe la danse des énormes mammifères sous-marins, semblant reprendre progressivement ses moyens.

Kat

*ne relâche pas la légère étreinte*

Ca ne fait rien.
Vous savez, si vous êtes indisposée, nous pourrions reporter cette rencontre à plus tard.

*caresse doucement sa joue*

Vos yeux sont magnifiques, ainsi aussi.

*opine du chef vers les mammifères marins*

Ces êtres sont probablement les plus puissants de la galaxie, sur le plan psychique s'entend.
Sur Tanas II, certains prétendent que les Savii contrôlent toutes nos actions, que nous ne sommes que les acteurs d'une immense comédie qu'elles vivent par procuration en contrôlant l'esprit des puissants du monde.

*sourit à pleine dents*

Je n'y crois pas.
Il y a des forces bien plus mystérieuses sur Warz.
Cela dit, je vous déconseille de trop les chatouiller, bien que pacifique, la plus faible d'entre elles pourrait nous atomiser le cerveau en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Et c'est un mentat qui vous le dit.

*serre doucement la main de Katarina*

Voulez-vous remonter à la surface, miss Zvetlana?

************

Er

Le temple est dans un sale état...
En fait, il ne reste pas grand chose de ces lieux. Les murs tiennent à peine debout, et tout a été envahi par une dense végétation.
Dans ces conditions, il est difficile de s'orienter et de reconnaître ce qui aurait pu être une salle, un couloir...
A Er de trouver une solution pour progresser!

Hum, rien ne me revient a l'esprit. Dommage !

Tissage , Delde : Heldeis - Nireno

Grâce à la puissance des étoiles carte de tout temps et lumière du passé, que la lumière du soleil me Revel ce qui est et ce qui a été cacher et qu'un fil de lumière me guide vers mon objectif.

*Attend de voir un fil de lumière m'indiquer dans quel direction cherché*

Katarina secoue doucement la tête, autant pour refuser la demande polie du Baron que pour se redonner un semblant d'esprit.

Non, ça ira, Baron. Si je faisais preuve de sagesse, je vous proposerais effectivement de reporter ce rendez-vous à plus tard, mais je ne sais pas si mes économies me permettraient de vous offrir ce restaurant une seconde fois. Elle roule brièvement des yeux. Par ailleurs, je suis curieuse de voir ce que les heures qui suivront auront à nous offrir.

La Shinigami s'approche de la vitrine et pose l'une de ses mains sur cette surface fraîche, se détachant du même coup, bien que sans brusquerie, de l'étreinte du Sélénite.

Mmmh... Si ces créatures d'apparence si noble s'amusent vraiment à nos dépends, en me fiant à mes propres mésaventures, je peux vous confirmer qu'elles ont certainement l'esprit le plus tordu de la galaxie. Elle semble dévorer les baleines de ses yeux aussi gris que la peau de certaines d'entre elles, avant de déposer de nouveau ces derniers sur de Cod.

Vous ne perdez pas un seul moment pour me complimenter, très cher, même quelques instants seulement après que j'aie fait... ça.

La Scythe désigne d'un geste vague l'ensemble de la salle qui, suite à ses excès de Chaos, est complètement sens dessus dessous. C'est très cavalier de votre part. Dites-moi, n'existe-t-il donc pas un seul moyen de perturber votre façade de contrôle et de calme?

Un sourire aux coins des lèvres, elle tourne encore son regard vers le spectacle sous-marin, les bras croisés sur sa poitrine. Je ne crois pas que nous ayons besoin de remonter. La vue de ces êtres gigantesques a quelque chose de reposant; je n'ai jamais rien vu de tel sur Apocalypse, vous vous en douterez bien. Par contre, je dois avouer que mon appétit est quelque peu affaibli.

En poussant un bref soupir, Katarina se dirige vers sa chaise et y prend place, les jambes croisées. Elle s'oriente de façon à faire face au Baron et lui offre un petit sourire à l'air singulièrement intéressé.

Je vous livre par-ci, par-là des petites bribes de ma jeunesse, Baron, mais je ne connais rien de la vôtre. Parlez-moi donc un peu de vous. Un être aussi mystérieux et expérimenté que vous doit bien avoir quelques anecdotes intéressantes sur sa personne... Et surtout, une façon unique de les raconter. Si, bien sûr, ce genre de conversation ne vous ennuie pas trop? Je ne voudrais certainement pas vous embêter en me montrant trop ordinaire pour vos goûts fantasques. Elle affiche un air taquin mi-figue, mi-raison.

Er

L'espace d'un instant, une cartographie de l'endroit apparaît aux yeux d'Er.
Il se trouve dans un genre de vestibule... Perdu dans la végétation et les ronces, un couloir plonge droit devant lui dans les entrailles du temple, menant à une étrange salle circulaire...

*********

Katarina

*sourit tristement*

Je ne pense pas qu'elles soient malveillantes.
Moi, je les aime beaucoup. Leur aura me touche profondément. En voila, une information sur ma personne...

*tapote son masque*

Qui sait ce qui se cache sous le masque?
Je suis un être quasi-divin dans un temple métaphorique.
Je compte parmi mes amis certains des pires criminels de cette galaxie.
J'ai vu ce que l'horreur martiale a de plus pur, me faisant haïr viscéralement la guerre, moi qui ai bâti ma vie sur le Jihad.

*suit Kat dans son mouvement vers la table, restant toujours à la même distance, étrange ballet aux trajectoires parallèles...*
*un observateur extérieur aurait tôt fait d'y foir deux fauves prêts à s'étriper!*

Et vous voila, l'un des seuls êtres encore vivants que je ne puisse briser en une étreinte, et vous me provoquez en duel.
Suis-je vraiment le plus cavalier?

*s'assoit également, face à Katarina, comme si personne n'avait jamais quitté la table*

Et surtout, dois-je me laisser impressionner par un accès de panique d'une guerrière Scythe en plein entraînement avec deux démons millénaires?

*approche doucement mon visage de celui de la PR*

Ma réponse est non...

*s'approche très, très prés, pouvant faire imaginer la possibilité d'un contact...*
*puis s'élance presque, en arrière, bien calé sur son siège*

Que voulez-vous savoir?

Hum,... Ce n'était pas le résulta attendu.

Se dirige vers la salle circulaire.

Er est surpris, puis ce disant que c'est un esprit, il décide de tenté de rentré en contact en les appellant
Bonjour.Attend une réponse.

Continue d'avancé jusqu’à arrivé au centre de la salle circulaire.

Si je me souvient bien c'est un temple qui est dédié au vent.


Ce met en position du lotus avec les main posé sur le genoux paume ouvert vers le haut
Element: Vent
Element: Vent
Génère une mini-tornade dans chaque mains qui grandisse petite a petite, en se nourrissant l'une de l'autre garce a un effet de résonance!

Grade l'esprit alerte et sonde les alentour avec mon esprit.

B. de Cod:

Katarina détourne rapidement son regard vers les baleines, l'air quelque peu songeur. Vous savez, si elles vous manipulaient vraiment, je ne doute pas que ces créatures s'assureraient d'avoir votre affection.

Elle repose des yeux joueurs sur le Baron avant d'ajouter, le ton volontairement mielleux: En ce sens, elles me feraient tout à fait penser à des Scythes.

La Shinigami reprend progressivement sa confiance et son contrôle sur elle-même. Quoiqu'il se produise présentement sur Ban, elle semble désormais en mesure de s'en dégager suffisamment pour garder entièrement ses esprits. Par ailleurs, l'air intéressé, elle soulève l'un de ses fins sourcils en écoutant les propos du Sélénite.

"Quasi"-divin, dites-vous? Je pense que mon grand-père ne vous porterait pas dans son cœur. Elle affiche un petit sourire en coin, songeant à Léhran et à sa haine viscérale - et contradictoire - des Dieux.

Ainsi, vous haïssez la guerre. Mais vous aimez la bataille, non? C'est du moins l'impression que vous me donnez. La guerre en elle-même, cela dit...

La Scythe regarde pensivement ses ongles, comme s'ils pouvaient détenir un morceau de réponse qui lui échapperait. En réalité, elle pense aux cadavres calcinés de ses parents biologiques... et s'étonne un peu du détachement avec lequel elle peut évoquer cette image en elle-même.
Je pense que nous nous comprenons parfaitement à ce sujet. Malheureusement, pour mon peuple comme pour le vôtre, la guerre semble être une réalité inévitable, n'est-ce pas?

Elle laisse le visage du Baron s'approcher d'elle avec un sourire invitant, mais ne remplit pas les quelques centimètres qui séparent encore leurs deux visages.
J'apprécie votre tolérance à mon égard. Sincèrement. Je pense que j'effraie la plupart des hommes - mais puisque vous n'êtes pas un homme comme les autres... Katarina laisse cette phrase en suspend, une lueur moqueuse dans les yeux.

Pour être brutalement candide, très cher, j'aimerais tout savoir. J'ai le pressentiment que votre histoire personnelle est singulièrement fascinante. Mais nous avons tout le temps de la galaxie pour nous pencher sur les détails. Pour l'instant, j'aimerais en savoir un peu plus sur votre enfance. Avez-vous déjà été un gamin turbulent et impuissant? Avez-vous eu la jeunesse tragique qui semble être le point commun entre toutes les grandes puissances de cet univers? Son petit sourire s'agrandit, habité d'une douce tendresse. Avez-vous eu le temps de jouir d'une forme de naïveté ou de pureté avant que l'inévitable guerre ne vous force à devenir adulte?

*hausse les épaules*

Après tout, quelle importance?
Tant que demeure l'illusion de liberté, le bonheur reste accessible, n'est-ce pas?

*ricane*

En réalité j'ai développé mes pouvoirs psychques pour m'assurer que personne ne tente d'influer sur mon esprit.
J'ai investigué la trame de l'Univers sous bien des angles à ce niveau là, et croyez moi, j'ai eu des siècles pour méditer... Je puis vous assurer que je n'ai rien trouvé. Si notre conscience est manipulée... Alors cette force nous dépasse tellement que cela n'a pas d'importance.

*d'un oeil glacial, toise Katarina*

Je me moque du bonheur. Ma seule aspiration est de mener à bien les diverses affaires inhérentes à ma charge.

*redevient soudain plus doux*

Cela ne m'empêche pas d'apprécier la compagnie...
... Rassurez-vous, ici, je ne suis qu'un mortel comme les autres. Ou alors un tout petit dieu, au plus.

*hausse un sourcil*

Mon enfance vous intéresse...
Question piège.

*plonge son regard dans celui de Katarina*

Un cri résonne, un appel. Partout autour on entend de violentes détonations, et par moments des flashes viennent donner un côté surréaliste à la scène. On sort. Le ciel lunaire est, comme toujours, dégagé, sous une lumière diaphane renforcée par les multiples constellations. Dehors, c'est la guerre. Les murs de la cité son pillonnés par d'étrange engins volants.

C'est là que je suis né.
Un endroit qui n'existe plus, et qui s'appelait Gihim Asrega. L'une des places fortes Vel, qui fut le théâtre des affrontements les plus sanglants pendant les deux premières Guerres Sélénites.
Mes dix premières années correspondent, ironiquement, à la Première Guerre.
Vel contre Moho. J'étais dans le premier camp.

Devant elle, Katarina peut voir un géant armé d'une lance, paré d'un effrayant masque de guerre représentant une femme hurlant, les deux yeux immenses et vides, dans un habit rituel tout aussi étrange fait de rubans et de bandes de fourrure... Elle n'a pas le temps de distinguer grand chose de cet être terrifiant, qui s'apprête à lui fendre le crâne d'un coup de lance quand...
...l'apparition est dégommée d'un tir laser! Puis deux, et trois! Une patrouille de soldats Tw, habillés de tenues qu'on pourrait juger de futuristes, l'uniforme des patrouilleurs Vel.

Mon enfance est peuplée de scènes comme celle-ci.
J'ai appris à vivre avec la peur et à la dompter très jeune. Mon peuple d'origine n'était pas aussi mystérieux que le peuple Moho, mais ils étaient braves et puissants, comme les Twulipiens de l'Âge d'Or.

Un vent glacial souffle sur la surface lunaire. Au sol, une herbe étrange, pâle, presque blanche, se balance au gré des rafales. Des enfants jouent, un peu partout. Le calme semble bien présent, et cette fois-ci, Katarina se sent nimbée d'un bonheur insousciant.

Je vous épargne les salles de classe et les jeux d'enfant, mais croyez-moi, la vie sur la Lune en ces années, malgré la guerre, était, dans mon souvenir, plutôt agréable.
Je ne voudrais pas que vous cherchiez en moi des trauma qui n'ont pas lieu d'être.

Er salut de la tête l'apparition, toujours en position du lotus avec les mains ouvertes.

Bonjour.

Er sourie a titre de jeune qui lui est attribué
J'ai laissé mes ailes et les souvenirs me porté Déploie en même temps ces grand ailes.

Chacune mesure approximativement 2m et couverte de plumes de grand taille.
Elles sont globalement de couleur grise même si on ce rend compte que les plumes a la base des ailes sont presque noir tendis que cette a leurs bout sont presque blanche. Les ailes semble étonnamment épaisse.

Les ailes entour Er qui ce relève, une fois debout les ailes semble ce troublé jusqu'à disparaître

Je m'appel Ejilu Rakoz'Kantund, et vous?

Er semble surpris lorsque le sage révèle son identité.
Ce n'est pas le hasard qui a guidé mes pas jusqu'ici mais plutôt votre recherche.

Je ne sais pas si mes motivation sont nobles, mais le vent m'a toujours fasciné il a toujours pour moi représenté la liberté et la plaisirs et j'aimerais être un des ces partenaire privilégié.

B. de Cod a dit:

La maîtresse Scythe écoute la réponse de Cod sans tenter de l'interrompre, un petit sourire étrangement doux aux lèvres. Elle ne saurait probablement pas elle-même exprimer en mots l'étrange impression qu'elle ressent, mais cela s'approche curieusement de la compréhension, voire même de la compassion. Ce ne sont pas, après tout, des sentiments interdits aux Scythes - au contraire, aucune émotion n'est interdite à ces guerriers chaotiques, car la passion engendre la puissance - mais la vie de Katarina ne l'a pas du tout préparée à exprimer tout bas ce qu'elle pense tout haut dans ce genre de situation.

Alors, muette face à elle-même, elle écoute le Baron tenter de lui faire croire qu'il se moque du bonheur, le regard braqué sur lui, mais sa douceur intermittente trahit ses propos. La Shinigami entrouvre très légèrement les lèvres, pensive, mais si des mots veulent en sortir, ils sont rapidement interrompus par son passage impromptu dans le monde de la pensée. L'expression maintenant interdite, elle admire le spectacle délavé et déprimant qui s'offre à elle.

Ah, Baron... Nous nous découvrons encore des points en commun. Impassible, Katarina lève ses yeux gris sur le masque du géant qui s'avance dangereusement vers elle, et continue d'exprimer le fil de sa pensée : De nombreux détails me sont atypique, mais l'odeur de la guerre reste partout la même.

Elle ne bouge pas d'un pouce tandis que l'arme de l'être affreux s'abat sur elle. En réalité, elle doute que de Cod tente de lui faire mal en de telles conditions. Et même si c'était le cas... Eh bien, ma foi, elle aurait survécu à pire. Pareillement, lorsque le géant est abattu par des tirs, elle se contente d'observer le reste de la scène, l'air définitivement plus modérément intrigué qu'effrayé ou surpris.

Somme toute, votre jeunesse est similaire à celle de nombre de Patates. Grandir entouré par le voile incessant des conflits, mais...

Elle se détourne de la guerre et fait maintenant face au calme spectacle des plaines pâles habitées par les rires et les jeux.

... Trouver le bonheur qui le perce.

Elle lève un regard étrange, insondable, vers le visage masqué du Baron, et elle s'approche ostensiblement de lui, à petits pas.

Soit, très cher, je ne chercherai rien de tel chez vous. Elle ironise, ce qui ne lui ressemble guère, avec un petit rire curieusement doux : J'en ai plus qu'assez pour nous deux, de toute façon.

Katarina est maintenant très proche de Cod, qui peut sentir, malgré les limites de ce monde intérieur à la pensée, l'étrange mais agréable chaleur qu'émet son corps presque frêle sous l'emprise constante de forces chaotiques que très peu d'êtres pourraient endurer plus de quelques heures. Elle porte sa main au masque du Baron, mais ses doigts s'arrêtent à quelques centimètres de sa surface.

Mmmh... Je me demande ce que disent vos traditions de la possibilité d'enlever votre masque dans une réalité alternative où seuls vos invités peuvent espérer vous contempler. Elle affiche un air contrit mais amusé. Vous savez, je trouve presque étrange que vous teniez visiblement à vos traditions alors que vous êtes extrêmement bien placé pour contempler l'inutilité de l'existence. Pareillement, vous dites vous moquer du bonheur, mais je soupçonne que ma compagnie vous en procure un peu. D'un doigt aussi léger que la brise, Katarina parcoure les traits et les formes du masque de Cod. Elle ajoute, la voix adoucie en un murmure : Vous savez que même les formes précaires d'immortalité que nous nous inventons ne nous protègent guère de l'absurdité de nos vies. Mais je pense que ça ne vous empêche pas de chercher, peut-être malgré vous, une forme d'échappatoire, si ridiculement éphémère qu'elle en devient indéniablement réelle, ne serait-ce que par la vive sensation qu'elle imprime dans votre être. N'est-ce pas agréable d'avoir un tel souvenir sur lequel se rabattre, quand l'accalmie le permet ?

Elle hausse des épaules, adressant au Baron le même geste qu'il a lui-même esquissé quelques minutes auparavant, sans interrompre son étrange caresse. Bien que sa proximité physique avec le Baron mette en lumière les différences très visibles de taille et de carrure qui existent entre eux, elle n'a l'air ni faible, ni incertain.

Ou peut-être ne suis-je qu'en train de me méprendre amèrement sur votre caractère guerrier, intrépide et froid.

Ne vous méprenez pas, Miss Zvetlana.
C'est justement le fait d'être masqué qui me permet de contempler l'absurdité cosmique. Les mortels s'y brûlent tous les ailes. Les Moho n'ont qu'une seule loi, un seul dogme : le détâchement.

*le masque semble perdre en texture au fur et à mesure que Katarina le touche*

Lorqu'ils m'ont pris, ils voulaient faire de moi un esclave dans les mines sans fond d'Ubno-alega. J'ai massacré trois de leurs Seigneurs de Guerre, l'un après l'autre, en entrant dans leurs Temples pour faire imploser leur esprit.
Savez-vous quelle a été leur réaction?

Katarina peut voir une image du Baron, bien plus jeune, sans masque, à genoux et couvert de chaînes, devant des êtres toujours aussi étranges, dont les masques semblent toiser le sélénite avec une indifférence totale. L'un d'eux s'approche, et lève une sorte de masse au dessus du crâne du Baron.

Ils ont brisé mes chaînes.
Ils m'ont accueilli parmi eux.
Ils m'ont enseigné leurs coutumes.
Ils m'ont offert ce masque.

Sais-tu pourquoi, belle Katarina?

Le coup s'abat, et effleure à peine les lourdes chaînes, qui se volatilisent. Elle peut voir un de Cod incrédule, immobile, interdit.
L'imposante silhouette s'en va, et d'autres s'approchent, et emportent un baron bien peu sûr de lui...

Leur détâchement les avait acculés.
Ils n'avaient plus aucun but.
Scrutant sans fin le cosmos.
Se battant pour protéger une tradition vide de sens.

Ils m'ont pris pour que je leur enseigne de nouvelles pistes de recherche.

*le masque disparaît*

L'amour, fut-il charnel, fait partie du plan.

*prend doucement la main de Katarina*

Le visage de Katarina exprime une douceur triste, presque douloureuse. Elle serre doucement la main du Baron, avec timidité, comme si elle avait oublié comment être charmante ou charmée... En fait, elle ne l'a peut-être simplement jamais su. En réalité, son amertume provient d'un doute, profondément ancré dans sa psyché, qu'il puisse exister une autre façon d'envisager l'univers, même au travers du filtre de l'immortalité. L'amour, perpétuellement panaché de louanges, ce but universel recherché même inconsciemment par les plus violents despotes de l'histoire, était-il vraiment de ces forces qui peuvent faire changer le cours d'une vie?

Ces forces existent-elles même...?
En avalant discrètement sa salive, la Scythe réprime ces questions et tente de simplement vivre le moment présent, d'en apprécier l'étrangeté et l'unicité. N'est-ce pas, somme toute, malgré la tornade d'émotions qu'elle arrive avec peine à maîtriser à chaque instant, quelque chose d'agréable, voire même de plaisant pour elle? Peut-être a-t-elle, aussi, le droit de ne pas souffrir quelquefois.

Elle renonce à un dialogue avec elle-même et répond plutôt au Baron: Et quelles autres pistes avez-vous trouvées? Qu'avez-vous pu enseigner aux Moho, ces êtres qui ont eu tous les millénaires du monde pour songer à ces questions?

Il n'y pas de défi ou d'ironie dans ces questions, rien qu'une curiosité quelque peu mélancolique.

Et votre plan... Un sourire hésite à flotter sur ses lèvres tremblotantes. Comment se déroule-t-il donc?

*de Cod esquisse un sourire vague*

Je leur ai dit que seule leur futilité rendait leur existence utile. Boursoufflés de leur propre importance, ils ont inscrit cela sur leurs tables il y a de cela plusieurs milliers d'années. Les Moho sont un peuple davantage minéral qu'animal. D'avoir trop recherché l'immortalité et la perfection, ils sont devenus des êtres quasi-mécaniques. Ils avaient, nous avons besoin de sang neuf.
Tel est le vrai tissu sous-jacent du Jihad.

*hausse les épaules*

Je suis comme eux, désormais...
Je ne sais plus bien vers qui ou quoi est dirigé mon cynisme.
Et comme eux, je contemple.

*se rapproche doucement de Katrina*

Les deux êtres sont désormais comme flottant dans le vide, entourés d'un espace infini dans lequel scintillent de multiples étoiles... Katarina n'a pourtant aucun mal à respirer, et tandis que défilent les nébuleuses et les corps célestes à la périphérie de son champ de vision, elle peut entrevoir une autre forme de solitude. Aussi différente que proche de ce qu'elle peut ressentir.

Le plan...
Ne tient qu'à vous, miss Zvetlana.